Si le conflit au Moyen-Orient est contenu, les prix des matières premières baisseront à nouveau

Si le conflit au Moyen-Orient a provoqué une légère hausse de prix des matières premières au 3ème trimestre 2023, plus 5% de l’indice de la Banque mondiale, en raison principalement du pétrole, qui représente 52% de l’indice, son impact demeurera limité s’il ne s’élargit pas, constate la Banque mondiale dans son dernier Commodity Market Outlook. Bien au contraire, la Banque mondiale projette, après une chute de 24% des prix des matières premières en 2023, une nouvelle baisse de 4 % en 2024 et 0,5 % en 2025. Plus spécifiquement, les produits agricoles devraient baisser de 7 % en 2023 et 2 % supplémentaires en 2024 et 2025 en raison d’approvisionnements globalement abondants.

Nouvelle baisse des céréales

L’indice des prix des céréales de la Banque mondiale s’est encore affaibli plus de 7 % au 3ème trimestre 2023, cependant, les prix des céréales sont restés 20% plus élevés que leur moyenne 2015-19 en données corrigées de l’inflation. En revanche, les prix du riz ont grimpé de 18 % au 3ème trimestre 2023, reflétant les interdictions d’exportation et autres restrictions commerciales sur le riz indien. La Banque mondiale estime qu’après une chute de 11% en 2023, l’indice des prix des céréales devrait baisser de 4 % en moyenne en 2024 et 2025 dans un contexte d’approvisionnement abondant et de niveaux de stocks adéquats. Cependant, les prix du riz devraient rester élevé jusqu’en 2024, en supposant que l’Inde maintienne ses restrictions à l’exportation.

Cacao, café, évolution contrastée

La faiblesse des exportations ivoiriennes de cacao consécutive aux fortes pluies et à la hausse des broyages locaux a fait grimper les cours de près de 16% au 3ème trimestre. Ils se situent à plus de 50% de plus qu’à la même période en 2022. Toutefois, ils devraient baisser de 9% en 2024 après une augmentation projetée de près de 34% cette années, selon la Banque mondiale.

Du côté du café, évolution contrastée entre l’Arabica et le Robusta. L’Arabica a chuté de 14% au 3ème trimestre 2023, et de près 30% sur un an, avec des conditions favorables au Brésil et en Colombie. En revanche, le Robusta s’est apprécié de 2% et de plus de 17% par rapport au 3ème trimestre 2022. Pour 2024, la Banque mondiale estime qu’après une baisse estimée à plus de 20 % en 2023, les prix de l’Arabica devraient s’affaiblir légèrement en 2024 et rester globalement stables en 2025. En revanche, les prix du Robusta devraient diminuer de près de 8 % en 2024, suivi d’une légère diminution en 2025, après avoir gagné près de 14 % en 2023.

Coton, caoutchouc, une légère reprise après une baisse en 2023.

Les cours du coton ont peu varié au 3ème trimestre mais ils sont en baisse de 23% par rapport à la même période en 2022. Sur l’année 2023, la Banque mondiale estime que le coton devrait chuter de 26% pour légèrement rebondir, de près de 5% en 2024 sous l’effet d’une reprise de la demande. Quant au caoutchouc naturel, l’organisation internationale table sur une baisse de 9% des prix du caoutchouc en 2023, qui devraient gagner près de 4 % en 2024, suivi d’une nouvelle augmentation en 2025 à mesure que la consommation reprend.

Des prix des engrais en baisse

Si les prix des engrais ont légèrement augmenté, plus de 3%, au 3ème trimestre, l’indice est en baisse de près de 35% par rapport à la même période en 2022. Après une baisse estimée de 33 % en 2023 (en fonction des prix de l’énergie), les prix des engrais devraient encore chuter de 15 % l’année prochaine à mesure que l’offre augmentera. Les risques pesant sur les prévisions de prix incluent la trajectoire des coûts des intrants, ainsi que les restrictions à l’exportation de la Chine, la réduction des approvisionnements du Maroc, et l’intensification des risques géopolitiques au Moyen-Orient, qui pourraient affecter les exportations d’engrais à base d’azote et de gaz naturel souligne la Banque mondiale.