La Chronique matières premières agricoles au 6 avril 2023
Les bourses européennes ont fini en hausse hier suite à une séance calme avant la publication du très attendu rapport sur l’emploi américain la semaine prochaine et un long week-end de Pâques ; les marchés sont fermés aujourd’hui, Vendredi saint ; ils rouvriront lundi aux Etats-Unis et mardi en Europe.
Plusieurs indicateurs suggèrent que la politique restrictive de la Réserve fédérale commence vraiment à freiner la demande aux Etats-Unis, ce qui nourrit des craintes sur une possible récession de la première économie mondiale mais aussi l’espoir d’une pause prochaine dans les hausses de taux d’intérêt, indique Reuters.
En Europe, la production industrielle allemande a augmenté beaucoup plus que prévu en février, en partie grâce au secteur automobile, ce qui pourrait permettre à l’Allemagne d’éviter une récession au premier trimestre. “La série de données pour février montre un retour en force de l’industrie allemande (…) L’industrie allemande est plus résistante que ce que l’on craignait”, a déclaré Carsten Brzeski chez ING.
Sur le marché des changes, l’euro a terminé à $ 1,092. Mais c’est le rouble russe qui fait parler de lui aujourd’hui, enregistrant sa plus forte baisse intrajournalière de l’année, tombant aux niveaux les plus bas face au dollar (113 pour un dollar) et à l’euro depuis avril 2022 face à une crise des devises à Moscou et à la vente en Russie d’entreprises occidentales à des entreprises nationales. Depuis que l’Occident a imposé un plafond de prix sur le pétrole russe – pierre angulaire de son économie- à la fin de l’année dernière, le rouble s’est affaibli d’environ 60 pour un dollar à plus de 80 cette semaine.
Le marché pétrolier s’achemine sur une progression supérieure à 6% pour l’ensemble de la semaine grâce à la décision inattendue de l’Opep+ de réduire son offre. Le Brent a clôturé hier à $ 85,02 le baril et le brut léger américain (WTI) à $ 80,61.
CACAO – CAFÉ – CAOUTCHOUC – COTON – HUILE DE PALME – RIZ – SUCRE
CACAO
La progression des cours est assez fulgurante comme en témoigne le graph ci-dessous. A Londres, il y a exactement un an, la tonne de cacao était à £ 1 804 ; elle a clôturé hier soir à £ 2 182, après avoir touché £ 2 203, son niveau de prix le plus élevé depuis novembre 2016. Et sur la semaine écoulée, la fève n’a fait que grimper puisqu’elle avait clôturé vendredi dernier à £ 2 159. New York n’est pas en reste mais la tendance est moins nette : de $ 2 620 il y a un an, on la retrouvait hier soir à $ 2 870 mais tout au long de l’année, les à-coups ont été plus importants. Vendredi dernier, la tonne était plus chère, ayant clôturé à $ 2 933 sur mai.
En Côte d’Ivoire, la récolte intermédiaire démarre bien avec des pluies en dessous de la moyenne et un bon ensoleillement dans la plupart des régions de production, ont indiqué les cacaoculteurs à Reuters. Sur la récolte principale, du 1er octobre au 31 mars, les arrivages aux ports d’Abidjan et de san Pedro ont totalisé 1,779 Mt, soit une basse d e4,8% par rapport à la précédente principale, selon les exportateurs.
Côté entreprise, le géant suisse Barry Callebaut a annoncé une baisse de 2,9% de son volume de ventes à 1,13 million de tonnes (Mt) au premier semestre de son exercice 2022/23, soit au 28 février (lire nos informations : Hausse de 10% du résultat net de Barry Callebaut qui change aujourd’hui de patron). Son cash-flow disponible reste négatif de FCFA -188,2 millions francs suisses (CHF) (-132,6 millions au premier semestre 2022), son chiffre d’affaires a fait un bond de 7,9% en monnaies locales, à CHF 4,2 milliards, dégageant un résultat net de CHF 234,3 millions, en hausse de 10,4% sur l’exercice précédent, à CHF 234,3 millions. Au cours des six mois, le volume des ventes a baissé de -3,7% à 517 593 tonnes en région Europe, Moyen-Orient et Afrique, de -4,4% à 304 032 t dans les Amériques, mais est resté stable en Asie (+0,3%) à 81 344 t.
