Détente sur les restrictions aux exportations agricoles sur le 2ème semestre 2022

 Détente sur les restrictions aux exportations agricoles sur le 2ème semestre 2022
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Dans les semaines qui ont suivi l’invasion de l’Ukraine par la Russie, des mesures de restriction et/ou de suspension d’exportation sur plusieurs produits agricoles ont été prises en place par quelques pays. Des décisions qui ont contribué à  propulser les prix de certains produits à des plus hauts et à accroître la volatilité des marchés (Lire : Avec la flambée des prix des produits alimentaires, le retour du protectionnisme).

Les pays ont surtout ciblés les produits les plus touchés par la guerre à savoir le blé, les céréales et les huiles végétales. Le produitle plus emblématique sur cette période est l’huile de palme où l’Indonésie, premier producteur mondial, a été jusqu’à suspendre durant 3 semaines les exportations (Lire nos Chroniques matières premières agricoles ).

Ainsi au plus haut de la crise à la fin du mois de mai, 23 pays imposaient des restrictions aux exportations touchant près de 17% des exportations mondiales de nourriture et d’alimentation (sur une base calorique), selon l’International Food Policy Research Institute (IFPRI). Au second semestre, on observe simultanément, une détente dans la hausse des prix alimentaires et une diminution des restrictions aux exportations.

A partir du mois de juillet, la quantité de commerce affectée par des restrictions aux exportations est tombée à 7,3% et est restée en grande partie à ce niveau sur le solde de l’année 2022, observe l’IFPRI.

Sur l’ensemble de 2022, 32 pays ont imposé 77 restrictions à l’exportation sous forme d’exigences de licence d’exportation, de taxe d’exportation ou de droits, d’interdiction pure et simple ou d’une combinaison de mesures.

Corrélation entre restrictions à l’exportation et hausse des prix

Si on observe une corrélation entre les restrictions à l’exportation et l’indice des prix alimentaires de la FAO (voir graphique si dessous),  on ne peut pas conclure que la suppression des restrictions d’exportation a entraîné la baisse des prix mondiaux, indique l’IFPRI. D’autres facteurs ont permis une détente des prix, notamment au niveau des céréales, de bonnes récoltes d’été et la mise en œuvre à partir du mois d’août de la Black Sea Grain Initiative, qui a permis de lever le blocus russe libérant le commerce des céréales sur la Mer noire  (Lire : Plus de 18 millions de tonnes de céréales expédiées dans le cadre de la Black Sea Grain Initiative). « De plus, une baisse des prix mondiaux peut atténuer les préoccupations intérieures et inciter les gouvernements à éliminer les barrières à l’exportation, comme nous l’avons vu tout au long de la seconde moitié de 2022 », ajoute l’IFPRI.

On peut aussi observer que les restrictions  sur le riz prises par le premier exportateur mondial, l’Inde, au mois de septembre (Lire : L’Inde restreint ses exportations de riz avec effet immédiat) n’ont eu qu’un effet marginal sur le commerce global du riz.

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