L’essor du marché mondial des fruits tropicaux à l’arrêt en 2022

 L’essor du marché mondial des fruits tropicaux à l’arrêt en 2022
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C’est une première depuis plus d’une décennie, le commerce mondial des fruits tropicaux – ananas, avocat, mangue, papaye – s’est contracté en 2022  pour se situer en dessous de $10 milliards, en baisse de 5% par rapport 2021 selon les données préliminaires de la FAO.  En volume, les exportations de mangue, mangoustan et goyave baisseraient de 5% à 2,1 millions de tonnes (Mt), celles d’ananas se contracteraient de 5% à 3,2 Mt, celles d’avocat de 6% à 2,4 Mt et celles de papayes de 1% à 370 000 tonnes.

Mais cette contraction ne signifie pas pour autant un désamour des consommateurs pour les fruits tropicaux. C’est l’offre qui est le principal facteur auquel s’ajoutent des goulets d’étranglement persistants dans les chaines d’approvisionnements mondiales.

Des conditions météorologiques défavorables ont entrainé des  baisses de production dans plusieurs grandes zones de production de fruits tropicaux en particulier  pour les approvisionnements en ananas du Costa Rica et en avocats du Mexique.

Un autre facteur de la baisse du commerce a été la chute des approvisionnements  sur la Russie et de l’Ukraine suite à la guerre. La Russie importait  environ 160 000 tonnes de fruits tropicaux par an, principalement des ananas, des avocats et des mangues, surtout en provenance du Costa Rica et du Pérou.

Quant à l’Ukraine, elle importait quelque 20 000 à 30 000 tonnes des principaux fruits tropicaux par an, principalement des avocats et des ananas en provenance du Pérou et du Costa Rica.

Des prix élevés mais les marges se réduisent

Face à une offre restreinte, alors que la demande mondiale est  ferme, les prix des produits tropicaux, se sont inscrits en hausse. Sur les huit premiers mois de l’année, les valeurs unitaires moyennes des exportations d’avocats sont ainsi restées supérieures d’environ 16 % à leur moyenne de janvier à août 2021, à $2 755 déclarés, le niveau le plus élevé enregistré depuis 2017. Quant à celles de la mangue (plus le mangoustan et la papaye), elles étaient supérieures de 5,8% en 2022 à celles de 2021. Jusqu’en septembre 2022, les valeurs unitaires des exportations mondiales d’ananas étaient en moyenne supérieures de 20 % à celles de la même période de 2021, en raison d’une forte demande dans les deux principales destinations, les États-Unis d’Amérique et l’Union européenne, ainsi que d’une pénurie d’approvisionnement en provenance de L’Amérique centrale.

Une hausse des prix également impulsée par la hausse des coûts des intrants, de l’énergie  et des transports mais qui a été insuffisance pour absorber ses surcoûts.

« Alors que les coûts de production continuaient d’être de 40 à 50 % supérieurs à leurs niveaux d’avant la pandémie, les prix à l’exportation, à l’importation, en gros et au détail n’ont augmenté que de 10 à 20 % environ, laissant les inquiétudes concernant la réduction des marges bénéficiaires un sujet clé pour l’industrie en 2022 » observe la FAO.

En Afrique, hausse des exportations de mangues  et avocat mais les ananas toujours en baisse

Tant pour les mangues que pour les avocats, l’Afrique a accru ses parts de marché dans les exportations mondiales tandis que  les exportations d’ananas sont toujours en berne.

Pour la mangue, les exportations d’Afrique ont grimpé de 23% entre 2021 et 2022 avec une bonne dynamique de l’Afrique du Sud, de la Côte d’Ivoire, de l’Egypte et du Kenya. La part de l’Afrique dans les exportations mondiale est passée de 9% en moyenne sur 2016-20 à 10% en 2022.

Pour le marché de l’avocat, la progression est encore plus nette avec une part de 12% en 2022 contre seulement 8% en moyenne sur 2016-20.  Le Kenya ainsi que le Maroc se sont  imposés comme fournisseurs d’avocats sur le marché mondial.

En revanche, l’ananas poursuit son déclin avec une baisse des exportations de 9% en 2022 par rapport à la moyenne de 2016-2020.

Evolution des exportations des fruits tropicaux d’Afrique

 

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