Les Ivoiriens, Maliens et Sénégalais consomment plus de 90 kg de riz par an

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La production de riz en Afrique de l’Ouest augmenterait de 3,3% durant la campagne 2014/15, à 4,9 millions de tonnes (Mt) par rapport à la campagne précédente,  selon un rapport du département américain de l’Agriculture (USDA). Cette hausse est essentiellement due au bond de 28% enregistré au Sénégal et de12% en Côte d’Ivoire. Elle aurait chuté de 38% en Guinée Bissau et de 2% au Mali. Ceci dit, les importations au niveau régional resteraient stables, à un peu plus de 3,5 Mt. Même le Sénégal qui a déclaré vouloir réduire ses achats sur le marché mondial, enregistrerait un volume semblable à 2013/14.

Face à cela, la consommation en Afrique de l’Ouest est estimée à 8,5 Mt en 2014/15, en hausse de 3,6% sur 2013/14. La Côte d’Ivoire, le Mali, le Sénégal et la Guinée en sont les principaux pays consommateurs. En raison de l’épidémie d’Ebola, on s’attend à des chiffres un peu inférieurs en 2015/16 en Guinée et, par conséquent, des chiffres globaux de consommation plutôt stables sur l’ensemble de la région.

La Côte d’Ivoire, le Sénégal, la Guinée et le Mali prédominent

Avec une production de 1,3 million de tonnes (Mt), soit 157% de plus que les estimations de l’USDA, la Côte d’Ivoire se rapproche de son objectif de 2 Mt fixé dans sa Stratégies nationale de développement du riz (SNDR) 2012-2020.  En août 2014, l’Office national de développement du riz (ONDR) avait annoncé que toutes les régions du pays étaient dorénavant auto-suffisantes, à l’exception de la région d’Abidjan. Rappelons que 80% de la production et 95% des superficies sont en riz pluvial, le reste étant irrigué. En Côte d’Ivoire, la consommation par habitant atteint 94 kg en 2014/15 contre 71 kg l’année précédente, la consommation nationale étant de 2,2 Mt en hausse de 2% sur 2013/14. Les importations sont d’environ un million de tonnes par an, provenant, sur l’année calendaire 2014, de Thaïlande (37%), du Vietnam (24%) et d’Inde (22%).

Le Burkina Faso estime sa production 2014/15 de riz blanchi à 226 000 t, ce qui est 3% de plus que les estimations de l’USDA, 13% de plus que la campagne précédente et en hausse de 28% sur la moyenne des cinq dernières campagnes. Les superficies consacrées au riz auraient atteint 170 000 ha, en hausse de 10% sur 2013/14 et de 13% sur les 5 dernières campagnes, avec un rendement à l’hectare de 1,7 t/ha. La consommation par habitant est de 31 kg contre 26 kg en 2013/14, la consommation nationale s’établissant à 501 000 t en 2014/15 selon l’USDA. Les importations s’établiraient à 275 000 t en 2014/15, en baisse de 2% sur 2013/14.

Le Mali s’attend à une récolte rizicole 2014/15 supérieure à la moyenne des 5 dernières années, à 1,4 Mt, mais en baisse de 2% sur 2013/14 et 4% en-dessous des estimations de l’USDA. Les superficies sont de 684 000 ha, en hausse de 13% sur l’année dernière. Le Mali dépasse la Côte d’Ivoire en consommation par habitant, avec 94 kg en 2014/15 contre 71 kg/hab la campagne dernière, la consommation devant croître de 6% en 2014/15. Les importations seraient de 200 000 t en 2014/15, en hausse de 33% sur la campagne précédente.

Malgré les pluies irrégulières lors de l’ensemencement au Sénégal, la production 2014/15 atteindrait 380 000 t , soit 3% de plus qu’en 2013/14 et 15% de plus que la moyenne sur 5 ans. A noter que ces chiffres 2014/15 sont 31% supérieurs à ceux avancés par l’USDA.  La consommation a fait un bond de 7% en 2014/15, à 1,5 Mt, la consommation par habitant arrivant en 3ème position derrière le Mali et la Côte d’Ivoire, à 91 kg contre 79 kg/ha en 2013/14. Les importations demeureraient stables, à 1,1 Mt. Sur l’année calendaire 2014, 959 00 t ont été importées, dont 62% d’Inde ou encore 598 000 t, 197 000 t de Thaïlande et 52 000 t du Brésil. Les superficies dédiées à la riziculture ont progressé en un an de 26%, à 135 000 ha. Des résultats qui témoignent du succès du Programme  de relance et d’accélération de la cadence de l’agriculture sénégalaise (Pracas) dont le riz est un élément majeur avec l’autosuffisance en ligne de mire d’ici 2017. Un objectif que l’USDA considère comme trop ambitieux. Notons que selon le Pracas, FCFA 32 milliards ($ 64 millions) sont alloués au développement de la riziculture, dont FCFA 19 milliards pour les régions du Nord afin qu’elles produisent 600 000 t et le reste au Sud; en février 2014, FCFA 1,7 milliard sont allés, en urgence, au système de drainage; FCFA 14 milliards ont été alloués au remboursement de la dette des producteurs auprès de Caisse nationale du crédit agricole (CNCAS) et FCFA 6,5 millions  à la culture du riz hors saison.

Perspectives essoufflées en 2015/16 ?

Les importations en 2015 dans la région demeureraient stables. Sur 2015/16, la Côte d’Ivoire ne compte pas accroître sa production ces prochaines années car les usines ont atteint leur capacité maximale de transformation, a annoncé l’Office national de développement du riz (ONDR). Ses importations demeureraient proches du million de tonnes avec toujours pour objectif l’auto-suffisance.

Le Sénégal, quant à lui, a déclaré vouloir poursuivre sa politique et maintiendrait son objectif d’atteindre l’auto-suffisance d’ici 2017. Mais l’USDA est dubitatif, estimant que cela requerrait beaucoup d’investissement dans les infrastructures et beaucoup d’équipement agricole. Déjà, la hausse de production de riz raffiné est attendue à 2,8% en 2015/16.

Rappelons qu’en vertu de l’accord signé en mars dernier entre le gouvernement sénégalais et l’ensemble des acteurs de la filière, les importateurs et grossistes se sont engagés à acheter l’intégralité de la production nationale, tandis que le ministère du Commerce délivrera des quotas d’importation aux importateurs. Des volumes qui seront basés sur leurs volumes importés les trois années précédentes.

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