Pourquoi la Côte d’Ivoire n’investirait-elle pas elle-même dans une grande chocolaterie ?

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Dimanche, lors de la conférence phare du Salon de l’Agriculture à Abidjan (SARA) portant sur l’agriculture africaine face aux défis des chocs externes, le ministre ivoirien de l’Agriculture et du développement rural, Kobenan Kouassi Adjoumani, a de nouveau fermement demandé aux multinationales du chocolat d’investir en Côte d’Ivoire dans l’industrialisation de la filière et pourquoi pas, en allant jusqu’au produit fini.

En marge de la conférence, CommodAfrica a demandé au ministre pourquoi le gouvernement ivoirien n’investirait-il pas lui-même dans une grande usine de chocolat, pourquoi pas une usine étatique comme dans certains pays ou à une certaine époque, au lieu de dépendre des multinationales qui, si elles investissaient, capteraient tout de même l’essentiel de la valeur ajoutée.

 

Pourquoi la Côte d’Ivoire n’investit pas, elle-même, dans une usine fabricant des produits finis issus du cacao ? Pourquoi le demander à des multinationales étrangères ?

Des Ivoiriens le font déjà mais pas à la proportion de ce que nous produisons en fèves. Donc, nous invitons des opérateurs à venir en Côte d’Ivoire investir mais de concert avec des Ivoiriens dans le cadre de partenariats.

C’est un problème de financement ?

Oui, c’est une question de financement, entre autres. Car nous n’avons pas de financement. Mais une partie de l’argent qu’on engage dans la coopération pourrait servir à la transformation.

Ne serait-il, tout de même, dommage que ce soit les Pays-Bas qui fassent une grande chocolaterie en Côte d’Ivoire et non les Ivoiriens ?

Ce serait dommage mais nous sommes limités. L’Etat de Côte d‘Ivoire ne s’investit pas dans la construction d’usines. Ce sont des privés qui le font. C’est pourquoi il faut faire en sorte qu’il y ait des champions nationaux qui puissent s’engager dans la voie. Et depuis un moment, on s’y attelle.

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