La Chronique Matières premières agricoles au 12 octobre 2023

 La Chronique Matières premières agricoles au 12 octobre 2023

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L’annonce hier soir d’une inflation aux Etats-Unis très légèrement supérieure aux attentes, à 3,7% sur le mois de septembre contre les 3,6% anticipés, a fait baisser Wall Street. La surprise a été limitée mais suffisante pour faire rebondir des rendements obligataires qui s’étaient nettement repliés depuis les plus hauts de la semaine dernière. Mais elle n’a pas modifié le scénario de base des marchés, celui d’une pause des hausses de taux de la Réserve fédérale en novembre et décembre, indique Reuters. En réalité, les investisseurs s’inquiètent d’une inflation sous-jacente soutenue par la cherté des loyers et des biens et services de loisirs, historiquement sensibles aux hausses de taux.

“Avec des taux hypothécaires au plus haut depuis 23 ans et des coûts d’emprunt des cartes de crédit au plus haut, la politique monétaire semble suffisamment restrictive“, constatent les stratégistes d’ING.

Les marchés doivent désormais composer avec une hausse des prix persistante, des marchés du travail qui demeurent sous tension et un discours plus prudent de la Réserve fédérale américaine qui commence à s’inquiéter de l’impact de sa politique monétaire sur les marchés obligataires.

En Europe, les perspectives ne sont guères réjouissantes. Robert Holzmann, membre du conseil des gouverneurs de la Banque centrale, a déclaré qu’une récession serait nécessaire en zone euro pour ramener l’inflation à 2%, ce qui a fait pression sur les titres européens.

Le dollar a grimpé de 0,49% hier face à un panier de monnaie, l’euro clôturant à $ 1,0549.

Quant au pétrole, les cours sont impactés par les prévisions de demande plus faible que prévu de l’Agence internationale de l’énergie (AIE) et des inventaires de pétrole aux Etats-Unis plus importants que prévu limitent les gains. Le Brent a clôturé hier soir à $ 86,31 le baril et le brut léger américain (WTI) à $ 83,7.

CACAO

Le cacao à Londres a clôturé hier soir au-dessus de la barre des £ 3 000, imperturbable face à l’annonce le jour même de la baisse des broyages en Europe. Il a terminé à £ 3 020 sur l’échéance mars, parti de £ 2 954 mars en fin de semaine dernière. A New York sur l’échéance décembre, la tonne est passée de $ 3 453 vendredi dernier à $ 3 490 hier soir.

En effet, la baisse des broyages européens au troisième trimestre n’a pas impressionné les marchés car les opérateurs s’attendaient à une contraction beaucoup plus importante. Finalement, le glissement de 0,9% par rapport au troisième trimestre 2022 pour se situer à 366 298 tonnes (t), annoncé par l’Association européenne du cacao, a été vécu plutôt comme une bonne nouvelle. A noter que la dégringolade des volumes broyés en Allemagne est beaucoup plus importante, de l’ordre de 4,2% à 99 144 t, a annoncé hier l’association allemande de l’industrie de la confiserie BDSI. A noter qu’au second trimestre, ils avaient déjà baissé, mais d’une moindre ampleur, de 2,3%, pour totaliser 94 302 t.

Face à cela, et témoin de la tendance irréversible de la délocalisation des broyages vers les pays producteurs, les exportations de produits semi-finis du cacao de Côte d’Ivoire, essentiellement la poudre et le beurre, ont progressé de 2,7% en volume à 494 241 entre les mois d’octobre 2022 et fin août 2023, toujours selon les statistiques portuaires. A noter que de San Pedro, 96 t de chocolat ont été exportées en août mais zéro en juillet alors que 435 t l’avaient été août et 135 t en juillet2022.

Le Brésil a enregistré une hausse de 3% de ses fèves transformées au troisième trimestre, à 64 024 t, a indiqué mardi le groupe industriel AIPC. De janvier à fin septembre, la progression est spectaculaire, de l’ordre de 15% pour atteindre 190 466 t. A noter que le Brésil n’a importé aucune fève au troisième trimestre. En revanche, les arrivages de cacao brésilien aux industries locales ont progressé de 5% au troisième trimestre par rapport à la même période l’année dernière à 69 646 t ; de janvier à fin septembre, la progression est de 6% par rapport à janvier septembre 2022, pour totaliser 162 766 t, selon l’AIPC. A noter qu’une agence de presse comme Reuters parle d’arrivages aux industries s’agissant du Brésil alors qu’il parle d’arrivages aux ports pour un pays comme la Côte d’Ivoire…. Le président de l’AIPC, Anna Paula Losi, a souligné la hausse des capacités de broyages au Brésil car l’industrie s’attend à une hausse de la production de fèves. Rappelons que le géant latino-américain était dans les années 30 le premier producteur mondial de cacao, sa place régressant fortement à partir des années 80 lorsque son verger fut attaqué par la maladie du balai de sorcière. Aujourd’hui, il est le septième producteur mondial mais le cinquième marché de consommation du chocolat, consommant quasiment tout ce qu’il produit.

Ceci dit, le marché n’a d’yeux et d’oreilles que pour le niveau de l’offre à venir, le marché s’engageant résolument, en ce début de campagne 2023/24, dans sa troisième campagne déficitaire consécutive.

Preuve en est la chute de 10,5% des exportations de la Côte d’Ivoire entre octobre 2022 et juillet 2023, par rapport à la même période la campagne précédente, totalisant sur 2022/23 à fin août 1 336 676 t selon les chiffres portuaires. Les chiffres sur le mois d’août sont provisoires tandis que le département des statistiques a révisé à la hausse à 22 103 t contre 16 533 t estimées auparavant les exportations sur le seul mois de juillet.

Quant à la campagne 2023/24, elle démarre très fort ! Les arrivages de cacao aux ports d’Abidjan et de San Pedro sur la première semaine d’octobre ont bondi de 143% par rapport à l’année précédente, totalisant 51 000 t, estiment les exportateurs. La Côte d’Ivoire où, actuellement, la météo est très favorable avec une alternance de pluies et de soleil ce qui fait bien pousser ls cabosses et devrait allonger la campagne principale qui s’étend, rappelons-le, de début octobre à fin mars. Selon des planteurs interrogés par Reuters, elle s’annonce bonne ! Rappelons aussi que la saison des pluies court habituellement d’avril à mi-novembre.

CAFÉ

Le café Arabica a enregistré une belle tendance cette semaine, clôturant à New York hier soir à $ 1,493 contre $ 1,4605 la livre (lb) sur l’échéance décembre. En revanche, le Robusta poursuit sa chute, la tonne terminant hier soir à $ 2 255 sur l’échéance janvier contre $ 2 359 vendredi dernier mais sur l’échéance novembre. Mardi, la tonne a chuté à son plus faible niveau en six mois, à $ 2 223.

Cette chute des cours sur le marché à terme a fait flamber la prime sur les Robusta à l’export au Vietnam, du moins pour les faibles volumes qu’il reste. A l’export, les Grade 2, 5% brisures et grains noirs, se sont vus attribuer des primes allant de $ 200 à $ 400 la tonne sur le contrat janvier à Londres alors que la semaine dernière, cette prime n’était que de $ 200. A noter que quelques ventes se sont faites sur du café de la nouvelle campagne 2023/24 qui vient tout juste de démarrer ; les prix étaient beaucoup plus faibles, de l’ordre de 55 000 dongs pour du café livrable en décembre, ont indiqué à Reuters des traders. En revanche, dans la ceinture caféière des Central Highlands, les rares planteurs qui disposent encore de volumes se sont vus proposer 62 000 à 63 000 dongs le kilo ($ 2,54 à $ 2,58) contre 64 800 à 66 700 dongs la semaine dernière.

Sur les neuf premiers mois de l’année calendaire 2023, le Vietnam a exporté 1,25 million de tonnes (Mt), en chute de 8,3% par rapport à la même période l’année dernière. En revanche, ses recettes d’exportations provenant du café ont gagné 0,7% à $ 3,1 milliards de janvier à septembre.

Côté production, la récolte bat son plein chez le géant asiatique du Robusta qui connait une météorologie propice.

Quant à l’Indonésie, les Robusta de Sumatra ont été offerts avec une prime allant de $ 480 à $ 580 par rapport au contrat de novembre à Londres cette semaine, en hausse d’environ $ 50 sur la semaine dernière. Selon les traders, les prix sont stables en ce moment.

Au Brésil, les exportations de « conilon » sont beaucoup plus importantes que l’année dernière à pareille époque. Sur le mois de septembre, elles ont été multipliés par quatre par rapport à septembre 2022 pour totaliser 625 000 sacs. En revanche, les ventes à l’international d’Arabica ont chuté de 20% sur ce même mois de septembre par rapport à il y a un an, à 2,4 Ms, la baisse des cours mondiaux dissuadant les expéditions, a indiqué mardi le groupe industriel Cecafé. Au total, toutes variétés confondues, le pays a exporté 3,02 Ms de café vert en septembre, en baisse de 4,3% par rapport à septembre 2022.

CAOUTCHOUC

Belle remontée du marché du caoutchouc. Les cours ont bondi hier à un plus haut de 15 mois sur l’Osaka Exchange à 249,5 yens ($1,67) le kilo contre 231 yens vendredi dernier. A Shanghai, de 14 130 yuans la tonne lundi (les marchés étant fermés la semaine dernière), ils ont atteint hier 14 680 yuans ($2012,81). Une reprise impulsée par l’espoir de nouvelles mesures de relance économique en Chine et d’éventuelles pénuries d’approvisionnement chez le principal producteur, la Thaïlande.

Les mauvaises conditions météorologiques ont fortement impacté l’offre de la Thaïlande le mois dernier, les agriculteurs n’étant pas en mesure d’augmenter les volumes de production et les usines ont du mal à obtenir des matières premières pour la production. Le Département métrologique thaïlandais a mis en garde contre des rafales de vent, des pluies fortes à très fortes et des accumulations susceptibles de provoquer des crues soudaines et des débordements dans l’ensemble du principal producteur de caoutchouc, affectant potentiellement l’approvisionnement.

La Côte d’Ivoire a exporté 983 290 tonnes de caoutchouc naturel de janvier à août, soit une hausse de 8,5 % par rapport à la même période de l’année dernière, selon les données portuaires provisoires.

En Malaisie, la production de caoutchouc naturel a augmenté de 9,7 % pour atteindre 31 309 tonnes en août, contre 28 533 tonnes en juillet, a indiqué le Département des statistiques de Malaisie (DOSM). Cependant, la production de caoutchouc a chuté de 16,9 % sur un an. Les stocks totaux ont diminué de 0,8 % au mois d’août à 142 620 tonnes tandis que les exportations ont grimpé de 11% à 57 488 tonnes.

En Chine, les ventes de voitures ont augmenté de 4,7% en septembre par rapport au même mois en 2022 pour atteindre 2,04 millions d’unités, selon l’Association chinoise des voitures de tourisme (CPCA). Des ventes stimulées par un nombre croissant de personnes achetant des modèles neufs et à prix réduit à l’approche des grandes vacances. Les ventes de véhicules à énergies nouvelles ont augmenté de 22,1 % en, représentant 36,6 % des ventes totales de voitures.

Sur les neuf premiers mois, les ventes sur le plus grand marché automobile mondial ont augmenté de 2,1% à 15,41 millions d’unités.

L’Inde a ouvert une enquête antidumping sur les importations de caoutchouc butyle en provenance du Japon, de Russie, de Singapour, du Royaume-Uni et des États-Unis. La période sous enquête couvrira quatre exercices allant d’avril 2019 à mars 2023, a indiqué la Direction générale des recours commerciaux (DGTR) dans une notification d’enquête en date du 6 octobre.

Le gouvernement donnait suite à une plainte déposée par le producteur national Reliance Sibur Elastomers Pvt Ltd, qui est une coentreprise entre le conglomérat indien Reliance Industries Ltd (74,9 %) et le russe Sibur Investments AG (25,1 %). “Le demandeur affirme qu’il a été confronté à une sous-utilisation de ses capacités et qu’il a été contraint d’exporter afin d’écouler sa production”, a déclaré la DGTR indienne.

COTON

Petite forme pour le marché du coton qui est tombé à un plus bas depuis le 22 août avec un clôture hier sur l’ICE à 84,920 cents la livre contre 87,140 vendredi dernier. En toile de fonds toujours la faiblesse de la demande.

Le département américain de l’Agriculture (USDA) a annoncé jeudi une révision importante des chiffres de la production de coton du Brésil remontant à 2000, en raison du changement du calendrier de récolte, entraînant des changements significatifs dans ses chiffres de stocks de clôture, tant pour le Brésil que pour le marché mondial. Autre changement significatif, la production de coton du Brésil en 2023/24 dépasserait celle des États-Unis pour la première fois tandis que Brasilia est sur le point de dépasser les exportations américaines de coton pour la première fois depuis le 19e siècle.

Le rapport sur l’offre et la demande de produits agricoles (Wasde) de l’USDA, publié hier, a révisé à la baisse la production américaine mais aussi les exportations et les stocks de clôture par rapport au mois dernier. Suite à la baisse des rendements au Texas, les estimations de production américaine ont été réduites de 315 000 balles à 12,5 millions de balles.

Au niveau mondial pour la campagne 2023/24, les estimations ont peu varié en terme de production et de commerce mais ont changé significativement au niveau des stocks suite au nouveau calcul pour le Brésil. Ainsi, les stocks mondiaux d’ouverture 2023/24 sont inférieurs de 10,3 millions de balles ce mois-ci à ceux de septembre et ceux de clôture sont également en baisse de 10,0 millions de balles.

« Les investisseurs s’accrocheront à toute réduction de l’offre qu’ils verront dans les données (WASDE) et ignoreront la demande et diront qu’elle va s’améliorer, mais que la demande a de bonnes chances de se détériorer plus tard », a déclaré à Reuters Louis Barbera analyste chez VLM Commodities. Ajoutant « Les réductions de l’offre américaine n’ont plus vraiment d’importance, l’Australie et le Brésil exporteront désormais plus de coton que les États-Unis, en particulier vers la Chine… Le Brésil a une chance d’exporter plus que les États-Unis seuls ».

La Côte d’Ivoire a exporté 178 541 tonnes de coton de janvier à août, en retrait de 45% par rapport à la même période de l’année dernière, selon les données portuaires provisoires.

L’Australie a exporté au mois d’août 61 319 tonnes de coton pour une valeur de $130 millions vers la Chine, soit son niveau le plus élevé depuis juillet 2014. Rappelons que depuis 2020, la Chine a imposé des restrictions sur les importations de produits de base, notamment d’orge, de charbon et de coton en provenance d’Australie en 2020, dont une bonne partie a été levée. Mais pour le coton, il est probable que les expéditions australiennes soient toujours acheminées vers des entrepôts sous douane en Chine. Selon les chiffres des douanes australiennes, les exportations de coton ont grimpé à 22 638 tonnes en juin, 45 619 tonnes en juillet et 61 319 tonnes en août. Avant la suspension, l’Australie expédiait environ 3 tonnes de coton par mois en Chine.

Au Pakistan, après une baisse massive de la production de coton l’année dernière (-34%) en raison des inondations, elle a fortement rebondi cette année, en hausse de 71%. « Les arrivées de coton franchissant la barre des 5 millions de balles le 1er octobre 2023 sont une réalisation capitale pour le Pakistan », a déclaré Gohar Ejaz, ministre du Commerce par intérim, en commentant cette évolution. « L’année dernière, notre récolte totale était de 5 millions de balles, et cette année, nous prévoyons une récolte exceptionnelle de 12 millions de balles ».

Au Brésil, la production de coton fibre pour 2023/24 est estimée à 3,002 millions de tonnes (Mt) contre 3,169 Mt en 2022/23, selon l’agence gouvernementale des cultures Conab dans le premier rapport prévisionnel pour le cycle céréalier 2023/24.

HUILE DE PALME

Après avoir cédé 4,4% la semaine dernière, les cours de l’huile de palme ont encore diminué pour clôturer hier sur la Bursa Malaysia Derivatives Exchange à 3 637 ringgits ($772,19) contre 3 601 ringgits vendredi dernier. Les cours ont touché un plus bas de trois mois et demi, mais hier, ils ont repris un peu de couleur. « L’amélioration de la demande en provenance de Chine et les achats à bas prix ont également aidé les contrats à terme à se redresser depuis leur plus bas niveau en trois mois et demi » souligne Anilkumar Bagani, responsable de la recherche chez Sunvin Group. Les chiffres des exportations d’huile de palme de Malaisie sont plutôt bons avec une hausse sur la période du 1er au 10 octobre entre 12,5% et 29,6%, selon les inspecteurs.

Mais les gains sur l’huile de palme sont limités par la hausse des stocks en Malaisie à leur plus haut niveau en 11 mois plus (lire ci-dessous) mais aussi par la faiblesse des prix à terme du soja et un afflux d’huile de tournesol à des prix très compétitifs en provenance de Russie et d’Ukraine, les deux principaux producteurs profitant de la dépréciation de leur monnaie pour s’emparer d’une plus grande part du marché des huiles comestibles.

Il est loin le temps où l’huile de tournesol flambait. Aujourd’hui, elle est moins chère que l’huile de soja et a une prime négligeable par rapport à l’huile de palme. L’huile de tournesol brute est proposée à $895 la tonne, coût, assurance et fret compris (CAF) vers l’Inde pour les expéditions d’octobre, contre $850 pour l’huile de palme brute, selon des revendeurs. Il y a un an, l’huile de tournesol coûtait plus de $400 la tonne par rapport à l’huile de palme, contre $45 aujourd’hui. Et la Russie a récolté une récolte record de graines de tournesol de plus de 17 millions de tonnes (Mt) et celle de l’Ukraine devrait augmenter, estimée par l’USDA à 14 Mt contre 12,2 Mt un an plus tôt.

@ Reuters

En Malaisie, les stocks d’huile de palme ont bondi de 14 % en septembre par rapport au mois précédent, la production augmentant tandis que les exportations diminuaient, selon les données officielles du Malaysian Palm Oil Board (MPOB) publiées mardi. Les stocks d’huile de palme s’élevaient à 2,31 millions de tonnes (Mt) au 30 septembre, contre 2,11 Mt en août. La production a augmenté de 4,3% d’un mois à l’autre pour atteindre 1,83 Mt tandis que les exportations ont diminué de 2,1% à 1,2 Mt en septembre.

En Indonésie, la consommation de biodiesel à base d’huile de palme pour les neuf premiers mois de cette année s’est élevée à environ 8,5 millions de kilolitres, selon une déclaration du directeur du ministère de l’Energie Edi Wibowo. Pour 2023, la consommation totale est estimée à environ 11,5 millions de kilolitres sur les 13,15 millions de kilolitres de biodiesel alloués pour 2023. Le plus grand producteur mondial d’huile de palme encourage ne large utilisation du carburant à base d’huile de palme afin de réduire les importations de pétrole brut et de passer à un carburant à faibles émissions. En février, l’Indonésie a augmenté la teneur obligatoire en huile de palme dans le biodiesel de 30 à 35 %. Le B35 n’a cependant été mis en œuvre qu’en août, car certaines régions ont dû moderniser leurs infrastructures pour répondre à la nouvelle exigence d’un mélange plus élevé.

