Chronique des Énergies renouvelables en Afrique de l’Ouest au 13 mars 2024

 Chronique des Énergies renouvelables en Afrique de l’Ouest au 13 mars 2024

@ Gert Altmann de Pixabay

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Très forte actualité sur le Nigeria cette semaine avec notamment le lancement de la première plateforme d’échange d’énergie renouvelable. En Gambie, la première centrale solaire du pays entre en activité.

AFRIQUE

En février dernier, l’International Finance Corporation (IFC) et Social Investment Managers and Advisors (Sima), avec d’autres financiers, ont émis une obligation verte solaire de $150 millions pour les développeurs solaires africains. Elle vise à financer des projets solaires en toiture pour les petites et moyennes entreprises, promouvant l’accès à l’énergie propre. Il offrira un financement d’entreprise à court terme et un financement de projet allant jusqu’à 10 ans pour soutenir la croissance des développeurs locaux de petite et moyenne taille pour des projets individuels de moins de 5 mégawatts (MW), axés sur l’industrie manufacturière, les services, l’éducation, la santé et l’agriculture.

Ceci constitue la première émission d’obligations vertes solaires organisée dans le cadre du partenariat entre IFC et Global Energy Alliance for People and Planet (GEAPP) et devrait permettre le financement de plus de 220 MW de projets d’énergie solaire et de stockage d’électricité.

Le montage financier comprend $45 millions de l’IFC – un prêt de $35 millions en compte propre et des prêts subordonnés de $11 millions du programme de financement mixte Finlande-IFC pour le climat, et $9 millions du GEAPP ainsi que la Fondation Shell, US Development Finance Corporation, la Fondation de la famille Schmidt, et les banques de développement des différents pays européens : FMO, DEG, BIO et OeEB.

SIMA s’attend à une deuxième clôture menée par des investisseurs du secteur privé pour un montant supplémentaire de $25 à 30 millions d’ici avril 2024.

 

L’Afrique devrait bientôt disposer d’un modèle africain de régulation des mini-réseaux. Lors d’une atelier technique organisé en février, le Forum africain des régulateurs des services publics (AFUR) en partenariat avec GET.transform. Les modèles et lignes directrices de la réglementation ont été présentés aux représentants des régulateurs du Burkina Faso, du Kenya, du Nigeria, de la Sierra Leone, du Togo, de l’Ouganda, de la Zambie et du Zimbabwe. À la fin l’atelier, le groupe de travail a donné son approbation pour que le modèle de réglementation des mini-réseaux entre dans le processus d’approbation complète du comité de pilotage du projet.

GAMBIE

La première centrale solaire en Gambie a été mise ne route. Située à Jambur, dans l’ouest de la Gambie, financée par la Banque européenne d’investissement (BEI), l’Union européenne (UE) et la Banque mondiale (BM) ; elle dispose d’une capacité installée totale de 23 mégawatts (MW), dont 8 MW par heure pour le système de stockage d’énergie par batterie.

Rappelant que la Gambie vise à produire 50 % de son approvisionnement électrique à partir de sources d’énergie renouvelables d’ici 2030, le président gambien Adama Barrow a indiqué lors du lancement de la centrale que son gouvernement travaillait avec des partenaires pour mettre en œuvre un parc solaire de 150 MW par un Independent Power Producer (IPP). Précisant qu’un appel d’offres pour les 50 premiers MW serait lancé au 2ème trimestre.

NIGÉRIA

Konexa, une plateforme intégrée de développement et d’investissement dans le domaine de l’énergie basée au Royaume-Uni, a finalisé le bouclage financier d’un investissement combiné de $18 millions du gestionnaire de fonds de financement mixte axé sur le climat, Climate Fund Managers (CFM) et du Fonds d’innovation climatique de Microsoft pour créer la plate-forme privée de négociation d’électricité renouvelable de Konexa. Elle devrait y connecter son premier client Nigeria Breweries PLC, pour un approvisionnement 100% renouvelable à partir de la centrale hydroélectrique de Gurara de 30 MW dans l’État de Kaduna, exploitée par North South Power Company Limited, de ces deux brasseries.

Konexa est l’une des rares entreprises à avoir obtenu une licence privée de commerce d’énergie au Nigeria. La licence, qui a été attribuée par la NERC (Commission nigériane de régulation de l’énergie) en juin 2022, permet à Konexa de s’approvisionner en énergie renouvelable auprès des IPP, de la transporter sur le réseau national et de la vendre à des clients privés. Ces transactions seront facilitées via cette nouvelle plateforme d’échange d’électricité, améliorant la fiabilité et la durabilité énergétiques pour les acheteurs et contribuant à la résilience et à l’efficacité globales du réseau national.

L’Union Européenne (UE) devrait investir € 37 millions dans le secteur électrique nigérian, selon un communiqué publié à la suite de la visite de l’ambassadrice de l’UE au Nigeria, Samuela Isopi, au ministre de l’Energie, Adebayo Adelabu.

Le soutien européen couvrirait t la petite hydroélectricité, l’énergie solaire pour les établissements de santé, l’électrification rurale avec des projets de mini-réseaux isolés et interconnectés et l’économie circulaire dans les projets du secteur de l’électricité.

Le Nigeria est l’un des pays avec un taux le plus faible d’accès à l’électricité avec environ 92 millions de personnes sur 200 millions qui n’y ont pas accès, selon le rapport Tracking SDG 7.

La Renewable Energy Association of Nigeria (Rean) a signé un Mémorandum of Understanding (MoU) avec le Nigeria Wind Energy Council (Nwec), la branche nigériane du Global Wind Energy Council (Gwec) pour collaborer dans la recherche, la promotion, et le développement de projets d’énergie éolienne sur une période de 5 ans.

Toujours au Nigéria, Daystar Power, filiale du groupe Shell, et Rocky Mountain Institute (RMI) ont réalisé une étude de faisabilité financée par la US Trade and Development Agency (USTDA) “Scaling Utility-Enabled Distributed Energy Resources for Nigerian Commercial & Industrial (C&I) Customers” .

L’étude montre qu’en adoptant des systèmes solaires alimentés par les services publics, en lieu et place des générateurs diesels, les entreprises peuvent réduire leurs coûts énergétiques, en économisant en moyenne 26% sur leurs coûts énergétiques tandis que les entreprises de distribution d’électricité devraient bénéficier d’une augmentation de leurs revenus grâce à une consommation accrue du réseau et à la connexion de nouveaux clients au réseau et verraient leur rentabilité augmenté jusqu’à 1000%. L’étude a été réalisée auprès de 20 Clients commerciaux et industriels à Abuja et Lagos en partenariat avec Abuja Electricity Distribution Company (AEDC), Eko Electricity Distribution. Company (EKEDC) et Ikeja Electric (IE).

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