La Chronique Matières du Jeudi (15 octobre 2015)

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Avec la publication des nouveaux  indicateurs économiques plutôt décevants aux États-Unis, le dollar persiste dans sa faiblesse vis-à-vis des principales  monnaies.

CACAO

Le cacao a terminé, mercredi soir, en baisse à £ 2 108 la tonne sur le marché à terme de Londres et $ 3 109 sur la place de New York. Pourtant, les chiffres de broyages européens, reflet de la consommation, ont été en hausse de 2% sur le 3ème trimestre par rapport à la même période l'année dernière, à 334 362 tonnes (t), ce qui aura du soutenir le cours international de la fève. A noter qu'en Allemagne, les broyages ont fait un réel bond, de l'ordre de 15,76%, à 101 235 t, selon l'association des confiseurs BDSI. En revanche, en Malaisie, le Cocoa Board a annoncé lundi une chute de 20,5%, à 48 847 t, par rapport au 3ème trimestre 2014, mais une hausse de 7% par rapport au 2nd trimestre 2015.

Mais, estiment certains traders, le marché est globalement lassé et n'a donc guère réagi. En outre, la livre sterling est plutôt ferme actuellement face au dollar ce qui joue en défaveur de la place londonienne.

En Côte d'Ivoire, entre le 1er octobre, démarrage de la nouvelle campagne, et le 11 octobre, les arrivages aux deux ports ivoiriens ont été de 73 000 t, soit en très légère hausse par rapport aux 70 000 t sur la même période la campagne dernière, selon les estimations des exportateurs. La Côte d'Ivoire où des pluies abondantes sont tombées la semaine dernière, améliorant les perspectives de la récolte en cours.

CAFÉ

L'Arabica a démarré la semaine très fort, grimpant à son prix le plus élevé en deux mois, stimulé par l'annonce d'un temps très sec au Brésil qui pourrait impacter la floraison ; depuis 3 ans maintenant, le numéro 1 mondial du café voit sa caféiculture affectée par un climat très sec. C'est la plus forte hausse de prix de l'Arabica cette année. Cependant, le marché n'est pas parvenu à se hisser davantage et mercredi soir, la livre a clôturé à $ 1,346. Le Robusta lui a emboîté le pas, terminant à $ 1 631 la tonne, son niveau de prix le plus haut en 8 semaines.

Cette remontée du prix du Robusta au dessus des $ 1 600 la tonne a conduit le Vietnam à vendre du café détenu dans ses stocks et ce, juste avant l'arrivage massif des nouveaux grains de l'actuelle campagne qui vient de démarrer.

En Tanzanie, le prix moyen des Arabica aux ventes aux enchères de Moshi a augmenté cette semaine, suivant en cela la fermeté du marché à New York. Le prix moyen du Grade AA a augmenté à $ 136 le sac contre $ 131,60 aux ventes la semaine dernière.

Côté distribution, la chaîne de coffee shops Java House au Kenya, qui dispose déjà de 36 "coffee houses" dans le pays, entend ouvrir des points de vente ces 5 prochaines années à Kigali, Dar es Salaam, Lagos, Accra et Lusaka.

D'autre part, Nestlé Nespresso a annoncé le lancement du Suluja ti du Sud Soudan. Des volumes restreints de ce café "gourmet" devrait, dans un premier temps être disponible en France.

 

CAOUTCHOUC

Les cours du caoutchouc ont clôturé en baisse à 173,7 yens le kilo mercredi sous la pression de la baisse du dollar et des prix du pétrole.  Les cours ont perdu 19% de leur valeur depuis la fin 2014 avec en toile de fond des inquiétudes sur le ralentissement de la demande en caoutchouc, en particulier celle de la Chine, le premier consommateur mondial. Toutefois, les importations de caoutchouc naturel et synthétique de la Chine sont en hausse de 43,8% en septembre (460 000 tonnes) par rapport à la même période en 2014.  Sur les neuf premiers mois de l’année, elles progressent de 5,8% à 3,23 millions de tonnes.

En Indonésie,  en raison d’El Nino et des feux de forêts à Sumatra et Kalimantan, la production de caoutchouc devrait ralentir l’année prochaine, estime Moenardji Soedargo, président de l’Association indonésienne du caoutchouc (GAPKINDO). Il est encore trop tôt pour avancer des chiffres mais pour 2015 la production devrait se maintenir à 3,2 millions de tonnes (Mt). Les exportations du second producteur mondiale seraient susceptibles de baisser légèrement à 2,5 Mt cette année contre 2,6 Mt, en raison d’une hausse de la  demande domestique,  estime Moenardji Soedargo. Il ajoute que les agriculteurs indonésiens ont été durement frappés par la baisse des cours, au plus bas depuis 2009, les agriculteurs ne pouvant acheter que à 0,5 kilo de riz avec la vente d’un kilo de caoutchouc contre 2 kilos auparavant. Une situation qui conduit déjà certains agriculteurs à abattre  des hévéas pour vendre le bois. Si le mouvement devrait perdurer cela pourrait freiner la production. Environ 20 000 hectares d’héveas ont été replantés cette année sur les 3,65 millions ha d’hévéas que compte l’Indonésie,  afin de régénérer les plantations. Le président de GAPKINDO  estime que « Le niveau des prix aujourd'hui ne reflète pas les fondamentaux réels – il est exagérée».

