La Chronique matières premières agricoles au 27 avril 2023

 La Chronique matières premières agricoles au 27 avril 2023
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La prudence domine depuis le début de la semaine sur les marchés financiers sur fond de regain d’inquiétudes pour les banques après les résultats de First Republic Bank et pour la conjoncture américaine suite à la publication de résultats mitigés d’entreprises, hormis pour la “tech” américaine. La croissance du PIB des Etats-Unis a ralenti plus que prévu au premier

Les marchés monétaires tablent avec une probabilité de 70% sur un relèvement de 25 points de base des taux de la Banque centrale européenne (BCE) avec une probabilité de 30% sur une hausse de 50 points la semaine prochaine, selon Refinitiv.

Aux Etats-Unis, certains analystes estiment que le ralentissement de la croissance américaine ne devrait pas dissuader la Fed de relever le coût du crédit.

Les cours pétroliers ont rebondi en fin de semaine après une chute de près de 4% mercredi liée aux inquiétudes sur la conjoncture américaine: le Brent a clôturé hier soir à $ 78,17 le baril et le brut léger américain (WTI) à $ 74,77.

CACAO  CAFE  CAOUTCHOUC  COTON  HUILE DE PALME  SUCRE  RIZ

CACAO

Le cacao a un peu fondu cette semaine. Partie de £ 2 285 vendredi dernier à Londres, la tonne de fèves a clôturé hier soir à £ 2 222 tandis que New York suivait la même trajectoire, passant de $ 2 983 à $ 2 924.

Ce glissement des prix serait essentiellement le fait de ventes de fèves plus importantes des producteurs tandis que des pluies au-dessus de la moyenne laissent à penser que la récolte intermédiaire, qui court d’avril à septembre, pourrait être supérieure aux attentes.

Ceci dit, les arrivages aux ports de San Pedro et d’Abidjan demeurent inférieurs de 7,4% sur la période du 1er octobre au 23 avril par rapport à la même période la campagne précédente, estiment les exportateurs interrogés par Reuters.

Côté entreprises, Hershey a annoncé hier s’attendre à des revenus et des bénéfices annuels dans la partie supérieure de ses prévisions précédentes, grâce à des prix plus élevés ainsi qu’à une demande résiliente pour ses bonbons et chocolats, rapporte Reuters.

CAFE

Le Robusta plus fort que jamais ! La tonne de cette variété de café a franchi la barre des $ 2 400 sur l’échéance juillet : elle est passée de $ 2 382 en fin de semaine dernière pour clôturer hier soir à Londres à $ 2 405. Mercredi, le Robusta a même touché un pic de 12 ans à $ 2 489. En revanche, à New York, la livre (lb) d’Arabica est tombée de $ 1,9145 en fin de semaine dernière à $ 1,882 hier soir.

Le Robusta poursuit sa lancée sur fond de disponibilités très étroites au Vietnam, leader de ce marché, alors que la demande est forte car les torréfacteurs augmentent la part de cette variété, moins chère que l’Arabica, dans leurs mélanges. En outre, la récolte au Brésil démarre lentement, les volumes exportés en avril étant en-deçà de ceux d’avril 2022.

Aguinaldo Lima, directeur exécutif d’ABICS, l’organisation représentant les producteurs de café instantané au Brésil, a déclaré que certaines entreprises avaient augmenté leur mélange de Robusta à 50 %. Dans le passé, un mélange de Robusta normal était d’environ 20 % ou 30 %. “Le facteur prix a été important pour le changement dans les mélanges, bien sûr, mais la qualité des Robustas a vraiment augmenté“, a-t-il déclaré.

Le Brésil entame une récolte de Robusta qui devrait être record, estimée par les analystes à 23 millions de sacs (Ms). L’industrie espère que cela pourra fluidifier le marché mondial car les stocks au Vietnam sont faibles. Mais les caféiculteurs brésiliens ne sont pas pressés de récolter car ils recherchent la qualité et ont tendance à attendre la maturation idéale, a souligné Aguinaldo Lima interrogé par Reuters. En outre, le temps doux et humide au Brésil avait retardé la récolte. Il estime que seulement 2% de la récolte dans l’État principal d’Espirito Santo avait été cueillie jusqu’à présent.

