La Chronique Matières premières agricoles au 11 juin 2021

 La Chronique Matières premières agricoles au 11 juin 2021
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Wall Street a clôturé hier soir sur des records, les investisseurs paraissant adhérer à la thèse selon laquelle la hausse de l’inflation aux Etats-Unis est due à des facteurs temporaires et s’apaisera. En effet, selon les données du département américain du Travail publiées hier, l’indice des prix “Core CPI”, qui mesure l’évolution des prix hors alimentation et énergie, est ressorti en hausse de 0,7% le mois dernier par rapport à avril et de 3,8% sur un an. Selon un membre de l’administration du président américain Joe Biden, la hausse des prix à la consommation devrait atteindre un pic cet été avant de se dissiper à l’automne.

Une perspective plutôt rassurante (si elle se concrétise) et qui a permis aux investisseurs de se focaliser plutôt sur les excellents chiffres de l’emploi aux Etats-Unis : les inscriptions hebdomadaires au chômage ont touché un creux de près de 15 mois la semaine dernière, à 376 000 contre 385 000 la semaine précédente. Ce chiffre est le plus bas depuis mars 2020, soit juste avant les mesures de confinement liées à la pandémie.

Du côté de la zone euro, la Banque centrale européenne (BCE) a relevé hier ses prévisions de croissance et d’inflation tout en s’engageant à maintenir un soutien massif au crédit et à l’activité, dont la diminution risquerait de faire monter les coûts de financement et de compromettre la reprise. “Il y a une désynchronisation des cycles économiques”, souligne Valentin Bissat à Reuters. “Le cycle américain est plus avancé que le cycle européen. A terme, on s’attend effectivement à ce que la Réserve fédérale resserre sa politique monétaire et réduise ses achats d’actifs en amont de la BCE.”

Sur le marché des changes, l’euro a terminé hier soir en léger repli face au dollar, à $ 1,217. La livre sterling a effacé en fin de séance ses pertes du début de journée liées aux tensions commerciales avec l’Union européenne, ce qui l’avait ramené à son plus bas niveau depuis un mois face au dollar.

Quant au pétrole, la baisse des inscriptions au chômage conjuguée à la hausse des prix lui profitent : le Brent termine à $ 72,61 le baril et le brut léger américain (WTI) à $ 70,33.

CACAOCAFÉCAOUTCHOUCCOTONHUILE DE PALMERIZSUCRE

CACAO

Le cacao s’est inscrit en légère baisse sur la période sous revue. Sur le marché à terme de Londres, parti de £ 1 627 la tonne à la clôture vendredi dernier, il a terminé hier soir à £ 1 622. A New York, il a glissé de $ 2 452 à $ 2 433. On constate une décote croissante sur l’échéance septembre par rapport à décembre, ce qui témoigne d’une abondance de la disponibilité actuelle en fèves. 

Selon les calculs de Fitch Solutions, les cours oscilleront dans une fourchette allant de £ 1 600 à £ 1 750 sur ces prochaines semaines de juin et juillet. Dans son rapport, il souligne que les restrictions liées à la pandémie de Covid-19 continuent de perturber nombre de marchés malgré les taux de vaccination en hausse.

A fin mai, la Côte d’Ivoire avait pré-vendu 950 000 tonnes (t) de cacao sur la campagne 2021/22 et il en resterait encore 650 000 à 700 000 t à vendre « pour atteindre nos objectifs », a indiqué à Reuters un responsable du Conseil du café-cacao (CCC) (lire nos informations : La Côte d’Ivoire n’aurait vendu ferme que 560 000 t de cacao sur 2021/22 et avec une décote). Plus exactement, des contrats de vente ferme porteraient sur 560 000 t alors que des contrats sur 390 000 t attendraient encore confirmation, une confirmation suspendue aux négociations entre le CCC et les broyeurs de cacao sur le niveau de décote sur le pays. Les contrats étaient conclus à fin mai avec une décote de £ 150 à £ 200 la tonne par rapport au cours à Londres, alors qu’habituellement le cacao ivoirien bénéfice d’une prime de £ 70 à £ 150. Alors, certes, la prime de $ 400 la tonne de différentiel de revenu décent (DRD ou LID en anglais) a été maintenue.

