La banque BNP cessera de financer les entreprises exploitant des terres déboisées en Amazonie

 La banque BNP cessera de financer les entreprises exploitant des terres déboisées en Amazonie
Partager vers

La première banque française, BNP Paribas, s’est engagée lundi à cesser de financer les entreprises produisant ou achetant du bœuf ou du soja cultivé sur des terres défrichées en Amazonie ou converti après 2008. Cette règle va aussi s’appliquer pour le Cerrado, une région de savane tropicale couvrant 20% du Brésil, pour les terres converties ou défrichées à partir de 2020.

BNP Paribas s’engage ainsi à inciter ses clients produisant ou achetant du boeuf ou du soja issus de l’Amazonie et du Cerrado au Brésil à devenir ‘zéro déforestation’ et à démontrer de manière transparente leurs progrès”, déclare la banque française dans un communiqué. “En conséquence, BNP Paribas ne fournira des produits ou services financiers qu’aux entreprises (producteurs, conditionneurs de viande et négociants) ayant une stratégie visant à atteindre zéro déforestation dans leurs chaînes de production et d’approvisionnement d’ici 2025 au plus tard.”

La décision de BNP Paribas est un signal fort envoyé aux entreprises qui négocient des matières premières dans la région estiment quatre ONG de défense de l’environnement – Canopée Forêts Vivantes, Reclaim Finance, SumOfUs et Mighty Earth – dans un communiqué conjoint. Si elles saluent la politique de BNP Paribas la qualifiant de “bienvenue vu l’importance des enjeux”, elles ajoutent “mais l’objectif est bien trop tardif et BNP Paribas n’explique pas comment elle entend garantir son atteinte”. En outre, elles appellent la banque” à ne plus ménager des acteurs comme Cargill – un des négociants de soja les plus exposés au risque de déforestation – quitte à prendre le risque de devoir les exclure de ses soutiens” en rappelant qu’elle est le premier financeur de Cargill  avec 4 milliards de dollars de financements alloués entre 2016 et 2019.

Le soja et le bœuf sont deux des principaux moteurs de la déforestation mondiale. La croissance démographique et l’expansion rapide des classes moyennes dans des pays comme la Chine ont alimenté une explosion de la demande de soja et une augmentation de la consommation de viande et de produits laitiers. Certains scientifiques préviennent que la forêt amazonienne, qui s’étend sur neuf pays, se dirige vers une spirale de la mort alors que la déforestation se poursuit à un rythme soutenu. Une zone de forêt amazonienne de la taille d’Israël a été abattue l’année dernière, selon Amazon Conservation. La moitié du Cerrado a déjà été défrichée et est l’un des écosystèmes les plus menacés de la planète, ont déclaré quatre ONG environnementales dans le communiqué conjoint.

La BNP et d’autres prêteurs européens, dont le Crédit Suisse et la banque néerlandaise ING, se sont engagés le mois dernier à cesser de financer le commerce du pétrole brut équatorien après la pression d’activistes visant à protéger l’Amazonie.

Autres Articles

Leave a Reply

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *