Légère reprise du marché mondial de la banane en 2023

 Légère reprise du marché mondial de la banane en 2023

@ CommodAfrica

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Les prix de la banane se sont appréciés en 2023 avec une offre diminuée dans certains pays clés tandis que la demande est demeurée ferme. Les prix moyens se sont appréciés de 8 à 15% au cours des 9 premiers mois de 2023 indique la FAO dans Banana Market Review Preliminary results 2023.

Les exportations de bananes n’augmenteraient que de 0,3% en 2023 par rapport à l’année précédente pour atteindre 19,2 millions de tonnes (Mt). Une évolution modeste car chez les principaux pays exportateurs la production a été moindre pour plusieurs raisons. Météorologique tout d’abord. Les précipitations excessives, les inondations et le passage de tempêtes tropicales ont réduit les disponibilités exportables de la Colombie, du Mexique, du Costa Rica et de la République dominicaine, avec des pertes estimées respectivement de 12%, 13%, 8%, 25%.

Ensuite, la propagation des maladies, en particulier la fusariose du bananier (TR4) qui a sévi aux Philippines, et est présente au Pérou et en République bolivarienne du Venezuela, occasionnent des pertes de production et financières. Pour le principal exportateur d’Asie, les Philippines, les exportations baisseraient de 2% par rapport à 2022 et de 25% par rapport à 2021.

Enfin, « les fournisseurs de certains pays d’Amérique latine ont en outre été touchés par des pertes et des dépenses d’atténuation résultant de cas de placement de substances illégales dans des conteneurs de bananes » observe la FAO.

 

@ FAO

Toutefois, certains pays voient leur production et exportation croître. C’est le cas l’Équateur, du Guatemala, qui ont eux bénéficié positivement du phénomène El Nino. En Asie, l’Inde et le Vietnam, sont deux exportateurs de bananes en plein essor, stimulés par la demande d’importation de la Chine et de certains pays du Moyen-Orient. Les exportations de bananes indiennes grimperaient à 450 000 tonnes en 2023, en hausse de 25%, tandis que celles du Vietnam progresseraient de 3% à 420 000 tonnes. En revanche, les conditions climatiques défavorables devraient conduire à une chute de 30% des exportations du Cambodge à 280 000 tonnes.

Hausse des exportations de Côte d’Ivoire

En Afrique, la situation est contrastée avec une évolution différenciée entre les deux principaux producteurs : la Côte d’Ivoire et le Cameroun. Les exportations ivoiriennes devraient progresser de 4% à 340 000 tonnes principalement destinées à l’Union européenne et en particulier la France de l’ordre de 50 à 60%. La FAO observe que sur le marché français, les expéditions de la Côte d’Ivoire Côte d’Ivoire ont augmenté d’environ 11 % en volume sur un an entre janvier et août 2023 et de 13 % de la valeur unitaire moyenne des exportations. A la suite de l’accord de partenariat économique avec le Royaume-Uni (Lire : Abidjan et Londres signent un accord de partenariat économique) où les échanges de bananes sont en franchise de douane, les exportations ivoiriennes ont doublé  de janvier à août 2023 par rapport à la même période en 2020 à quelque 20 000 tonnes.

En revanche au Cameroun, les exportations chuteraient de 11% à 192 000 tonnes. Globalement pour l’Afrique, les exportations de bananes progresseraient de 2% à 670 000 tonnes.

Une demande ferme mais entravée

Du côte de la demande, elle est restée ferme sur la plupart des principaux marchés d’importation mondiaux, en partie grâce au prix relativement abordable des bananes par rapport aux autres fruits. La FAO estime que les importations ont augmenté de 1% en 2023 à 18,7 millions de tonnes (Mt). Les pénuries d’approvisionnement chez certains des principaux exportateurs vers l’Union européenne, notamment au Costa Rica, en Colombie et en République dominicaine, ont été les principaux facteurs entravant une nouvelle expansion.

@ FAO

Du côté des importateurs de l’Union européenne, ils estiment que européenne ont que l’appréciation de l’euro par rapport au dollar américain ainsi que la baisse des coûts de transport, qui sont revenus à des niveaux proches de ceux d’avant la pandémie en septembre 2023, ont entraîné une amélioration de la rentabilité.

La FAO estime que les perspectives pour 2024 s’annoncent plus positives que les deux années précédentes, “à condition que les variations de prix en termes réels restent favorables et que les hausses de prix aux stades de l’exportation et de l’importation puissent être répercutées sur les producteurs”.

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