La Chronique matières premières agricoles au 11 mai 2023

 La Chronique matières premières agricoles au 11 mai 2023
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Les principales bourses européennes étaient attendues en légère hausse aujourd’hui après une séance en dents de scie hier, marquée par des interrogations sur la conjoncture économique, les taux d’intérêts et des résultats mitigés publiés par des entreprises. L’inflation sur un an marque des signes de ralentissement aux Etats-Unis alors que la Réserve fédérale américaine (Fed) a laissé entrevoir la semaine dernière une pause dans la remontée de ses taux d’intérêt. Les marchés monétaires tablent actuellement sur un statu quo des taux de la Fed en juin, puis une baisse d’environ 75 à 80 points dans le courant de l’année. Le plafond de la dette américaine continue par ailleurs de susciter des interrogations, le Fonds monétaire international (FMI) ayant déclaré hier qu’un défaut de paiement aurait de “très graves répercussions” sur l’économie mondiale, notamment une hausse des coûts d’emprunt.

Le dollar a terminé hier à la hausse (+0,57%) face à un panier de devises internationales.

Le marché du pétrole recule alors que l’impasse politique sur le plafond de la dette américaine fait craindre un défaut au 1er juin. Le Brent a clôturé à $ 75,51 le baril et le brut léger américain (WTI) à $ 71,5.

CACAO CAFÉCAOUTCHOUCCOTONHUILE DE PALMERIZSUCRE

CACAO

Et les fèves ont allègrement franchi la barre des $ 3 000 cette semaine ! Partie de $ 2 933 vendredi dernier, l’échéance juillet à New York s’est vue propulser au-delà des $ 3 000, à $ 3 008 mardi, atteignant mercredi un plus haut en six ans et demi à $ 3 042. Selon le négoce, la tonne pourrait encore caracoler et atteindre $ 3 200 prochainement. Ceci dit, signe d’un ralentissement anticipé de la hausse des cours à plus long terme, les fonds d’investissement ont réduit leurs positions longues sur les marchés à terme.

A Londres, la hausse a aussi été au rendez-vous avec un cacao qui est passé de £ 2 216 à £ 2 256 à la clôture hier soir.

La raison ? Encore et toujours la perspective d’une campagne mondiale déficitaire avec des arrivages aux ports ivoiriens qui sont mous et inférieurs à ceux de la campagne dernière à pareille époque : entre le 1er octobre et le 7 mai, ces arrivages à Abidjan et san Pedro ont totalisé 1,945 million de sacs (Ms), soit 6,6% de moins que sur la même période la campagne dernière.

Toujours en Côte d’Ivoire, les exportations de fèves ont glissé de 0,5% entre le 1er octobre et la fin mars 2023 pour atteindre 1 005 510 tonnes (t), selon les statistiques portuaires provisoires. Quant aux produits de première transformation du cacao, essentiellement la poudre et le beurre, les volumes exportés d’octobre à fin mars ont été de 272 484 t, bondissant de 6,4% par rapport à la même période l’année dernière (lire nos informations : Des performances mitigées à l’export des produits agricoles de Côte d’Ivoire).

CAFÉ

Après avoir atteint un pic qui n’avait plus été enregistré en 12 ans, à $ 2 500 hier en cours de séance, la tonne de Robusta a clôturé en baisse à $ 2 393 contre $ 2 471 en fin de semaine dernière à Londres. Quant à l’Arabica, la livre (lb) est passée de $ 1,8808 vendredi dernier à $ 1,83 hier soir à New York, sur la position juillet.

Ceci dit, les marchés s’inquiètent pour les récoltes à venir car le phénomène météorologique El Niño devrait provoquer des sécheresses dans les deux gros pays producteurs d’Asie que sont le Vietnam et l’Indonésie.