Le groupe a aussi annoncé le changement de directeur général : Peter Boone quitte ses fonctions pour ” raisons personnelles“, remplacé par l’allemand de 57 ans, Peter Feld, qui prend de suite ses fonctions.
CAFÉ
On n’arrête plus le Robusta. Partie de $ 2 206 à la clôture vendredi dernier après avoir déjà pris 2% la semaine, la tonne a touché mercredi son prix le plus élevé en sept mois à $ 2 320. Quant à l’Arabica, partie vendredi soir de $ 1,705, en perte de 4,9% sur la semaine dernière, la livre (lb) a clôturé hier soir à 1,836 après avoir enregistré en cours de séance un plus haut en deux semaines.
S’agissant du Robusta, les fonds d’investissements ont augmenté leurs positions longues nettes car l’offre du Vietnam est étroite face à une demande soutenue car les torréfacteurs augmentent la part de cette variété de café, traditionnellement moins cher que l’Arabica, dans leur mélange. Cependant, ces fonds d’investissements pourraient tempérer l’ampleur du basculement car la décote du Robusta par rapport à l’Arabica s’amenuise.
Cette semaine, dans les régions de production des Central Highlands au Vietnam, les prix proposés aux producteurs ont augmenté pour atteindre 48 800 à 51 000 dongs ($ 2,08-2,2) le kilo contre 47 700 à 48 800 dongs la semaine dernière. « Les producteurs ne vendent pas. Ets ils se tournent vers d’autres productions tels que le fruit de la passion pour un meilleur bénéfice », explique à Reuters un trader situé dans la ceinture caféière. D’ailleurs, la demande est faible car « Seulement ceux qui ont ont besoin de café signent des contrats en ce moment car les prix sont élevés ». A l’export du Vietnam, le Grade 2, 5% brisures et grains noirs, s’est vendu avec une prime allant de $ 40 à $ 50 sur l’échéance juillet cotée à Londres, contre +$20-30 la semaine dernière.
En Indonésie, le Robusta de Sumatra s’est vendu cette semaine avec une prime moindre que la semaine dernière, certains traders ayant conclu avec une surcote de $ 80 sur le contrat juillet contre $ 160 obtenus la semaine dernière alors que d’autres évoquaient $ 150 à $ 160 contre $ 160-170. En février, le pays a exporté 12 016 t de Robusta de la province de Lampung, en baisse de 15,11% par rapport à l’année dernière, selon le bureau local du commerce. Il a révisé ses chiffres sur 2022 avec des volumes exportés qui maintenant sont établis à 320 091,7 t.
Le Brésil, tous cafés confondus, a exporté 2,72 Ms au mois de mars, en chute libre de 20% par rapport à mars 2022, a indiqué le gouvernement. Toutefois, la campagne à venir s’annonce toujours plantureuse, a confirmé Cooxupe, la plus grande coopérative de café au monde et le premier exportateur du Brésil. La récolte dans les régions de Cooxupe devrait atteindre environ 8,3 Ms en 2023 contre 6,4 Ms l’an dernier, a indiqué la coopérative. Le rendement cette année devrait encore ressentir l’impact des perturbations climatiques de ces dernières campagnes, notamment la sécheresse et les gelées en 2021 puis les températures défavorables en 2022, a déclaré aux journalistes le président de la coopérative, Carlos Augusto Rodrigues de Melo, rapporte Reuters. « Le temps a commencé à être bon en septembre de l’année dernière et il a été bon jusqu’à présent, ce qui devrait influencer la récolte de l’année prochaine ». La coopérative s’attend à recevoir quelque 6 Ms des membres de la coopérative et d’autres en 2023, soit un million de plus qu’en 2022, a déclaré Melo.
La récolte totale de café du Brésil est estimée à 54,94 Ms en 2023, en hausse de 7,9% par rapport à 2022, selon les données officielles, avec une augmentation des superficies sous production et une meilleure productivité dans des domaines importants.
CAOUTCHOUC
En petite forme le marché du caoutchouc qui est toujours sur une tendance baissière avec certainement une nouvelle perte hebdomadaire. Hier les cours du l’Osaka Exchange ont clôturé à 209,8 yens ($1,60) le kilo contre 210 yens vendredi dernier tandis que sur le marché de Shanghai, ils sont passés de 11 930 yuans la tonne à 11 660 yuans ($1694,94) hier. Les perspectives mondiales moroses couplées à la faiblesse de la demande en Chine contribuent à la baisse des prix même si la hausse des prix du pétrole apport un certain soutien au marché.
Aux Etats-Unis, le marché automobile a bien démarré l’année mais il montre des signes de perte de vitesse à la fin du 1er trimestre. En effet, les ventes d’automobiles au mois de mars ont été à un rythme unitaire de 14,82 millions, tandis que les ventes totales pour le premier trimestre de 2023 ont atteint un rythme unitaire de 15,28 millions. Pour Kevin Swift, économiste principal d’ICIS, “Les problèmes de chaîne d’approvisionnement de 2021/22 ont été en grande partie résolus et les stocks augmentent. L’industrie, cependant, est maintenant confrontée à des vents contraires économiques.” Ces vents contraires sont notamment des taux d’intérêt plus élevés que les consommateurs doivent payer pour financer les véhicules.
Au Liberia, le ministre des Finances et de la planification du développement, Samuel D. Tweah, a sollicité $10 millions auprès de la Banque africaine de développement (BAD) pour sauver le secteur du caoutchouc (Lire : Le Liberia sollicite $10 millions de la BAD pour sauver le secteur du caoutchouc).
COTON
Peu de changement sur le marché du coton où les cours sont passés de 82,78 cents la livre vendredi dernier sur l’ICE à 83,2 cents hier avant le long week-end pascal, les marchés étant fermés vendredi.
La demande est toujours absente mais quelques nouvelles encourageantes ont été distillées cette semaine souligne un négociant. La première est le déblocage par le FMI de $2 milliards sur un total de $11 milliards promis au Pakistan, qui fait face à une grave crise économique, qui se matérialise notamment par l’épuisement des réserves de change, une forte dépréciation du taux de change et une inflation proche de 30%. Une situation qui contraint ses importations, dont celles de coton indispensables à son industrie textile, le pays ayant vu sa production nationale fortement chuter avec les inondations en 2022. L’Inde aussi reviendrait aux achats, ce qui serait aussi un signe positif souligne le négociant. Enfin, avant la liquidation du mois de mai des ventes seront à fixer.
Au Vietnam, avec la faible demande mondiale en textile et vêtements, les importations de coton en 2022/23 devraient diminuer d’au moins 5% en glissement annuel à 6,3 millions de balles, estime le département américain de l’Agriculture (USDA). En effet, si les exportations de textile et de vêtements ont grimpé de 11% en 2022 pour atteindre $43,4 milliards selon les statistiques des douanes vietnamiennes, les commandes au 1er trimestre sont en baisse de 25 à 27%. L’USDA remarque que les exportations américaines de coton vers le Vietnam ont considérablement chuté au cours de la première moitié de la campagne 22/23 et devraient plonger à leurs niveaux les plus bas depuis 2015 en raison de la disponibilité et des prix compétitifs approvisionnements en provenance d’Australie et du Brésil.
Au Pakistan, après les fortes inondations qui ont frappé le pays l’année dernière, la production de coton devrait rebondir de 36% en 2023/34 pour atteindre 5,3 millions de balles, estime le département américain de l’Agriculture (USDA). En revanche, du côté de l’utilisation du coton et des exportations de textiles, après la forte baisse en 2022/23, l’USDA anticipe un modeste rebond en 2023/24. En effet, le manque de devises pour importer des matières premières et machines, les fluctuations monétaires et la hausse des prix de l’énergie continueront de limiter la croissance du secteur textile jusqu’en 2024.
HUILE DE PALME
Volatils mais légèrement haussiers ont été cette semaine les cours de l’huile de palme qui ont clôturé hier sur la Bursa Malaysia Derivatives Exchange à 3 824 ringgits ($869,68) la tonne contre 3 758 ringgits vendredi dernier. Les cours ont gagné 7% la semaine dernière mais accusé une baisse de 9,27% sur le mois de mars.
