Cacao, café, coton, sucre … les softs plongent

 Cacao, café, coton, sucre … les softs plongent
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Ils se sont donnés le mot ! La semaine dernière, les produits agricoles ont tous dévissé sur la bourse de New-York. Ils ont été sous pression, tandis que les prix du pétrole se sont effondrés passant sous la barre des $50 le baril ce qui a entrainé, entre autre, le CRB Commodity Index à un plus bas de près d’une année.

Arabica, cacao, coton, sucre ont tous glissé  vers le bas à New York. «Beaucoup de facteurs influencent les prix. Les spéculateurs sont toujours présents» indique Edward George, directeur de Recherche à Ecobank et directeur d'Ecobank UK. Et, ils ont considérablement augmenté leurs positions courtes, alimentant un sentiment baissier. Mais, observe Edward George, «si tout le monde pense que les cours vont diminuer, cela ne se réalisera pas ».

Le cacao à New-York a atteint un plus bas de dix ans, perdant plus de 12% de sa valeur depuis le début du mois de juin, observe Rabobank. Ajoutant que la production record de 2016/17 devrait engendrer un excédent mondial de 310 000 tonnes et un nouveau excédent de 140 000 tonnes anticipé pour 2017/18. «Pour le cacao, deux raisons expliquent la baisse des prix –près de la moitié depuis un an – d’une part la surproduction avec un record de presque 2 millions de tonnes (Mt) attendu en Côte d’Ivoire et une production élevée au Ghana à plus de 850 000 tonnes (cf. nos informationset de l’autre côté une demande très faible. Pour la prochaine campagne les prévisions sont aussi positives. Toutefois, on peut s’attendre à ce que les prix bas encouragent la demande. Et puis, la fin de la campagne, en particulier en août et septembre où la production est très petite, devrait aussi entraîner une petite augmentation des prix. Mais globalement, la perspective est négative» observe Edward George. Rabobank ajoute qu’une appréciation du taux de change euro/dollar pourrait aussi soutenir les  prix.

Évolution du cours du cacao à New-York sur 2 ans

Source : Reuters

«À court terme, le marché de l’Arabica semble dominé par une forte tendance à la baisse», indique Rabobank. Les cours, plombés par des stocks élevés, ont chuté de 11,9% depuis le début juin. Et les prévisions météorologiques au Brésil, premier producteur mondial, sont très bonnes ! Toutefois,  la banque néerlandaise indique que «la forte pression sur les softs a été fortement déclenchée par la récente baisse des prix du pétrole. Cette tendance peut se poursuivre à court terme, mais pas pour longtemps ». Les prix bas pourraient décourager la production en dehors du Brésil ainsi que l'utilisation d'engrais dans de nombreuses régions d'Amérique centrale et de Colombie.

Évolution des cours du café Arabica sur 2 ans

Source : Reuters

Côté coton, les cours ont continué à chuter la semaine dernière – il ont perdu 7% depuis le début du mois de juin – une baisse consécutive à la sortie des fonds. Mais, souligne Mambo Commodities, «cette tendance (nrdl à la baisse des prix) semble se stabiliser, voire même s’inverser», observant que «de nombreuses filatures ne sont pas encore tout à fait couvertes et le peu de coton disponible ne suffira pas à couvrir leurs besoins jusqu’à l’arrivée des cotons de l’hémisphère sud». Rabobank, est aussi d'avis que la demande à court terme sera robuste. Elle anticipe des prix du coton  à 71 cents la livre sur le troisième trimestre 2017. Les conditions météorologiques aux Etats-Unis seront le facteur le plus important sur l’évolution des cours du coton dans les prochaines semaines.

Évolution des cours du coton à New-York sur 2 ans

Source : Reuters

Pour le sucre, « Même analyse  que pour le cacao avec des stocks mondiaux record et une demande qui n’est pas au rendez-vous. Pour le sucre, comme pour le tabac, il faut aussi compter sur l’importance des campagnes portant sur la nocivité du sucre dans les glaces et autres produits sucrés mais aussi dans tous les autres produits d’alimentation. A long terme, ce sera difficile pour le sucre » indique George Edward. Les cours du sucre sont tombés à un plus bas de 16 mois la semaine dernière. Ils ont perdu 12,7% depuis le début du mois. Des niveaux de prix – environ 13 cents la livre- qui sont inférieurs au coût de production dans une grande partie du monde laisant à penser qu'ils ne devraient pas chuter davantage, observe Rabobank. Elle ajoute « nous nous attendons à ce que les prix du sucre reprennent du terrain par rapport à leur niveau actuel, mais cela pourrait prendre encore plusieurs semaines jusqu'à ce que cela se produise ».

Évolution des cours du sucre à New-York sur 2 ans

Source : Reuters

Un mois de juin donc peu propice aux softs commodities. Faut-il ajouter que l’huile de palme est aussi sur un trend baissier ainsi que le caoutchouc !

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