Les perspectives de croissance de l’UEMOA abaissées mais elles demeurent vigoureuses
Si les risques de correction à la baisse demeurent élevés compte tenu de la situation économique et géopolitique mondiale incertaine, mais aussi de la région ouest-africaine, notamment au Sahel et la situation sécuritaire, la croissance des huit pays de l’Union économique monétaire ouest-africaine (Uemoa) devrait demeurer robuste de 2023 à 2026, selon la note de cadrage macroéconomique de 2022-2026 de l’Union réalisée par la Commission de l’Uemoa.
Après la reprise post-covid de 2021, la croissance de l’Uemoa devrait s’affaiblir à 5,5%, en 2022 contre 6,1% l’année précédente, mais rebondir en 2023 pour atteindre 6,8%. Un rebond, en partie impulsé, par la mise en œuvre des projets pétrolier et gazier au Niger avec un bond de la croissance à 12,1% et au Sénégal (+7,2%).
En moyenne sur la période 2024-2026, la croissance devrait s’établir à 6,1% avec une contribution de tous les secteurs d’activités. La contribution du secteur primaire à la croissance de l’Union resterait assez stable en raison de la forte incertitude sur la production agricole qui subit davantage les conséquences du dérèglement climatique, observe la Commission. Le secteur secondaire tirerait sa dynamique de la production pétrolière du Niger et du Sénégal, mais aussi de la branche construction. Quant au secteur tertiaire, il demeurerait vigoureux, notamment sous l’impulsion du commerce et du transport.
Retour du déficit budgétaire à 3% en 2025
Les fortes tensions inflationnistes – l’inflation s’est élevée à 7% en 2022 – avec de fortes disparités entre les pays (voir tableau ci-dessous) – ont conduit les gouvernements à prendre un certain nombre de mesures comme le subventionnement de certains produits alimentaires, la revalorisation des salaires, etc. avec comme conséquence une aggravation du déficit budgétaire qui s’établit en 2022 à 6,1% du PIB, contre 5,5% en 2021. Il devrait revenir à 3% du PIB en 2025.
Évolution du taux de croissance de l’UEMOA de 2021 à 2023 (%)
Sources : * Commission de l’Uemoa, ** Perspectives économiques mondiales de la Banque mondiale (janvier 2023)