Toujours en Côte d’Ivoire, les arrivages aux ports d’Abidjan et de San Pedro ont totalisé 1,997 Mt entre le 1er octobre et le 6 juin, estiment les exportateurs, ce qui représente une hausse de 7,5% par rapport à la même période la campagne dernière. Les broyages ivoiriens ont, quant à eux, baissé à fin mai à 367 000 t contre 377 000 t sur la même période la campagne précédente, selon l’association des exportateurs Gepex. A noter que de façon inhabituelle, il a fait très sec ces derniers jours en Côte d’Ivoire dans les zones cacaoyères, ce qui a inquiété les planteurs quant aux perspectives de la récolte intermédiaire qui ne s’achèvera que fin septembre.

Au Ghana, les arrivages de sacs scellés et gradés ont totalisé 924 385 t entre le 1er octobre et le 27 mai, a déclaré hier le Cocobod (lire nos informations : On ne manque pas de cacao !) . Ceci est en très forte hausse par rapport aux 737 783 t enregistrés sur la même période l’année dernière. Le Cocobod estime maintenant que la production cette campagne atteindra 950 000 t contre le chiffre de 800 000 t avancé précédemment.

CAFÉ

Petite correction sur le marché du café cette semaine. Partie de $ 1,6165 à New York vendredi dernier, l’Arabica a terminé hier soir à $ 1,587 la livre (lb). Quant au Robusta, la tonne est passé de $1 612 en fin de semaine dernière à $ 1 585 hier.

Une « correction », somme toute, légitime après les récentes envolées de l’Arabica mais qui ne devrait pas persister car la situation est actuellement tendue. En Colombie, les protestions anti-gouvernementales perdurent et perturbent l’acheminement du café (voir notre dernière chronique). Quant au Brésil, différents analystes s’attendent à un approvisionnement étroit à la fin de la campagne 2021/22 avec une baisse de production. S’il a plu ces derniers jours dans plusieurs des régions caféières, provoquant un certain soulagement, Rabobank souligne que l’IRI prévoit un temps sec durant le reste de l’année dans le sud du Brésil. « Toutefois, à notre avis il est beaucoup trop tôt pour spéculer avec certitude sur la récolte 2022/23. »

Toujours au Brésil, le real est à son plus haut niveau face au dollar depuis le mois de décembre, ce qui réduit la compétitivité du café brésilien sur les marchés mondiaux.

Sur la scène du marché physique du Robusta, les exportations du Vietnam ont baissé de 1,4% en mai par rapport à avril, à 130 285 t, selon les données portuaires gouvernementales. Sur la période de janvier à fin mai, ses ventes à l’international ont chuté de 12%, à 715 263 t, la baisse des recettes étant moindre (-5,3% à $ 1,3 milliard) puisque les cours mondiaux du café ont grimpé.

Au Vietnam, dans les Central Highlands, les stocks de café détenus par les planteurs continuent à se réduire comme peau de chagrin. Les quelques lots qui restent ont été vendus entre 33 500 et 35 000 dongs le kilo contre 34 200 à 35 300 dongs la semaine dernière. Les traders ont proposé le Grade 2, 5% brisures et grains noirs, avec une décote de $ 20 à $ 30 la tonne sur le contrat septembre contre -$ 40 la semaine dernière.

En Indonésie où la campagne bat son plein, les prix demeurent toutefois inchangés par rapport à la semaine dernière car il existe une forte concurrence entre les traders et les acheteurs locaux. Un trader aurait offert une prime de $ 60 sur le contrat septembre alors qu’un autre proposait $ 100 à $ 110 sur le contrat août à mars, comme la semaine dernière. Cette semaine, entre 10 000 et 15 000 t de café de la nouvelle récolte sont arrivées.

En réalité, souligne le courtier Marex Spectron, l’approvisionnement en café pourrait être étroit à la fin de la campagne 2021/22 car la récolte au Brésil sera faible du fait de la sécheresse et la demande mondiale est en hausse avec la réouverture de l’activité économique. Selon Marex, la pandémie a réduit de 6 Ms la demande en café sur deux campagnes, avec un coup particulier sur les Arabica Doux, la variété la plus achetée par les chaînes de coffee-shops. « S’il n’y avait pas eu de baisse de la demande, on aurait connu un déficit structurel sur les Arabica Doux », souligne Matrex. La production d’Arabica au Brésil baisserait de 30% en 2021/22, selon ses calculs. Matrex refuse de donner des prévisions de prix avant que deux facteurs ne se soient éclaircis : la taille de la campagne brésilienne 2022/23 et la vitesse à laquelle reprendra la demande post-Covid.

