Des producteurs de coton toujours mobilisés au Burkina Faso

 Des producteurs de coton toujours mobilisés au Burkina Faso
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Sur l’année écoulée, les producteurs de coton au Burkina Faso ont donné de la voix. Analyse pour CommodAfrica d’Ali Compaoré, président de l’Association interprofessionnelles du coton du Burkina Faso (AICB), association regroupant les producteurs et les égreneurs, et directeur général de la société cotonnière Socoma.

Les producteurs de coton ont exprimé du mécontentement ces derniers mois, certains allant jusqu’à boycotter la vente de leur coton aux sociétés cotonnières. C’est particulièrement le cas dans la zone Ouest et Centre.  Comment analysez-vous la situation ?

Nous avons de-ci et de-là des mécontentements. Au niveau de l’Ouest du Burkina, les producteurs ont manifesté un mécontentement car la campagne 2017/18 n’a pas permis de rentabiliser les exploitations eu égard à la mauvaise pluviométrie et aux attaques parasitaires qui ont fait qu’in fine les rendements agricoles n’ont pas été à la hauteur des attentes. La conséquence est qu’il y a eu beaucoup d’impayés au sein de ces groupements.

L’Etat et les sociétés cotonnières ont apporté des réponses au cas par cas. A la sortie de la campagne 2017/18, l’Etat a annoncé FCFA 9 milliards pour régler un certain nombre de questions au niveau de la filière, dont FCFA 5 milliard pour la dette interne des groupements, surtout dans la zone ouest du Burkina Faso.

Dans la zone Centre de Faso Coton, effectivement, depuis plusieurs années les producteurs réclament, au regard des niveaux de production, à la mise en place d’une deuxième unité d’égrenage.

Une partie des producteurs de coton sont-ils démobilisés  ?

Ces mécontentements exprimés ne portent pas un gros préjudice au système de production. De plus en plus, les voix s’élèvent, les gens disent ce qu’ils pensent. La parole est libérée au Burkina. Chaque fois que de besoin, les gens expriment leur opinion pour permettre aux décideurs de prendre en compte de plus en plus leurs préoccupations et d’améliorer non seulement les process, l’outil de production mais aussi la gouvernance.

Quel est votre point de vue sur la transformation du coton thème du Sicot ?

La transformation, nous l’avons toujours appelé de tous nos vœux. Nous sommes contents aujourd’hui de savoir qu’ une fois encore nous nous réunissons pour en parler mais nous fondons l’espoir que cette fois-ci nous allons avoir des investisseurs pour que cette transformation soit une réalité. Tous les acteurs du coton et les pays de l’UEMOA sont aujourd’hui engagés vers cette transformation qui va donner de la valeur ajoutée et créer beaucoup d’emplois pour les jeunes dans notre pays.

Les sociétés cotonnières seront-elles prêtes à jouer le jeu de la transformation en cédant à un prix négocié du coton à l’industrie textile ?

Oui, cela s’intégre dans d’une approche globale. En synergie, les producteurs de matières premières peuvent nouer un partenariat pour que cela soit une réalité. Quand vous prenez aujourd’hui la filature du Sahel Filsah, elle est approvisionnée par la Sofitex et je pense qu’elle fait beaucoup d’efforts pour accompagner dans un premier temps cette structure afin qu’elle soit vraiment compétitive sur le marché. Je ne pense pas que la fibre soit vendue au prix international.

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