Au Vietnam, la pluie est enfin tombée dans les Central Highlands, soulageant les craintes de sécheresse alors que les prix sont au plus haut. « Certains producteurs ont vendu à 56 000-57 300 dongs le kilo, le prix le plus élevé que j’ai jamais connu », indique à Reuters un trader dans la ceinture caféière. A l’export, le Grade 2, 5% grains noirs et brisés, s’est vendu avec une décote sur Londres de $ 150 à $ 160 par rapport au contrat juillet coté à Londres, contre – $ 120 à -$ 130 la semaine dernière ; cette aggravation de la décote est liée à ce que les prix du Robusta à Londres sont très élevés. En avril, les exportations du Vietnam ont été de 163 607 t, en baisse de 22,2% par rapport à mars, selon les services douaniers. Les recettes d’exportation ont également chuté de 17,3% par rapport à mars, à $ 399 millions. De janvier à avril, les exportations ont baissé de 5,5% par rapport à la même période il y a un an.

En Indonésie, le Robusta de Sumatra sur les contrats mai-juin a été offert à la vente avec une prime de $ 100, inchangée par rapport à la semaine dernière. La récolte principale a démarré et devrait se poursuivre jusqu’en juillet, avec une production attendue cette année en baisse de 20% à 30% sur la campagne dernière en raison de fortes pluies, de vieux vergers et d‘un manque d’engrais subventionnés.

Les négociants s’attendent cependant à ce que le Brésil enregistre une récolte record de Robusta au cours de sa campagne caféière 2023/24 (juillet à juin). Ceci, associé à une bonne production d’Arabica, devrait faire grimper les exportations totales d’environ 9 %, atténuant ainsi les tensions sur l’offre. Rappelons que le Brésil est le deuxième producteur mondial de Robusta et le plus grand producteur d’Arabica.

Mais pour l’instant, l’offre brésilienne est étroite. La récolte d’Arabica est achevée à 20% environ. Le géant latino-américain a expédié 2,39 Ms de café vert en avril, soit 13,8 % de moins qu’un an plus tôt. Il s’agit du volume le plus faible pour un mois d’avril depuis au moins 2019, a déclaré mercredi l’association des exportateurs Cecafe. Toutefois, son président, Marcio Ferreira, a indiqué que les caféiculteurs et les acheteurs ont été plus actifs ces derniers jours, ce qui pourrait signifier une augmentation des expéditions en mai et juin. La récolte qui démarre se présente bien, a-t-il précisé. A noter que les exportations de café instantané ont bondi de 28,7 % en avril par rapport à il y a un an, à 324 265 sacs.

Les ventes à l’international de café de Côte d’Ivoire, du Robusta uniquement, ont bondi de 27% de janvier à mars, totalisant 5 326 t (lire nos informations : Des performances mitigées à l’export des produits agricoles de Côte d’Ivoire).

CAOUTCHOUC

Après la période de fête en Asie, le marché du caoutchouc à la reprise est dans le rouge accumulant trois jours de baisse et la perspective d’un quatrième aujourd’hui. Les cours ont clôturé hier sur l’Osaka Exchange à 209,5 yens ($1,55) le kilo et à 12 160 yuans ($1 759,23) la tonne à Shanghai. Un marché qui reflète les pertes du marché de Shanghai et des données économiques faibles.

En Chine, les chiffres publiés cette semaine laissent à penser que le rebond de l’activité post-covid au 1er trimestre s’essouffle et que davantage de mesures de relance pourraient être nécessaire pour stimuler l’économie. La demande interne est terme, les nouveaux prêts bancaires chinois ont dégringolé beaucoup plus fortement que prévu en avril, la déflation à la sortie des usines s’est aggravée avec un indice des prix à la production au plus bas depuis mai 2020 et les importations chinoises se sont fortement contractées en avril, tandis que les exportations ont augmenté à un rythme plus lent.

En outre, la demande demeure en caoutchouc faible alors que la période d’hivernage prend fin et donc que les volumes vont augmenter à partir du mois de juin.

La Chine continuera à prélever des droits antidumping sur les importations de caoutchouc chloroprène en provenance du Japon, des Etats-Unis et de l’Union européenne pendant cinq années supplémentaires, a déclaré mardi le ministère du Commerce. L’extension entre en vigueur le 10 mai.

Toujours en Chine, les ventes de véhicules de tourisme en Chine ont augmenté de 2,1 % en avril par rapport au mois précédent pour atteindre 1,65 million d’unités, mais ont chuté de 1,4 % en glissement annuel pour les quatre premiers mois de 2023 à 5,9 millions d’unités, selon la China Passenger Car Association (CPCA), soulignant un rythme de croissance plus lent au fur et à mesure que les baisses de prix et les incitations se sont estompées.