Pour le consultant Safras & Mercado, les stocks de fin de campagne 2021/22 seraient de 2,48 Ms, une chute de 57% par rapport à fin 2020/21. Son ratio stock/consommation baisserait à 12% contre 27% en 2020/21. Rappelons que le Brésil est le deuxième consommateur mondial de café derrière les Etats-Unis.

Côté entreprises, le géant américain Starbucks connaitrait des pénuries d’approvisionnement sur certains de ses produits dans ses magasins.

CAOUTCHOUC

Nouvelle baisse sur le marché du caoutchouc avec une clôture hier sur l’Osaka Echange à 239,4 yens ($2,18) le kilo contre 243,2 yens vendredi dernier tandis qu’à Shanghai ils sont passés de 13 365 yuans la tonnes à hier 12 800 yuans ($2002) la tonne. Les cours ont surtout été influencés par les  incertitudes qui prévalent dans les pays producteurs et d’une économie mondiale toujours léthargique, l’inflation et une demande plutôt atone.

La Côte d’Ivoire à l’occasion du Sommet virtuel sur le caoutchouc 2021 de l’International Rubber Study Group (IRSG) a réaffirmé par la voix de son Premier ministre l’ambition de porter le taux de transformation primaire du caoutchouc à 100% d’ici 2025 et de doubler la production à 2 millions de tonnes (Lire : Le caoutchouc à l’honneur en Côte d’Ivoire).

COTON

Belle reprise du coton cette semaine avec une clôture hier à 87,36 cents la livre contre 85,08 cents vendredi dernier pour le contrat de juillet et respectivement de 85,88 cents à 88,21 cents pour le contrat de décembre.  Une reprise impulsée par une demande soutenue et un retour des spéculateurs sur le marché.  Le rapport sur l’offre et la demande agricoles mondiales du département américain de l’Agriculture (Wasde) publié hier était aussi légèrement haussier avec un resserrement des approvisionnements américains et mondiaux.

« Avec les États-Unis presque épuisés et avec d’autres origines comme le Brésil et l’Inde qui connaissent actuellement des marchés locaux très forts, le côté fondamental de l’équation semble haussier. Les usines sont impatientes de réserver des approvisionnements facilement disponibles, car la nouvelle récolte est toujours embourbée dans l’incertitude et les perturbations de la chaîne d’approvisionnement persistent » analyse Plexus Cotton.  Avec les retards d’expédition et la rareté des navires dans certaines parties du monde, les usines  ne peuvent pas se contenter d’acheter « de la main à la bouche » et doivent donc constituer des stocks.

La Tanzanie devrait connaître une belle campagne cotonnière en 2021/22 grâce à des conditions météorologiques favorables et une bonne distribution d’intrants, que cela soit pour les semences certifiées, les engrais ou pesticides.  Ainsi, l’USDA estime que la superficie cotonnière sera de 550 000 hectares, en hausse de 22% par rapport à la campagne précédente pour une production attendue de 500 000 balles (de 480 livres) en hausse de 33%.

Au Brésil, les superficies ensemencées sont significativement en baisse cette campagne, en retrait de 16% par rapport à 2019/20. Une baisse consécutive principalement à des prix du coton moins attractifs  que d’autres cultures comme le maïs  et le soja. De plus, l’USDA souligne le retard de la récolte de soja a entraîné un semis tardif du coton de deuxième récolte dans le Mato Grosso, le plus grand Etat cotonnier du  pays, ce qui a probablement également eu un impact négatif sur la superficie. L’USDA estime que la production s’élèvera à 11,3 millions de balles (480 livres), en recul de 18% par rapport au record de 2019/20.

En Inde, l’USDA prévoit que la production de coton de 2021/22 augmentera de 4% pour atteindre 29,5 millions de balles (480 livres) sur une superficie de 12,9 millions d’hectares. Les semis sont en cours dans le nord de l’Inde tandis que la mousson du sud-ouest devrait fournir des pluies normales sur le nord-ouest de l’Inde et des pluies supérieures à la normale dans le centre de l’Inde. Les récents assouplissements du confinement dans certains États soutiendront la fabrication de textiles, en particulier pour les produits d’exportation. La consommation devrait atteindre 25,3 millions de balles, en hausse de 8,5% et les exportations 6 millions de balles, en progression de 15%. 