L’Inde est en perte de vitesse. Alors que sa production a été la pire depuis 12 ans en 2014, les chiffres du Rubber Board montrent que la production sur les six premiers mois à septembre 2015 est inférieure de 15% à celle de l’année dernière sur la même période totalisant 281 000 tonnes. La consommation baisse de 2% à 501 535 tonnes et les importations chutent de 10% à 213 184 tonnes. L’Inde pourrait donc  se retrouver à la sixième place dans la production mondiale de caoutchouc derrière la Chine. La faiblesse des prix et une grève dans les plantations dans l’État du Kerala, qui contribue à 90% de la production de caoutchouc naturel du pays, pour réclamer des hausses de salaires, ont ralenti la production.  « Il y a quelques années, on projetait que  l'Inde atteindrait le million de tonnes de production de caoutchouc. Mais de la troisième position mondiale, nous avons chuté à la cinquième et  nous sommes susceptibles de tomber en dessous de la Chine cette année étant donné la baisse de la production », a déclaré N Radhakrishnan, un négociant en caoutchouc.

COTON

Après avoir oscillé près d’un sommet d’un mois les cours du coton ont plongé mercredi à la clôture, le département américain de l’Agriculture (USDA) montrant une forte progression des récoltes en dépit  des difficultés dans les régions exposées aux tempêtes. Plus de la moitié du coton en Caroline du Sud, État frappé par les pluies associées à l’ouragan Joaquin, serait de qualité médiocre à très médiocre. La semaine dernière, seulement 12 % du coton de l'Etat a été classée comme mauvaise ou très mauvaise qualité. Les négociants ont estimé que les pluies n’auront probablement pas beaucoup d’impact sur la taille globale de la récolte. En revanche, elles pourraient avoir un impact significatif sur la qualité. Pourtant, la qualité n'a pas été réduite de manière significative en Géorgie, en  Caroline du Nord ou en Virginie, qui ont également été touchés par la tempête à des degrés divers. Ainsi la qualité globale sur l’ensemble du  pays est restée stable.

Sur les neuf premiers mois de l’année, la Chine a importé 1,16 million de tonnes (Mt) de coton, en recul de 42% par rapport à la même période en 2014, selon la China Cotton Association.

L’USDA estime que production de coton en Inde s’élèverait  à 28,5 millions de balles en 2015/16, contre 29,6 Mt en 2014/15, le déficit pluviométrique provoquant un retard de croissance des cultures et des rendements. La superficie ensemencée atteint 11,6 millions d'hectares et devrait augmenter alors que dans quelques États les semis-tardifs se poursuivent.  Les exportations sont estimées à 4,7 millions de balles, en hausse par rapport à 2014/15 (4,198 millions de balles).

HUILE DE PALME

Les cours de l’huile de palme ont rebondi lundi après que le Malaysian Palm Oil Board (MPOB) a annoncé des stocks de 2,63 millions de tonnes (Mt) en septembre (2,49 Mt en août), un niveau moins élevé que celui anticipé par les investisseurs.  Ils demeurent toutefois à un niveau élevé, un plus haut de près de 3 ans. Le ralentissement de la croissance des stocks est consécutif à une hausse des exportations ainsi qu’une production inférieure qui se situait à 1,96 Mt en septembre contre 2,05 Mt en août. La production devrait continuer à baisser jusqu’à la fin de l’année, en partie pour des raisons saisonnières. Toutefois le phénomène El Nino pourrait réduire davantage la production, le MPOB estime l’impact jusqu’à 1 Mt. Enfin l’huile de palme a reçu un coup de pouce par la faiblesse du ringgit. Toutefois, les dernières données sur les exportations sur les dix premiers jours d’octobre montre une baisse de 11,3% par rapport à la même période en septembre  selon Intertek Testing Services et de 9,5% selon SGS.

Les importations d’huile de palme de l’Inde ont progressé de 12% en septembre à 784 734 tonnes,  par rapport à septembre 2014. Les importations d’huiles végétales ont progressé de 16% sur le même période totalisant 1,2 Mt, les importations d’huile de soja doublant à 321 062 tonnes.

RIZ

Les prix du Viet 5% ont bondi à $360 la tonne mercredi, soit un plus haut depuis le 15 juillet, à la suite de la déclaration des Philippines sur son intention d’acheter 1 million de tonnes de riz supplémentaire. Les prix du riz au Vietnam, ont récupéré de leurs plus bas de huit ans ont atteint à la fin août, mais le gain de cette semaine pourrait limiter les accords d’entreprises à entreprises avec les acheteurs étrangers.

En Thaïlande, les prix sont aussi haussiers, soutenus par le renforcement de la monnaie thaïlandaise, le bath tandis que la demande des principaux clients en Afrique pourrait rapidement émerger avec l’approche la période de Noël et du Nouvel an.

La Chine, premier producteur mondiale de riz, pourrait récolter 209 millions de tonnes, en hausse de 0,4 %  par rapport à 2014, tandis que ses importations pourraient  s’alléger 3,2%  Ã  6 millions de tonnes, selon la FAO.

SUCRE

Le sucre roux a avoisiné ses niveaux de prix les plus élevés en 8 mois à la clôture mercredi à New York. De façon assez exceptionnelle, il a grimpé durant trois sessions consécutives, soutenu notamment par la fermeté de la monnaie brésilienne, le real.

Selon le département américain de l'Agriculture (USDA), la production de sucre en Inde en 2015/16 est estimé être de 28,5 Mt, en baisse de 6% sur la campagne précédente. La production de canne à sucre est estimée à 345 Mt. En revanche, les exportations ont été révisées à la hausse par l'USDA, à 2,5 Mt contre 2,2 Mt avancé précédemment. 

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