Le désamour du négoce mondial pour les engrais

Alors que le groupe Louis Dreyfus Commodities chercherait des acquéreurs pour ses activités engrais, un autre géant mondial du négoce Cargill a indiqué mercredi qu’il cesserait de vendre des engrais, des produits chimiques et semences aux agriculteurs d’Europe centrale et orientale à la fin du mois de mai, selon l’agence Reuters.
Les restructurations en cours des grands groupes heurtés par la chute des prix des grandes cultures et le ralentissement de la croissance des grands marchés émergents, comme le Brésil ou la Chine, les conduisent à se concentrer sur le cœur de leur activité. Le secteur des engrais offre de faibles marges, les prix des nutriments ayant aussi baissé, tandis que conserver des stocks est risqué. L’indice des prix des engrais américains a chuté d’environ 45% depuis trois ans tandis que les prix à terme du maïs ont diminué de moitié sur la même période.
Rappelons qu’en 2011, le groupe américain s’est déjà désengagé du secteur en se séparant de ses parts (64% du capital) dans le géant des engrais Mosaic. En 2013, un autre grand du négoce, Bunge Ltd a vendu sa participation dans la joint-venture marocaine Bunge Maroc Phosphore à l’Office chérifien du phosphate (OCP) ainsi que ses activités engrais au Brésil à Yara International. De même en 2014, Mosaic a racheté l’activité engrais en Amérique du Sud d’Archer Daniels Midland.