Chaque cacaoculteur en Côte d’Ivoire aura sa carte électronique au 1er octobre : la révolution confirmée
Le Conseil café-cacao (CCC) a commencé hier à distribuer des cartes électroniques à l’ensemble des cacaoculteurs de Côte d’Ivoire afin, d’une part, de renforcer le processus de traçabilité des plantations jusqu’aux ports d’exportation, d’autre part, de s’assurer que les producteurs reçoivent un prix garanti pour leurs produits.
Ce nouveau système de carte commencera à fonctionner au début de la prochaine campagne 2023/24 le 1er octobre prochain, permettant à la CCC de rejeter les fèves cultivées illégalement et de les retracer des plantations aux ports d’Abidjan et de San Pedro.
Les cartes sont également intégrées à un système de paiement électronique et de portefeuille qui permettra aux agriculteurs d’obtenir le prix garanti à la ferme de FCFA 900 (1,52 $) par kg de fèves, que de nombreux acheteurs ne respectent pas.
Rappelons qu’en avril 2022 avait été lancée la phase pilote de cette distribution des cartes ainsi que le recensement des cacaoculteurs (lire nos informations en février 2022 La traçabilité café-cacao en Côte d’Ivoire fera un pas de plus en avril puis en avril Révolution dans la filière cacao en Côte d’Ivoire : les producteurs ont une carte). Le CCC a déjà distribué 100 000 cartes depuis avril dernier et vise à distribuer environ 50 000 cartes par mois jusqu’à la fin de la campagne en cours, à fin septembre.
Ceci se veut une réponse aux plans de l’Union européenne visant à interdire les importations de matières premières et de produits liés à la déforestation et aux violations des droits d’ici 2024.
“L’Union européenne a voté une nouvelle loi qui sera bientôt mise en œuvre, et cela nous pousse à développer un système de traçabilité et de certification”, a déclaré Yves Brahima Koné, directeur du CCC, à des centaines de producteurs de cacao récupérant leurs cartes dans la ville septentrionale d’Agboville.
La Côte d’Ivoire, premier producteur mondial de cacao, a été critiquée au fil des ans pour avoir utilisé des milliers d’enfants travailleurs dans les fermes et détruit de vastes étendues de forêts et de parcs nationaux pour accroître la production (lire nos nombreux articles). Rappelons qu’en 2019, le CCC a commandé une étude pour établir le nombre de producteurs de cacao et où ils opéraient. Il a enregistré 995 000 agriculteurs et a constaté que 15 % des plantations se trouvaient dans des zones forestières protégées.
