Des inondations s’accumulent comme chaque année et ravagent l’Afrique de l’Ouest

 Des inondations s’accumulent comme chaque année et ravagent l’Afrique de l’Ouest
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Les inondations se multiplient en Afrique de l’Ouest, plusieurs pays sont en alertes, des pluies diluviennes s’abattent au Niger comme nous l’écrivions lundi dernier, mais cette catastrophe naturelle touche également d’autres pays comme le Togo, le Burkina Faso, la Côte d’Ivoire, le Mali et le Sénégal. Preuve -si nous en doutions- que le changement climatique opère depuis plusieurs années dans la région.

En effet,  le Niger est touché par des inondations qui provoquent de graves crises dans le pays.  Près de 7 000 hectares de cultures dunaires et 3 082 hectares de cultures irriguées ont été englouties pas les eaux, ce qui impactent près de 50 000 ménages (Lire : Inondations au Niger : plusieurs milliers d’hectares de culture impactés). Des phénomènes qui semblent se répéter ces dernières années. Si bien qu’on les retrouve en 2017 (Lire : Il n’y a peut-être pas d’ouragans en Afrique de l’Ouest mais des inondations…), en 2018 (Lire : Le Niger a nouveau frappé par les inondations) et en 2019 (Lire : Des champs de riz et de maraîchage détruits par les inondations au Niger).

En Côte d’Ivoire, les Nations unies soulignaient au mois de juillet dernier que 8 256 personnes étaient touchées par la catastrophe qui est également à l’origine de la destruction de leurs produits de première nécessité et de leur nourriture, 32 personnes sont blessées et 16 décès sont enregistrés. Au moins 260 ménages (1 560 personnes) sont également sans abri et réinstallés dans des familles d’accueil ou des sites temporaires. 

Au Nigeria, les Nations unies par l’intermédiaire du Bureau de la coordination des affaires humanitaires comptaient au début du mois d’août plus de 2 000 personnes touchées par les inondations, le pays demeure actuellement en alerte.

Au Sénégal, Dakar Actu qualifie les pluies de cette semaine comme les plus violentes de l’histoire récente. Elles ont atteint des niveaux records, la décrue est en cours à Dakar mais de nouvelles pluies sont attendues dans la semaine, le Nord et le Sud du pays sont en grave difficulté.

Au Togo,  Ici Lomé soulignait hier la présence de fortes pluies dans le Nord du pays depuis plusieurs jours. « Des centaines d’hectares de champs sont inondés, induisant par endroit le besoin de reprise de certaines opérations culturales et compromettant les récoltes dans ces localités », peut-on lire. Malheureusement la situation n’est pas nouvelle, déjà en 2017, le pays rejoint l’Institut de la mutuelle panafricaine de gestion des risques (African Risk Capacity-ARC) afin de protéger son agriculture contre les catastrophes naturelles -inondations, sécheresses, etc. En 2018, les inondations étaient de retour, si bien que l’Agence française de développement inaugure la création d’un 4ème lac autour de Lomé pour en finir avec les inondations mais cela n’empêche pas le pays d’être toujours en proie à ces catastrophes naturelles.

Au Burkina Faso, les Nations unies affirment que des fortes pluies se multiplient depuis le 5 septembre et affectent considérablement le centre du pays, provoquant des inondations responsables de plusieurs victimes et à l’origine de nombreux dégâts, Ouagadougou est fortement touchée. La situation est telle que le 9 septembre, le gouvernement burkinabè a déclaré l’état de catastrophe nationale. La gravité de la situation peut s’observer par quelques chiffres. Depuis avril 2020, les inondations et les tempêtes ont touchés 71 000 personnes dans le pays. Le nombre de personnes ayant besoin d’une aide humanitaire augmente de 30 % et passe de 2,2 millions en janvier 2020 à 2,9 millions au mois de juillet. Au mois de septembre, l’aggravation de la situation provoque le déplacement de plus d’un million de personnes et 15 % de la population du pays est confronté à une crise alimentaire. Déjà en août 2017 les Nations unies évoquaient les ravages des inondations dans le pays « 2 505 habitations, 17 écoles, et 5 formations sanitaires qui ont été détruites, 172,4 tonnes de vivres perdus, des greniers dévastés ainsi que des pertes d’animaux». En 2018, les inondations provoquent 42 000 sinistrés dans le pays et ce cauchemar se répète chaque année.

Au Mali, des centaines d’hectares de champs sont inondés et compromet les récoltes agricoles dans certaines régions du pays. Entre le mois de mai et de septembre, on compte 52 495 sinistrés dans le pays. Il s’agit également de 2 728 maisons et 7030 tonnes de céréales qui sont d’ores et déjà détruites.

Les inondations favorisent par la même occasion des besoins humanitaires dans ces régions qui souffrent de la Covid-19 qui a freiné l’importation d’intrants nécessaire à la production agricole, animale et piscicole. L’agriculture fournit 40 % du PIB dans le pays et occupe 80 % de la population active.

Ces phénomènes climatiques semblent ainsi voués à perdurer ces prochaines années et continueront de nuire considérablement au développement de ces pays ouest-africains. Il est toutefois inquiétant de constater que le phénomène est loin d’être nouveau, il y a une dizaine d’année le CILSS s’inquiétait déjà des inondations à répétition (Lire : Le Cilss s’inquiète des inondations récurrrentes). Les pays ouest-africains s’accommoderont-ils de ces catastrophes naturelles ? 

 

 

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