La Chine au cœur du commerce mondial des produits agricoles

 La Chine au cœur du commerce mondial des produits agricoles
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L’appétit de la Chine et de ses 1,4 milliard d’habitants pour les produits agricoles est croissant avec la hausse du pouvoir d’achat et l’urbanisation. Pour assurer sa sécurité alimentaire, la Chine doit avoir recours aux importations. En 2019, elle est devenue le premier importateur mondial de produits agricoles, surpassant à la fois les Etats-Unis et l’Europe, avec $133,1 milliard d’importation, montre le département américain de l’Agriculture (USDA).

Un appétit grandissant mais qui s’est modifié et diversifié cette dernière décennie. Alors que les produits

en vrac dominaient autrefois, les produits de consommation de plus grande valeur sont désormais en plein essor, éclipsant les premiers pour la première fois en 2019, souligne l’USDA. Ainsi, Pékin importe moins de céréales mais plus de viande –bœuf, volaille, porc- de produits laitiers et de produits transformés. « Entre 2000 et 2019, la consommation de viande de volaille par habitant a augmenté de 32 %, la consommation d’huile de soja a plus que quadruplé et la consommation de lait liquide a plus que triplé ». La demande pour les aliments « sains » comme les fruits et les noix est forte. Ainsi, les importations de fruits à coques ont grimpé au rythme de 26% par an depuis 2001 pour atteindre $2,8 milliards en 2019. Celles de fruits s’élèvent à $8,6 milliards.

L’évolution des importations chinoises est toutefois aussi influencée par les politiques intérieures – constitution de stocks, soutien à ses agriculteurs – et des épidémies comme par exemple la peste porcine africaine.

Les Etats-Unis ont perdu du terrain

Les États-Unis étaient autrefois le plus grand fournisseur agricole de la Chine, mais ont été dépassés par le Brésil et, plus récemment, par l’Union européenne (UE), note l’USDA. Le Brésil exporte vers la Chine majoritairement du soja (environ 85%) puis de la viande tandis que pour l’UE ce sont essentiellement des produits destinés aux consommateurs, principalement les produits laitiers et le porc. L’Australie et la Nouvelle-Zélande sont aussi des fournisseurs importants du marché chinois.

Les tensions commerciales entre les Etats-Unis et la Chine avec une élévation des droits de douanes ont fortement freiné les exportations américaines vers Pékin en 2018 et 2019 mais les exportations américaines étaient toutefois déjà en déclin depuis 2012, date où elles ont atteint un plus haut de $25,9 milliards avec une part de marché de 25%. L’accord dit de phase 1 conclut en janvier dernier où la Chine s’engage à acheter $12,5 milliards supplémentaires de produits agricoles par rapport au niveau de 2017 a apporté un certain dynamisme aux exportations américaines. Néanmoins, sur janvier à juillet, elles demeurent inférieures de 16% ($1,3 milliard) à la même période en 2017.

« Les plus grands défis auxquels sont confrontées les exportations agricoles américaines en Chine sont la concurrence accrue d’autres fournisseurs et la capacité de l’agriculture américaine à répondre aux besoins d’importation chinoise de plus en plus diversifiés » conclut l’USDA. Précisant que le soja, principal moteur des exportateurs américaines vers la Chine, est aujourd’hui fortement concurrencé par le soja brésilien et « qu’il est peu probable que les exportations américaines de soja retrouvent de si tôt leur domination passée sur le marché chinois ».

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