HUILE DE PALME

Glissade des cours de l’huile de palme qui ont accumulé quatre jours consécutifs de perte pour atteindre un plus bas de sept semaines hier à 3 845 ringgits ($933,59) la tonne contre  4 131 ringgits la tonne vendredi dernier. Si la hausse des  stocks de huile de palme en Malaisie à la fin mai a été moins forte que prévue (voir ci-dessous), la baisse des exportations ont plombé les cours. Ces dernières sur la période du 1er au 10 juin ont chuté de 14,3% à 402 520 tonnes par rapport à la même période en mai selon Amspec Agri.

Fin mai, les stocks d’huile de palme en Malaisie ont augmenté plus lentement que prévu, suite à une augmentation inattendue de la consommation intérieure d’huile comestible, qui a compensé une production plus élevée, selon les données  publiées jeudi par le Malaysian Palm Oil Board (MPOB).Les stocks du deuxième producteur mondial ont augmenté de 1,49 % par rapport à avril pour atteindre 1,57 million de tonnes (Mt), leur plus haut niveau en sept mois. Les stocks sont également restés tendus, en baisse de 23% par rapport à il y a un an. La production d’huile de palme brute a augmenté pour un quatrième mois consécutif, en hausse de 2,84 % par rapport à avril pour atteindre 1,57 Mt tandis que les exportations ont baissé de 6 % à 1,27 Mt. Malgré les restrictions de mouvement imposées par la Covid-19 à travers le pays, la consommation intérieure a augmenté tandis que les importations ont chuté, a déclaré Anilkumar Bagani, responsable de la recherche du courtier en huiles végétales Sunvin Group basé à Mumbai. La consommation intérieure a presque doublé pour atteindre 372 039 tonnes, ce qui, selon les analystes et les commerçants, a été une surprise et a réduit les stocks. “L’augmentation des dépenses d’épicerie pendant le mois de jeûne du Ramadan et la fête de l’Aïd a peut-être stimulé la consommation d’huile comestible en mai“, estime Sathia Varqa, cofondatrice de Palm Oil Analytics, basée à Singapour.

L’USDA estime que la production d’huile de palme en 2020/21 de la Malaisie se situera à un plus bas depuis 2015 à 18,5 millions de tonnes, en recul de 4% par rapport à 2019/20. Si la superficie devrait croitre de 1% à 5,4 millions d’hectares, les rendements seraient à un plus bas depuis 1997/98 à 3,43 tonnes à l’hectare.

En Indonésie, l’association indonésienne de l’huile de palme (GAPKI) exhorte les plantations d’huile de palme à resserrer les protocoles Covid-19 dans la province la plus productrice du pays, Riau, après une recrudescence des infections dans la région.

La Russie a fortement augmenté ses importations d’huile de palme de 57,1% en glissement mensuel à 108 800 tonnes en avril 2021, pour un total de $119,2 millions, en hausse de 66,4%, selon les données du Service fédéral des douanes (FCS).

Coté entreprise, le géant malaisien de l’huile de palme Kuala Lumpur Kepong (KLK) envisage d’acquérir la participation d’IJM Corporation dans IJM Plantations pour 1,53 milliard de ringgit ($372 millions) en espèces, ont annoncé mercredi les sociétés. Le groupe de construction IJM Corp a déclaré avoir accepté en principe de vendre sa participation de 56,2%, tandis que KLK a déclaré qu’une fois l’accord conclu, il ferait une offre générale obligatoire pour acheter les actions IJM Plantations restantes qu’il ne détenait pas.

La cession par IJM Corp de sa division de plantation arrive à un moment opportun, en capitalisant sur un cycle haussier de l’huile de palme brute pour obtenir une valorisation plus élevée, a déclaré l’analyste de MIDF Research Khoo Zhen Ye dans une note. IJM Plantations a enregistré un bénéfice record au cours de son dernier exercice, mais a été déficitaire les deux années précédentes. Quant à KLK, qui détient une superficie totale plantée de 223 964 hectares en Malaisie, en Indonésie et au Libéria. L’acquisition d’IJM Plantation, qui a une superficie plantée de 60 966 hectares en Malaisie et en Indonésie, pourrait augmenter la superficie plantée de KLK d’environ 27 %. “Cela permettra également à KLK d’abaisser légèrement le profil d’âge moyen de son domaine“, a déclaré jeudi Ivy Ng, responsable régional de la recherche sur les plantations chez CGS-CIMB Research, dans une note.