Les ventes de véhicules à énergie nouvelle, qui comprennent les voitures électriques à batterie pure et les hybrides rechargeables, ont dérapé de 3,6 % sur une base mensuelle en avril et ont représenté 32 % des ventes totales de voitures au cours du mois, selon les données de la CPCA.

En Malaisie, la production de caoutchouc naturel a diminué de 0,1% à 27 188 tonnes en mars mais augmenté de 10,8% par rapport à mars 2022, selon le Département des statistiques de Malaisie (DOSM). En mars 2023, les stocks totaux de caoutchouc ont grimpé de 6,3% à 203 372 tonnes tandis que les exportations ont baissé de 5,4% à 45 789 tonnes. La Chine reste la principale destination (50,8%) puis se situent l’Allemagne (14,7%), la Turquie (4,2%), le Pakistan (2,4%) et l’Égypte (1,7%).

Sur le 1er trimestre 2023, la production a chuté de 7,2% par rapport au quatrième trimestre 2022 et de 17% par rapport au 1er trimestre 2022.

COTON

Dégringolade des cours du coton qui ont perdu leur élan de la semaine dernière et ont affiché quatre séances consécutives de baisse pour clôturer hier sur l’ICE à 79,62 cents la livre contre 83,90 cents vendredi dernier.

Un soutien aux cours du coton pourrait toutefois venir de la Chine où la production pourrait chuter en 2023 et de l’Inde où les exportations devraient tomber leur plus bas niveau depuis 18 ans (Lire ci-dessous).

En Chine, la production de coton pourrait décliner cette année sous un double effet : le temps glacial a retardé les semis et endommagé les plantes dans certaines et région mais aussi certains agriculteurs se seraient détournés vers la production de céréales en suivant les conseils du gouvernement dans le cadre d’une campagne visant à renforcer la sécurité alimentaire.

La récolte pourrait chuter d’un million de tonnes par rapport à l’année dernière, a déclaré à Bloomberg Guo Chao, directeur général de Hebei Xingyu Textile Material Co., un important négociant et transformateur de coton. Si cela se réalisait, cela représenterait une baisse de plus de 15 % par rapport à une production d’environ 6 millions de tonnes en 2022. Toutefois, a précisé Guo Chao, la récolte a le temps de récupérer et des conditions plus ensoleillées et plus chaudes cette semaine pourraient améliorer les perspectives.

En Inde, les exportations de coton en 2022/23 (se terminant au 30 septembre) devraient tomber à leur plus bas niveau en 18 ans (2024/05) à 2 millions de balles selon la Cotton Association of India (CAI). En 2021/22, l’Inde avait expédié 4,3 millions de balles. Une chute des exportations consécutive à la baisse de la production qui pourrait chuter à 29,84 millions de balles contre 30,3 millions de balles la campagne précédente. Si elle se confirme, les stocks de clôture tomberaient à 1,4 million de balles en 2022/23, soit le plus bas niveau depuis plus de trois décennies, selon la CAI. L’association anticipe aussi une baisse de la consommation locale de 2,2% à 31,1 millions de balles.

Le Mali compte après une très faible campagne 2022/23, le pays compte sur un net rebond de sa production de coton en 2023/24 à 780 000 tonnes (Lire : Cap sur les 780 000 tonnes de coton en 2023/24 au Mali).

En Côte d’Ivoire, les exportations de coton sont en forte chute au 1er trimestre 2023 à 62 158 tonnes, soit une baisse de 44% par rapport à la même période en 2022. Une baisse révélatrice de la chute de la production en 2022/23 en Côte d’Ivoire, mais aussi au Burkina Faso et au Mali suite notamment à l’invasion des jassides.

HUILE DE PALME

Les prix de l’huile de palme ont été volatils et ont fini hier en légère hausse à 3 604 ringgits ($812,63) la tonne sur la Bursa Malaysia Derivatives Exchange contre 3 594 ringgits vendredi dernier. Pourtant les stocks d’huile de palme de la Malaisie ont chuté à leur plus bas niveau en 11 mois en avril (voir ci-dessous) mais les exportations sont faibles en raison d’une plus forte compétitivité de l’huile de palme indonésienne mais aussi des autres huiles douces. Dans le même temps, des rumeurs persistantes font état d’un rebond de la production en Indonésie tandis que la prudence règne sur le marché de l’énergie.