“Le marché de l’huile de palme ne semble pas haussier à court terme, car l’Indonésie devrait être agressive dans ses ventes après le ramadan en raison des faibles exportations actuelles“, a déclaré à Reuters Mitesh Saiya, directeur commercial de la société commerciale basée à Mumbai Kantilal Laxmichand & Co. Ajoutant “La demande de l’Inde et de la Chine fait toujours défaut et l’huile de tournesol ukrainienne a conquis la part de marché“.
Toutefois, la flambée des cours du pétrole suite à l’annonce des pays membres de l’Opep de réduire leur production à partir du mois de mai ont soutenu les cours de l’huile de palme tandis que les exportations d’huile de palme la Malaisie ont été dynamiques au mois de mars avec des hausses comprises entre 24% et 32,0% par rapport à février, selon les inspecteurs. En outre, une enquête de Reuters prévoit que les stocks malaisiens à la fin mars chuteraient de 16,3% par rapport au mois précédent pour atteindre 1,77 million de tonnes (Mt), leur plus bas niveau depuis juillet. La production augmenterait de près de 2% à 1,28 Mt, tandis que les exportations bondiraient de 25% à 1,39 Mt. Les données officielles du Malaysian Palm Oil Board sont attendues la semaine prochaine.
La Malaisie, à l’occasion de la visite en Chine du Premier ministre Anwar Ibrahim a conclu un protocole d’accord pour renforcer le commerce et la coopération en matière d’huile de palme. Les deux pays devraient promouvoir l’utilisation de l’huile de palme durable de Malaisie en Chine, ainsi que la conception et la mise en œuvre de nouvelles technologies telles que l’intelligence artificielle dans les plantations de palmier à huile. “La Chine souhaite travailler avec la Malaisie afin de sécuriser l’approvisionnement en huile de palme du pays”, a déclaré le conseil d’administration malaisien dans un communiqué.
En 2022, la Malaisie a exporté 3,14 millions de tonnes d’huile de palme et de produits de palme vers la Chine, faisant de la Chine son plus important partenaire commercial pour l’huile comestible après l’Inde.
En Inde, les importations indiennes d’huile de palme en mars ont bondi de 28% par rapport à un creux de huit mois en février, les remises sur l’huile tropicale ayant incité les raffineurs à limiter leurs achats d’huile de soja et d’huile de tournesol, ont déclaré mercredi à Reuters cinq revendeurs.
RIZ
En Inde, les prix du riz étuvé 5% se sont appréciés à $383- $389 la tonne contre $380-$ 385 la semaine dernière grâce à l’amélioration de la demande et de l’appréciation de la roupie.
Au Vietnam, les prix du VIET 5% sont inchangés à $460 $ la tonne jeudi, inchangé par rapport à il y a une semaine. Les exportations de riz du Vietnam ont bondi de 30,2% pour atteindre $952 millions au 1er trimestre, son plus haut niveau des 12 dernières années, principalement en raison de hausses importantes des prix et de l’expansion de la demande, selon le ministère de Agriculture et du développement rural. Le Vietnam a enregistré une augmentation de 19,3% en glissement annuel de ses expéditions de riz entre janvier et mars, à 1,8 million de tonnes (Mt), a rapporté l’Office général des statistiques. Depuis la fin de l’année dernière, les prix à l’exportation sont en hausse. Ainsi sur le 1er trimestre 2023, le prix moyen à l’exportation est estimé à $531 la tonne, en hausse de 9,2% par rapport à l’année précédente, a indiqué le ministère de l’Industrie et du commerce, dépassant les prix thaïlandais de $15 à $27 dollars et les prix indiens de $40 à $50.
Le président de la Vietnam Food Association, Nguyen Ngoc Nam, affirme que les prix du riz resteront à des niveaux élevés à court terme, l’incertitude mondiale ayant incité les acheteurs, notamment en provenance des Philippines, de la Chine et de l’Afrique, à importer davantage de riz pour augmenter leurs stocks.