RIZ

Les prix à l’exportation du riz de Thaïlande ont augmenté cette semaine en raison des coûts d’expédition élevés, qui ont également découragé les commerçants vietnamiens de signer de nouveaux contrats.

En Thaïlande, les prix du Thaï 5% ont progressé à $455- $484  la tonne, contre $457- $468 la semaine dernière, les commerçants attribuant la hausse à des coûts de fret plus élevés et à la rareté des navires, bien que la demande soit faible. Le léger renforcement du baht par rapport au dollar a également joué un rôle mineur dans la hausse des prix.

Au Vietnam, les prix du Viet 5% sont tombés à $480-$485 la tonne contre $485-$490 la semaine dernière. “Malgré la légère baisse des prix vietnamiens, les acheteurs se tournent vers le riz des exportateurs thaïlandais qui offrent des prix encore plus bas“, a déclaré un commerçant à Ho Chi Minh-Ville. Les coûts d’expédition élevés ont continué de décourager la signature de nouveaux contrats. Les exportations de riz du Vietnam en mai ont chuté de 19,9% par rapport à avril à 626 750 tonnes.

En Inde, les prix du riz étuvé 5%  ont chuté à $379- $383 la tonne contre $382-$388  la semaine dernière, principalement en raison d’une dépréciation de la roupie.

L’Inde a relevé mercredi le prix auquel elle achètera les variétés de riz communes de la nouvelle saison aux agriculteurs locaux de 3,9% à 1 940 roupies ($26,59 $) les 100 kg. Une décision qui devrait conduire à une augmentation de la superficie cultivée en paddy selon  B.V. Krishna Rao, président de la Rice Exporters Association of India (Lire : L’Inde provoque le grand chamboule-tout sur le marché mondial du riz).

SUCRE

A l’instar du cacao et du café, le sucre a glissé cette semaine. A New York, la livre (lb) de sucre roux est passée de 17,71 cents la livre (lb) à 17,66 cents, et le sucre blanc à Londres de $ 466,50 la tonne en fin de semaine dernière à $ 454,70 hier soir.

Un marché sucrier tiré vers le bas par les annonces du groupe industrie brésilien Unica selon lesquelles sur la seconde moitié du mois de mai, la production de sucre dans le centre-sud du pays a augmenté de 2,6% par rapport à la même période l’année dernière, à 2,62 Mt. Ceci est au-dessus des pronostics du marché. La production d’éthanol, quat à elle, a bondi de 9,1% à 1,98 milliard de litres. En effet, la sécheresse a incité les raffineries à appuyer sur l’accélérateur et à produire davantage.

A l’inverse, plusieurs facteurs sont plutôt favorables à une hausse des cours. Tout d’abord, il a plu récemment au Brésil ce qui réduit la pression sur la filière. D’autre part, les prix du pétrole ont atteint cette semaine un plus haut en deux ans ce qui conduit, en toute logique, les raffineries au Brésil à destiner davantage de canne à la production d’éthanol que de sucre, réduisant par conséquent l’offre de ce dernier.

En outre, le taux d’inflation de 0,6% enregistrée aux Etats-Unis sur le mois de mai, la plus élevée en 13 ans, serait favorable aux cours du sucre et des matières premières en général. Les prix à la consommation aux Etats-Unis en mai ont enregistré des hausses qui n’avaient plus été vécues depuis 13 ans.

En Inde, la pandémie pourrait faire chuter de 5% la consommation de sucre en 2020/22, ce qui représente 2,6 Mt de sucre, estime Ravi Gupta, président de Shree Renuka Sugar lors d’un webinar organisé mardi par la Technology Transfer Association. Au lieu de 26,11 Mt initialement attendues sur 2019/20, la consommation n’a été que de 25,3 ; en 2020/21, au lieu des 26,63 Mt, la demande a été de 25,4 Mt et sur 2021/22, on s’attendait à 27,16 Mt et il est fort probable qu’elle ne sera que de 25,8 Mt.

En Ukraine, le syndicat national du café Ukrtsukora demandé au ministre de l’Economie de ne pas se rallier à la proposition de son prédécesseur d’importer 120 000 t de sucre blanc sans droits de douane. Le syndicat souligne qu’il y a 300 000 t de sucre blanc en stock alors que la consommation mensuelle ne dépasse pas les 80 000 t.

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