L’Afrique sub-saharienne sera de plus en plus dépendante des importations alimentaires

 L’Afrique sub-saharienne sera de plus en plus dépendante des importations alimentaires
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Dans un monde où l’insécurité alimentaire est croissante, en particulier dans les pays à faibles revenus, dont plusieurs pays africains, en raison de la hausse des prix alimentaires suite en partie à l’invasion de la Russie par l’Ukraine, mais aussi aux disfonctionnements des chaînes d’approvisionnement alimentaires et aux prix élevés de l’énergie et des transports des prix, la FAO et l’OCDE dans les Perspectives agricoles de l’OCDE et de la FAO 2022 /23  rappellent le rôle essentiel des échanges,   de leur bon fonctionnement en évitant tout protectionnisme – comme la limitation ou l’interdiction des exportations – et d’une transparence dans l’offre agricole.

Des échanges dont l’Afrique sub-saharienne sera de plus en plus dépendante, la population augmentant à un rythme bien supérieur à celui de l’offre intérieure. La région sera au cours de la prochaine décennie le principal moteur de l’augmentation de la consommation alimentaire pour le secteur agricole mondial.

La FAO et l’OCDE anticipent que la production agricole, halieutique et aquacole en Afrique sub-saharienne devrait progresser de 2% par an en moyenne en valeur ajoutée nette d’ici 2031. La production végétale

devrait représenter 75 % de la production totale en 2031, tandis que la part des produits d’origine animale restera relativement stable (à 18 %) et que celle des produits halieutiques et aquacoles reculera légèrement (à 7 %). Ainsi, la production végétale progresserait au cours des 10 prochaines années de 25%, celle animale de 28% et  l’aquaculture et de 32%. Mais ramenée au nombre d’habitants, la production globale va poursuivre sa décroissance observée dès 2015.  L’Afrique sub-saharienne est à l’origine de 7% de la valeur mondiale de la production agricole, halieutique et aquacole en 2019/21 alors qu’elle représente environ 14% de la population mondiale 8

Ainsi, « Le déficit commercial de la région pour les principaux produits alimentaires devrait se creuser au cours de la prochaine décennie. Évalué en prix de référence mondiaux constants (2014-16), ce déficit devrait considérablement s’alourdir, passant d’environ $9 milliards à $26 milliards en 2031 ». Au rythme important des importations, le déficit est accentué par des exportations pour la plupart des principaux produits qui auront tendance à diminuer au fil du temps. 

A court terme, la flambée actuelle des prix alimentaires impacte plus fortement l’Afrique sub-saharienne car les ménages consacrent une part élevée de leurs revenus à l’alimentation, en moyenne 23%, 33% pour les pays les moins avancés.

« Améliorer la sécurité alimentaire et réduire la faim dans un environnement où les revenus sont faibles sera l’un des plus grands défis qui attendent la région au cours des dix ans à venir » estiment la FAO et  l’OCDE.

 

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