Soutien record à l’agriculture dans les pays de l’OCDE et émergents en 2020-22

 Soutien record à l’agriculture dans les pays de l’OCDE et émergents en 2020-22
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Le soutien mondial à l’agriculture a atteint un nouveau record sur la période 2020/23 dans 54 pays comprenant les pays de l’OCDE et les pays émergents [1] pour s’établir à $851 milliards, contre $696 milliards en moyenne sur les trois années précédentes (2017-2019) montre le dernier rapport Politiques agricoles : suivi et évaluation 2023 de l’OCDE (https://www.oecd-ilibrary.org/agriculture-and-food/politiques-agricoles-suivi-et-evaluation-2023-version-abregee_9dae6a9d-fr). Le soutien à l’agriculture est près de deux fois et demie plus élevée qu’il y a vingt ans, même s’il a moins augmenté que la production totale.

Un soutien toujours concentré dans quelques grandes économies productrices :  la Chine, l’Inde, les États-Unis et l’Union européenne représentent respectivement 36 %, 15 %, 14 % et 13 % du total.

Un soutien record dicté par les mesures prises par les États en réaction à la guerre en Ukraine et aux poussées inflationnistes alors même que les économies et les chaînes d’approvisionnement se remettaient à peine des profondes perturbations consécutives à la pandémie de la Covid 19. Les États ont pris des mesures en faveur des producteurs – notamment pour assouplir le coût des intrants – des consommateurs pour diminuer l’impact de l’inflation sur le pouvoir d’achat – mais aussi commerciales de facilitation des importations et de restriction des exportations de produits essentiels, en réaction à ces défis mondiaux.

 

@ OCDE

Près des trois quarts du soutien à l’agriculture, soit $626 milliards, ont bénéficié aux producteurs à titre individuel. Plus de la moitié ($333 milliards par an) a été financée par les consommateurs, au travers des tarifs douaniers et des autres mesures qui ont hissé les prix intérieurs au-dessus des prix de référence. Le solde ($297 milliards par an) a été financé par les contribuables sous la forme de transferts budgétaires, dont des subventions à la consommation d’engrais ou d’électricité et des paiements fondés sur la production ou sur la superficie. Certains pays continuent néanmoins de taxer implicitement leurs producteurs en mettant en place des mesures qui contiennent les prix intérieurs, générant des transferts au détriment de ces producteurs pour un montant de $179 milliards par an.

@ OCDE

Or producteurs, les consommateurs ont également bénéficié́ d’un soutien sous la forme de transferts budgétaires directs d’un montant de $115 milliards par an en moyenne en 2020-22. Ces transferts, très variables selon les pays, étaient majoritairement des programmes d’aide d’alimentaire. Toutefois, dans l’ensemble, les consommateurs ont été implicitement taxés sur leurs achats de produits agricoles au travers de soutiens des prix de marché avantageant les producteurs. Ces taxes implicites ont été supérieures à l’aide budgétaire directe des pouvoirs publics.

Le solde du soutien a été apporté aux services d’intérêt général ($106 milliards) comme la biosécurité, l’innovation, les infrastructures … Or, souligne l’OCDE,  ces services sont en baisse depuis 20 ans et ils sont pourtant essentiel pour aider les producteurs à s’adapter à des conditions climatiques.

Un chapitre du rapport est consacré au changement climatique, qui a un impact grandissant sur la production agricole partout dans le monde. Si plus de 600 mesures d’adaptation au changement climatique dans le secteur ont été prises par les 54 pays, l’OCDE estime qu’ils devront redoubler d’efforts.

[1] Les 54 pays comprennent les 38 pays membres de l’OCDE et l’Union européenne dans son ensemble ainsi que les grandes économies émergentes

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