En Inde, les importations d’huile de palme ont chuté de 19 % en septembre par rapport au record du mois d’août, les raffineurs ayant réduit leurs achats de 26 % après que les stocks aient atteint un niveau record. Les importations totales d’huile alimentaire de l’Inde en septembre sont tombées à 1,5 million de tonnes, dont 830 000 tonnes d’huile de palme, selon les estimations moyennes des revendeurs recueillies par Reuters.

L’Indonésie devait lancer aujourd’hui sa bourse à terme sur l’huile de palme brute (Lire : L’Indonésie lancera demain une bourse à terme sur l’huile de palme brute).

RIZ

Les prix du riz étuvé exporté d’Inde ont prolongé leur baisse cette semaine alors que les acheteurs ont reporté leurs achats en raison de l’incertitude concernant les droits d’exportation qui doivent expirer ce week-end. En revanche, tant en Thaïlande qu’en Indonésie les prix se sont appréciés.

En Inde, les prix du riz étuvé 5% ont diminué à $515-$525 la tonne contre $520-$530 de la semaine dernière. “Les acheteurs sont en mode attentisme. Ils veulent voir si le gouvernement autorise les exportations en franchise de droits après le 15 octobre ou s’il prolonge les droits au-delà de cette date“, a déclaré à Reuters un revendeur d’une maison de commerce international basé à Mumbai. En vigueur depuis le mois d’août, le droit d’exportation de 20 % sur le riz étuvé devrait être prolongé jusqu’en mars 2024, selon un responsable du gouvernement indien.

En Thaïlande, les prix du Thaï 5% ont augmenté à $580-$600 la tonne contre $585 la semaine dernière. Une hausse consécutive à l’augmentation des prix intérieurs et à l’appréciation du bath.

Au Vietnam, les prix du Viet 5% ont progressé à $615-$625 la tonne contre $610-$620 il y a une semaine. “Les prix se sont raffermis après que l’Indonésie a annoncé qu’elle effectuerait davantage d’achats cette année, tandis que les approvisionnements issus des récoltes d’été et d’automne ont diminué“, a déclaré un commerçant basé à Hô Chi Minh-Ville. L’Indonésie prévoit d’importer 600 000 tonnes de riz de Thaïlande et du Vietnam sur un quota de 1,5 million de tonnes d’importations supplémentaires, a déclaré lundi le ministre de l’Agriculture par intérim du pays, Arief Prasetyo Adi.

Au cours des neuf premiers mois de cette année, les exportations de riz du Vietnam ont augmenté de 19,5% pour atteindre 6,4 millions de tonnes par rapport à la même période de l’année dernière.

​La Côte d’Ivoire devrait atteindre l’autosuffisance en riz en 2025 grâce aux semences, à la mécanisation et à la transformation affirme Yacouba Dembele directeur général de l’Agence pour le développement de la filière riz en Côte d’Ivoire (ADERIZ) dans une interview accordée à CommodAfrica (Lire : Yacouba Dembele d’ADERIZ de Côte d’Ivoire : « nous sommes presque certains que nous pouvons atteindre l’autosuffisance en riz en 2025 »).

SUCRE

Le sucre roux a un peu fondu cette semaine, clôturant hier soir à New York à 26,35 cents la livre (lb) sur l’échéance mars contre 26,74 cents en fin de semaine dernière. En revanche, le sucre blanc poursuit sur sa lancée, imperturbable. La tonne a franchi les $ 710 pour terminer hier soir à Londres à $ 711,20 contre $ 709,20 sur l’échéance décembre vendredi dernier.

Au Brésil, les raffineries sont en pleine effervescence. Sur la deuxième moitié du mois de septembre, elles ont produit 3,36 Mt de sucre, près du double du volume à la même période l’année dernière et au-dessus des prévisions des analystes.

En Inde, on s’attend à ce que le gouvernement restreigne encore les volumes à l’exportation suite à la faiblesse de la mousson.