Lors d’une conférence à Dubaï, l’analyste Dorab Mistry, directeur de la société indienne Godrej International, a estimé que les prix de l’huile de palme malaisienne pourraient dépasser les 4 000 ringgits la tonne au second semestre à mesure que le phénomène climatique El Niño se développe (Lire : Alimentation mondiale : le retour du phénomène d’El Niño en 2023). Le phénomène devrait réduire les rendements des principaux producteurs et ainsi faire grimper les prix à moins qu’il y est une profonde récession mondiale et que les prix de l’énergie chutent, estime-t-il. Ajoutant, un autre facteur important à surveiller est le corridor d’exportation de la mer Noire entre la Russie et l’Ukraine. Si le corridor d’exportation de la mer Noire reste ouvert, les prix à terme de l’huile de palme se débattront entre 3 400 et 4 000 ringgits jusqu’à ce qu’un problème climatique surgisse.

La Malaisie a vu ses stocks d’huile de palme chuter de 10,54% en glissement mensuel à 1,5 million de tonnes (Mt), selon des données officielles publiées par le Malaysian Palm Oil Board (MPOB). La production d’huile de palme brute a diminué de 7,13 % en glissement mensuel pour atteindre 1,2 Mt. Mais les exportations sont aussi en recul à 1,07 Mt, soit 27,78% de moins en glissement mensuel. Quant aux importations d’huile de palme de la Malaisie, elles ont également chuté de 15,32% en glissement mensuel à 33 678 tonnes.

En Inde, les producteurs d’oléagineux indiens ont exhorté le gouvernement à augmenter la taxe à l’importation sur l’huile de palme pour soutenir des milliers d’agriculteurs locaux qui font face à une baisse des prix intérieurs du colza. Ces derniers ont chuté de 4 500 roupies ($55) à 4 700 roupies pour 100 kilos, soit moins que le prix de soutien minimum fixé par le gouvernement de 5 450 roupies pour 100 kg. “Nous avons demandé au Premier ministre Narendra Modi d’examiner personnellement la question de la chute des prix des oléagineux et la nécessité d’augmenter les droits d’importation sur l’huile de palme“, a déclaré à Reuters Rampal Jat, président national du conseil des agriculteurs de Kisan Mahapanchayat. Le président estime que le gouvernement doit aussi demander à ses agences d’acheter du colza à des prix garantis, ce qui apporterait un soulagement immédiat aux agriculteurs.

L’année dernière, l’Inde a aboli la taxe à l’importation de base sur l’huile de palme brute (CPO) mais maintenue the Agriculture Infrastructure and Development de 5%. Pour l’huile de palme raffinée, la taxe à l’importation est de 12,5 %.

Côté entreprises, RHB investment Bank estime que les sociétés malaisiennes de plantation d’huile de palme devraient enregistrer une baisse de leur bénéfice au 1er trimestre 2023 sur une base trimestrielle et annuelle. La banque remarque que la production de régimes de fruits frais pour les entreprises couvertes a augmenté de 1,3% en glissement annuel au 1er trimestre tandis les prix au comptant de l’huile de palme brute ont diminué de 35 %. D’un trimestre à l’autre, la production a chuté de 19% et les prix n’ont augmenté que de 2%. La banque s’attend à ce que les prix de l’huile de palme restent dans une fourchette comprise entre 3 500 et 4 500 ringgits la tonne pour le reste de 2023 avec une moyenne de 3 900 ringgits

RIZ

Après la période de fête en Asie et d’un marché calme, les prix à l’exportation en Thaïlande ont atteint un sommet de quatre mois tandis qu’ils se sont stabilisés tant au Vietnam qu’en Inde.

En Thaïlande, les prix Thaï 5 % ont atteint leur plus haut niveau depuis janvier à $498-$500 la tonne contre $485 la semaine dernière soutenus par une demande croissante et à un renforcement du baht.

Au Vietnam, les prix du Viet 5% sont inchangés à $485-$495 la tonne mais sont proches des sommets observés en avril 2021.

