Flintlock 2023 : l’armée US et l’Afrique de l’Ouest en rangs serrés contre la pêche illégale

 Flintlock 2023 : l’armée US et l’Afrique de l’Ouest en rangs serrés contre la pêche illégale
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Sécurité se conjugue souvent avec économie, production et alimentation. C’est ainsi qu’on peut percevoir l’opération américaine « Flintlock », « le plus important et le plus grand exercice annuel des opérations spéciales de l’U.S. Africa Command », selon l’ambassade des Etats-Unis en Côte d’Ivoire. Instaurée en 2005, Flintlock est un exercice annuel militaire et policier combiné, dirigé par l’Afrique, en partenariat avec les forces d’opérations spéciales internationales. Objectif : renforcer la capacité des nations partenaires clés de la région à contrer les organisations extrémistes violentes, à collaborer au-delà des frontières et à assurer la sécurité de leurs populations.

Cette année, l’opération revêt deux particularités. Tout d’abord, elle a deux cohôtes, le Ghana et la Côte d’Ivoire ; en 2022, la Côte d’Ivoire seule avait accueilli Flintlock. Deuxième nouveauté, « c’est la première fois que nous avons un site dédié aux opérations maritimes, offrant une formation plus adaptée aux demandes et aux exigences de nos partenaires africains face aux menaces le long de la côte. Flintlock apporte une valeur pertinente et durable à nos partenaires africains alors qu’ils continuent de faire face à des défis liés à des activités maritimes illégales qui menacent la sécurité et la prospérité économique de l’Afrique de l’Ouest », a expliqué hier le contre-amiral américain Jamie Sands à la tête du Commandement des opérations spéciales en Afrique, lors d’une conférence au Centre régional des médias pour l’Afrique du Département d’État des États-Unis.

L’opération est de taille. Démarrée le 1er mars dernier, la première semaine de formation académique a été suivie par une formation aux postes de commandement et aux exercices d’entraînement tactique. Flintlock, qui a accueilli cette année environ 1 300 personnes de 29 pays, s’achèvera demain, 15 mars. Cette année, 250 soldats ghanéens ont participé à l’exercice et 165 Ivoiriens, avec les Néerlandais « à la tête d’un partenariat avec le Ghana ».

« Chaque partenaire africain est jumelé avec un partenaire de l’OTAN qui guide la formation tactique pour trois groupes de travail d’opérations spéciales à trois endroits à travers le Ghana et la Côte d’Ivoire, ainsi que le mentorat des partenaires africains à travers la planification opérationnelle à la multinationale conjointe siège du haut-commissariat britannique ici à Accra », a précisé Jamie Sands.

A la question de savoir en quoi cet exercice est différent des versions précédentes, le contre-amiral a précisé d’une part que cette année, l’accent était mis sur le renforcement des capacité des participants à relever collectivement les défis de sécurité régionale grâce à des scénarios complets impliquant le commandement et le contrôle de participants simulés dans diverses stations éloignées. Parallèlement, certains partenaires occidentaux et africains se sont entrainés ensemble à distance avec le partenaire africain hôte.

Deuxièmement, un cadre juridique complet a été intégré à la formation, comprenant le droit civil, le droit de la guerre, le traitement des détenus et la formation coordonnée à l’exploitation des sites sensibles, etc. Ainsi, cette année, l’accent a été mis sur « le commandement et le contrôle (C2), pas seulement sur les opérations tactiques, puis une incorporation délibérée et approfondie de l’état de droit ».

A la question « À quelles menaces actuelles essayez-vous de vous attaquer ou de préparer les partenaires africains ? », le contre-amiral a déclaré se « concentrer en particulier sur deux menaces spécifiques. » La première porte sur « la menace de l’expansion continue d’al-Qaida à travers le Sahel, et la crainte est qu’al-Qaida continue de croître et de s’étendre à travers le Sahel et menace les pays côtiers d’Afrique de l’Ouest, nos partenaires ici. »

La seconde menace « concerne les opérations et les menaces provenant du golfe de Guinée – de la pêche illégale et non réglementée aux menaces plus courantes de piraterie et au manque de sécurité maritime dans le golfe de Guinée. Et donc, ce que Flintlock fait, c’est que nous travaillons à construire l’interopérabilité avec nos partenaires africains. Nous écoutons nos partenaires et ce qui les préoccupe, et c’est ainsi que nous encadrons les menaces auxquelles nous essayons de nous attaquer et de nous entraîner à Flintlock. »

Le contre-amiral s’est déclaré préoccupé « par ce que nous considérons comme une expansion continue des organisations extrémistes violentes au Sahel. Le plus préoccupant est l’expansion continue d’al-Qaida à travers le Sahel alors qu’ils se déplacent du nord au sud et menacent des pays à l’est et à l’ouest également. »

« Cela est aggravé, je pense, dans une certaine mesure par l’organisation Wagner, qui est une organisation paramilitaire russe. […] Nous considérons que Wagner et ses opérations rendent ces pays moins stables et moins sûrs. Ils profitent d’un manque de sécurité pour vraiment gagner des efforts et collecter des fonds pour leur organisation, ce qui a un impact négatif sur les sociétés et les citoyens avec lesquels ils interagissent. Leur présence et leurs activités vont à l’encontre d’une Afrique sûre, stable et sécurisée. »

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