Les négociations sur un accord de libre-échange se poursuivent entre l’Union européenne (UE) et l’Australie. Au chapitre du sucre, on note la faiblesse du quota d’importation proposé par Bruxelles, un volume si faible que son acheminement ne serait pas commercialement viable, confient à Reuters des sources industrielles. Ceci s’explique peut-être par la hausse attendue de 7% de la production de sucre cette campagne en Europe par rapport à la précédente. La Commission estime maintenant la production 2023/24 à 15,6 Mt contre les 15,5 Mt avancées précédemment.

Aux Etats-Unis, la production de sucre sur la nouvelle campagne 2023/24 démarrée début octobre est attendue à 8,97 millions de tonnes courtes (MTc) soit 8,13 Mt, selon les estimations d’octobre du Département de l’Agriculture (USDA) par rapport à ses prévisions de septembre. Quant à 2022/23, les importations de sucre aux Etats-Unis imposées à plein tarif (15 cents la livre de sucre roux) ont atteint le record de 452 626 Tc (410 615 t). Le ratio stock/utilisation est maintenant estimé à 12,3% sur cette nouvelle campagne contre 13,5% la précédente.

La Commission européenne estime que sa production de sucre blanc en 2023/24 sera supérieure de 7% à la précédente campagne et totalisera 15,6 Mt contre les 15,5 Mt estimées en septembre. Les superficies en betterave en Europe sont en progression ainsi que les rendements avec une hausse attendue de la teneur en sucre. L’UE exporterait 750 000 t cette campagne contre 700 000 en 2022/23, soit un bond de près de 40%. Bruxelles laisse inchangées ses prévisions publiées en septembre sur ses importations, à 1,9 Mt, soit 20% de moins qu’en 2022/23 mais 5% de plus que la moyenne de ces 5 dernières années. Les stocks de fin de campagne 2023/24 resteraient au même niveau que fin 2022/23, à 1,4 Mt, soit en baisse de 10% sur 2021/22.

La situation serait tout autre en France. Paris anticipe une production de betterave sucrière à 31,29 Mt contre 31,21 Mt estimé le mois dernier, glissant de 0,7% par rapport à la campagne précédente mais chutant de 7,9% par rapport à la moyenne de ces 5 dernières années. En effet, les rendements sont plus élevés cette année mais les superficies sont en baisse.

La Hongrie a retiré le sucre de betterave et de canne de sa liste de produits ne pouvant pas être importés d’Ukraine et ce, à compter du 15 septembre, rapporte la presse locale. Une décision qui a pris effet le 10 octobre.

Côté entreprise, le géant européen du sucre, l’allemand Suedzucker, a annoncé hier avoir plus que doublé ses bénéfices trimestriels, les prix élevés du sucre compensant la hausse des coûts de l’énergie et des matières premières. Sans surprise, iI a relevé ses prévisions de bénéfices pour l’ensemble de l’année. Le bénéfice d’exploitation du deuxième trimestre à fin août 2023/24 s’est élevé à € 310 millions contre € 153 millions un an plus tôt, a indiqué la société. Suedzucker a relevé sa prévision de bénéfice d’exploitation du groupe pour l’ensemble de son exercice 2023/24 entre € 900 millions et 1 milliard, en hausse par rapport à sa précédente prévision comprise entre € 850 et € 950 millions, et contre € 704 millions l’année précédente.

Les prévisions pour l’ensemble de l’année ont été relevées en partie parce que nous prévoyons que les prix actuels du sucre resteront élevés”, a déclaré à Reuters un porte-parole de Suedzucker. “Nous ne voyons aucun signe venant du marché mondial, où les approvisionnements en sucre restent serrés, indiquant que les prix du sucre vont baisser. Cela nous donne confiance dans l’attente d’un marché du sucre toujours fort en Europe.”

Nous avons également augmenté la superficie cultivée en betterave sucrière pour le groupe d’environ 10 % pour la récolte de cette saison qui commence maintenant”, a ajouté le porte-parole. “En fonction du développement des cultures, cela devrait nous permettre d’augmenter notre production de sucre et de profiter des prix élevés du sucre.”

 

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