Santé des sols et engrais une priorité pour l’agriculture en Afrique

 Santé des sols et engrais une priorité pour l’agriculture en Afrique

@ Union Africaine

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Au moment où des millions d’Africains sont confrontés à une crise alimentaire et nutritionnelle, le Sommet africain sur les engrais et la santé des sols (AFSH), une initiative de l’Union africaine (UA) qui s’est déroulée à Nairobi au Kenya les 8 et 9 mai 2024 sur le thème « Ecouter la terre », a rappelé le rôle crucial de la santé des sols et des engrais pour améliorer la productivité et la production agricole.

Depuis la déclaration d’Abuja en 2006 où était prôné une utilisation accrue d’engrais pour accroître la productivité agricole et réaliser la révolution verte en Afrique, des progrès ont certes été réalisés mais la consommation d’engrais est encore très en dessous des objectifs fixés ainsi que de la moyenne mondiale (environ 135 kg/an). Ainsi, plus de 40 pays sont en dessous de l’objectif de 50 kilos d’engrais par hectare fixé en 2006. La majorité des pays est sur une moyenne de 18 kg/ha. Mais quelques pays ont toutefois atteint l’objectif. Parmi ceux-ci l’Afrique du Sud, Maurice, le Maroc, le Kenya ou le Malawi. De même,  l’UA note que les investissements du secteur privé pour la fabrication locale d’engrais s ‘est élevé à plus $15 milliards. Néanmoins, l’Afrique importe encore largement ses engrais, la production locale d’engrais minéraux s’élevant qu’à environ 30 000 tonnes.

Mais les engrais a eux seuls ne sont pas la solution. « Bien que l’on estime que les engrais contribuent à plus de 30 % du rendement des cultures, nous avons constaté dans notre pays que les engrais ne peuvent à eux seuls soutenir une productivité et une production agricoles accrues » a déclaré Musalia Mudavadi, Premier secrétaire du Cabinet et secrétaire du Cabinet chargé des Affaires étrangères et de la diaspora du Kenya. « Nous devons réhabiliter nos sols et les rendre plus productifs. Nous devons prêter attention à la santé de nos sols, c’est le point de départ de toutes les autres interventions. Nous devons inverser la tendance actuelle de perte de fertilité estimée à 80 kilos de nutriments par hectare et par an, et également travailler sur des stratégies visant à minimiser l’érosion de la couche arable exacerbée par le changement climatique » a de son côté affirmé Frank Tumwebaze, ministre ougandais de l’Agriculture, de l’industrie animale et de la pêche et président du Comité technique spécialisé de l’UA sur l’agriculture, le développement rural, l’eau et l’environnement.

La déclaration de Nairobi

A l’issue du Sommet, les dirigeants ont adopté la déclaration de Nairobi sur la santé des sols et les engrais  avec un certain nombre d’engagements. Parmi ceux-ci :  le triplement de la production nationale et la distribution de qualité certifiée engrais organiques et inorganiques d’ici 2034, l’engagement à mettre à disposition d’ici 2034, à au moins 70 % des petits exploitants agricoles sur le continent, des recommandations agronomiques ciblées sur des cultures, des sols, et climatiques ou la restauration de la santé des sols sur au moins 30 % des sols dégradés d’ici 2034.

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