Rabobank s’attend toujours à une hausse des exportations brésiliennes de Robusta, mais les prix locaux restent élevés et donc le marché national offre un débouché intéressant, aussi.

Au Vietnam, les caféiculteurs des Central Highlands ont vendu leur Robusta entre 50 300 et 52 000 dongs ($ 2,14 $ – 2,21) le kilo cette semaine contre 49 400 à 51 500 dongs la semaine dernière. A l’export, le Grade 2, 5% grains noirs et fendus, ont trouvé preneurs avec une décote de $ 30 à $ 50 par rapport au terme de Londres. “Les prix sont trop élevés maintenant, alors que le café n’est pas disponible”, a déclaré un négociant. Le Robusta sur l’échéance juillet a gagné $ 54 sur la seule semaine dernière.

SUCRE

Les 27 cents ont été dépassés…. Hier, sur le marché à terme de New York, le sucre roux a atteint son niveau de prix le plus élevé depuis 11 ans et demi, atteignant 27,41 cents sur l’échéance mai. Ainsi, partie de 24,83 cent vendredis derniers, la livre (lb) a clôturé hier soir un peu en dessous des 27 cents, à 26,99 sur l’échéance août. Quant au sucre blanc, coté à Londres, la tonne est passée de $ 676,40 à $ 720,10 après avoir atteint $ 730,50 en cours de séance.

Cette envolée fait suite à des rumeurs selon lesquelles l’Inde pourrait à nouveau encore imposer de nouvelles restrictions à l’importation de sucre, mais sans confirmation.

L’envolée est aussi due à ce que la production de sucre du centre-sud du Brésil au cours de la première quinzaine d’avril a atteint 542 000 tonnes (t), légèrement en deçà des attentes du marché de 572 000 t, car l’allocation de canne à la production de sucre n’était pas aussi élevée que certains analystes l’avaient prévu. Selon un rapport bi-hebdomadaire du groupe industriel Unica publié hier, les raffineries ont alloué 38,5% de la canne à la production de sucre, alors que l’estimation du marché était de 39,8 %. Le broyage de canne à sucre s’est élevé à 13,6 Mt. S&P Global Commodity estime la production brésilienne cette année à 560 000 t. En avril, les volumes quotidiens moyens exportés ont été de 51 300 t jusqu’à la troisième semaine de ce mois contre 69 300 t sur la même période, toujours en moyenne, l’année dernière.

Troisième cause de l’envolée, les opérateurs s’inquiètent de l’impact du phénomène météorologique El Niño sur la production en Asie. Et enfin, en toile de fond, rappelons que la production européenne devrait être faible.

Au Royaume uni, l’offre de sucre est très étroite et les Britanniques doivent s’attendre à une hausse des prix sur le marché local. Associated British Foods a déclaré mardi qu’un déficit de production de sucre au Royaume-Uni avait contraint son unité British Sugar à trouver des sources d’approvisionnement alternatives coûteuses qui auront un impact significatif sur les bénéfices du secteur sucrier au second semestre. Le directeur général d’AB Foods, George Weston, a rappelé que l’été et l’hiver derniers, des conditions météorologiques exceptionnellement défavorables ont nui à la récolte de betteraves sucrières de la Grande-Bretagne. British Sugar, la seule entreprise britannique qui transforme la betterave sucrière en sucre raffiné, a déclaré que sa production de la saison 2022/23 n’avait atteint que 0,74 Mt contre 1,03 Mt la campagne précédente.

Revenons pour terminer sur l’Inde dont une délégation commerciale s’est rendue en Russie cette semaine après que le ministre russe du Commerce et de l’industrie, Denis Manturov, ait séjourné à Delhi la semaine dernière pour discuter de la signature d’un accord de libre-échange (ALE) dans un proche avenir. Il porterait sur une large gamme de produits dont du sucre mais aussi du thé, du café, des produits laitiers, de la viande et des produits marins.

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