Au cours des quatre premiers mois de 2023, le Vietnam a enregistré une augmentation de 23,4% de ses exportations de riz par rapport à l’année précédente à 1,85 million de tonnes (Mt), selon les données des douanes gouvernementales. Elles ont augmenté de 80 % par rapport au mois de mars pour atteindre 961 608 tonnes en avril. “L’activité commerciale est robuste car les exportateurs poussent leurs achats pour remplir les contrats signés”, a déclaré un négociant basé à Ho Chi Minh-Ville.

En Inde, les prix du riz étuvé 5 % sont restés inchangés à $376-$380 la tonne, leur plus bas depuis décembre. “La demande est faible. L’approvisionnement de la récolte d’hiver est également retardé en raison des précipitations intempestives des dernières semaines”, a déclaré un exportateur basé à Kakinada, dans l’État méridional de l’Andhra Pradesh.

Le Mali devrait produire 3 millions de tonnes de riz en 2023/24 (Lire : Le Mali produirait 6% de céréales en plus cette campagne).

SUCRE

Petite faiblesse du sucre mais qui peut se le permettre puisqu’il surfe sur les cimes. Partie de 26,32 cents la livre (lb) vendredi dernier, le sucre roux a glissé à 26,02 cents à la clôture hier soir à New York. Quant au blanc coté à Londres, la tonne est passée de $ 715,70 à $ 705,30 hier soir.

La perte aurait pu être plus importante, estiment les analystes, si le groupe industriel Unica n’avait pas annoncé une production sucrière plus basse qu’initialement attendue dans le centre-sud du Brésil, à 989 000 t, sur la deuxième quinzaine du mois d’avril. En effet, les pluies dix jours durant ont impacté les travaux de récolte et de production. Selon un analyste, ces relativement bons résultats malgré cette météo adverse indiquent que les volumes à récolter sont importants et que les raffineries sont en mesure de reprendre très vite leur rythme de production lorsque le temps redevient plus sec.

Quant à l’avenir des cours, les analyses divergent. Rabobank estime que les prix élevés devraient se maintenir car le Brésil continuera à se heurter à des problèmes de logistique aux deuxième et troisième trimestres, les volumes de sucre venant en compétition avec l’abondante récolte céréalière pour de la place dans les ports et navires. A ceci se greffe la menace d’El Niño. Hors Brésil, l’offre en Inde, en Thaïlande, en Chine et dans l’Union européenne est étroite.

Toutefois, des négociants interrogés par Reuters estiment que le sucre ne devrait pas dépasser à court terme son pic de 11 ans atteint, à 27,41 cents, car le marché a déjà intégré le fait que les productions indienne et thaïlandaise sont en baisse et que le démarrage de la récolte brésilienne est au ralenti. Interrogés par Reuters, ils estiment que les prix ne devraient pas tomber plus bas que 25 cents mais ne devraient guère grimper au-delà des 26,50 cents.

En Thaïlande, la production de sucre est estimée à 74 Mt en 2023/24, soit 21% de moins que la campagne actuelle, estime Czarnikow car d’une part les agriculteurs se tournent vers d’autres cultures, d’autre part El Niño pourrait impacter les rendements.

En Inde, les rumeurs circulent concernant un renforcement de l’embargo sur les exportations de sucre car la chute de la production fait craindre une hausse des prix intérieurs. Rappelons qu’au début de la campagne 2022/23 (octobre-septembre), le gouvernement a limité les exportations de sucre à 6 Mt, et jusqu’à présent, des contrats d’exportation pour 6,1 Mt ont été signés, indique HT Digital Streams. Le nouveau plan implique de restreindre les expéditions d’environ 80 000 à 85 000 t qui n’ont pas encore quitté les côtes indiennes, selon un responsable gouvernemental. “Bien que les prix de l’édulcorant se soient stabilisés, le gouvernement fait preuve de vigilance face à une baisse de la production.”

Selon des sources industrielles, les sucreries ont jusqu’à présent exporté environ 5,9 Mt de sucre, et il est peu probable que le gouvernement annonce des quotas d’exportation de sucre supplémentaires pour cette année, car sa priorité est d’assurer la disponibilité intérieure malgré la baisse de la production.

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