La situation du côté de la demande reste très positive. Les Philippines, le plus grand marché d’exportation de riz du Vietnam l’année dernière, devraient importer environ 2,8 Mt de riz du Vietnam pour consolider sa réserve, qui a diminué en raison de conditions météorologiques défavorables et de l’augmentation du prix des engrais. En outre, dans le cadre d’un accord de libre-échange entre le Vietnam et l’Union européenne (UE), l’UE a offert l’accès aux exportations de riz vietnamien via des contingents tarifaires de 80 000 tonnes cette année. Enfin, le nouveau plan indonésien d’importer 2 Mt de riz pour assurer l’approvisionnement alimentaire, couplé à un approvisionnement serré causé par l’interdiction par l’Inde des exportations de brisures de riz et une taxe de 20% sur les variétés de riz blanc, donnerait un coup de pouce aux exportations de riz du Vietnam, selon les autorités.
Le Vietnam vise une croissance de 16% des recettes d’exportation de riz en 2023 à $4 milliards pour un volume exporté de de 7 Mt.
En Thaïlande, les prix du Thaï 5% progressent à $480-$482 la tonne contre $475-$482 la semaine dernière. “Les prix intérieurs sont élevés alors que nous approchons de la fin de la saison des récoltes et l’offre diminue“, a déclaré à Reuters un négociant basé à Bangkok.
Au Cambodge, le ministère de l’Agriculture, des forêts et de la pêche a lancé mercredi une nouvelle variété de riz parfumé nommée Champei Sar 70 (CPS 70). Le CPS 70 est né d’une collaboration entre l’Institut cambodgien de recherche et de développement agricoles et l’Australie, après neuf années d’études et 80 essais en milieu réel en saison sèche et en saison humide. Le CPS 70 a été développé à partir d’une variété de riz cambodgienne primée, Phka Rumduol avec CNi9024, indique le communiqué, ajoutant que le CPS 70 est un riz parfumé qui mûrit après trois mois. Le riz parfumé est en forte demande dans le monde et représente plus de 60% des exportations totales de riz usiné du Cambodge, alors que la nation d’Asie du Sud-Est vise à exporter 1 million de tonnes de riz usiné d’ici 2025.
SUCRE
Nouveaux records battus cette semaine ! Le sucre roux a franchi les 23 cents mercredi et a continué à caracoler et clôturer hier soir à 23,61 cents après avoir touché en cours de séance 23,68 cents, son plus haut depuis octobre 2016 ! Quant au blanc, il n’a plus enregistré de tels niveaux de prix depuis plus de 11 ans, atteignant $ 673,20 la tonne alors qu’on l’avait laissé à $ 630,30 en fin de semaine dernière sur l’échéance mai.
Le marché commence à détourner son attention des performances asiatiques décevantes, à l’origine de la flambée des cours, pour s’intéresser davantage au déroulement de la récolte brésilienne qui, elle, s’annonce abondante, note Rabobank dans son rapport. A noter que, selon un trader nord-américain, il y aurait un court squeeze actuellement sur le marché du sucre blanc.
En effet, le Brésil devrait produire 40,3 Mt de sucre durant la nouvelle campagne qui a démarré ce mois-ci, son deuxième volume le plus élevé jamais enregistré, selon un rapport publié mardi par le consultant local Job Economia. La météo a été favorable et les raffineries ont eu les moyens nécessaires pour fournir aux cultures des soins adéquats. Cette campagne, ces dernières devraient allouer un volume quasi record de canne à la production de sucre, à 46,7 % contre 45,5 % la saison précédente. Pourtant, le prix de l’éthanol est lui aussi à un prix très élevé, au plus haut depuis plus de six ans.
La production de sucre dans le pays, en considérant à la fois les zones Centre-Sud et Nord/Nord-Est, augmenterait de 3,15 Mt par rapport à la récolte précédente. La production d’éthanol devrait croître moins (1,8 milliard de litres) pour atteindre un total de 33,5 milliards de litres en 2023/24.
Selon Julio Maria Borges, le principal analyste du cabinet de conseil, les exportations brésiliennes devraient augmenter de 2,67 Mt en 2023/24 pour atteindre 29,75 Mt ce qui est une bonne nouvelle pour le marché mondial car nombre de producteurs majeurs sont déficients cette année.
En Inde, les raffineries ont produit 30 Mt de sucre depuis le démarrage de la campagne le 1er octobre dernier, a annoncé mercredi la Sugar Mills Association.