Dans les cacaoyères de Côte d’Ivoire miser sur la régénération naturelle plutôt que les plantations

 Dans les cacaoyères de Côte d’Ivoire miser sur la régénération naturelle plutôt que les plantations
Partager vers

La culture du cacao est l’une des principales causes de la déforestation en en Côte d’Ivoire. Dans les paysages post-forestiers qui en résultent, l’agroforesterie a souvent été reconnue comme une solution pour concilier préservation des arbres et agriculture. Ainsi un grand nombre de programmes de plantation d’arbres ont été menés dans les champs de cacao. Les investissements sont importants et peu concluant révèle une étude The great mistake of plantation programs in cocoa agroforests – Let’s bet on natural regeneration to sustainably provide timber wood   réalisée par des scientifiques ivoiriens et français.

Dans le cadre du projet Cocoa4Future, financé par l’Union européenne et l’Agence française de développement,  les scientifiques ont recensé tous les arbres, plus de 12 000,  de 150 cacaoyères en Côte d’Ivoire sur une superficie de 240 hectares. Les résultats de l’étude montrent que 70 % de la ressource actuelle en bois d’œuvre de ces cacaoyères proviennent d’arbres rémanents, c’est-à-dire ayant grandi dans la forêt préexistante à l’installation des cacaoyers, indique le Cirad.  Plus précisément, 19,6% de tous les arbres associés sont des essences ligneuses, ; dans les parcelles où les agriculteurs ont effectivement introduit des arbres par plantation, seuls 13,1% des arbres ont été (trans)plantés ; 69,7% du volume de bois provient des arbres reliquats et   les arbres spontanés constituent 77% de la future ressource en bois.

Ainsi, les scientifiques estiment que « Globalement, nos résultats montrent l’échec des programmes de plantation dans les champs de cacao et suggèrent de miser sur la régénération naturelle pour fournir durablement du bois d’œuvre ».

« En Côte d’Ivoire, la réintroduction d’arbres dans les cacaoyères est encouragée via des programmes extrêmement coûteux et ambitieux, détaille Bruno Hérault, écologue forestier au Cirad. Ajoutant “On compte déjà plus de 10 millions d’arbres distribués ou plantés, ce qui représente plus de 5 milliards de francs CFA. Or, beaucoup de ces plants meurent, faute d’avoir été effectivement plantés ou faute de l’avoir été dans de bonnes conditions, tandis que d’autres arbres, souvent des mêmes espèces, poussent spontanément à côté ».

 

Autres Articles

Leave a Reply

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *