La Chronique Matières premières agricoles au 18 juillet 2019

 La Chronique Matières premières agricoles au 18 juillet 2019
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La prudence semble caractériser les marchés financiers dans l’expectative des résultats trimestriels des entreprises en Europe alors que les tensions commerciales se propagent un peu partout, et à l’approche des grands rendez-vous de politique monétaire. Le dollar a terminé hier stable face à un panier de monnaies, l’euro cédant un peu de terrain à $ 1,12. L’annonce mercredi d’une hausse des stocks des carburants aux Etats-Unis par l’Agence américaine d’information sur l’énergie (EIA) a provoqué une baisse des cours. Hier, le Brent a perdu 1,8%, à $ 62,50 le baril.

CACAOCAFÉ CAOUTCHOUCCOTON HUILE DE PALMERIZ SUCRE

CACAO

Le prix du cacao a baissé cette semaine sur les marchés mondiaux, la place de Londres terminant hier soir à £ 1 833 la tonne contre £ 1871 à la clôture vendredi dernier. New York a enregistré la même tendance, clôturant à $ 2 440 alors que la tonne était à $ 2 503 en fin de semaine dernière, ayant enregistré une hausse de 1,4% entre le 8 et le 12 juillet.

Une actualité cacaoyère dominée par le retour de la Côte d’Ivoire et du Ghana sur le marché pour vendre par anticipation des fèves sur la campagne 2020/21 puisque le nouveau mécanisme de prix a été décidé (lire La Côte d’Ivoire et le Ghana lèvent la suspension de leurs ventes de cacao). En parallèle, hier, le Conseil du café-cacao (CCC) de Côte d’Ivoire a annoncé suspendre ses ventes anticipées sur la campagne à venir 2019/20 qui démarre début octobre, en attendant d’avoir des estimations plus précises sur les volumes qu’on peut en attendre. Au 12 juillet, des contrats d’exportation pour cette prochaine campagne 2019/20 totalisant 1,6 Mt ont déjà été conclus. L’année dernière, à fin septembre, soit à la fin de la campagne 2017/18, la Côte d’Ivoire avait vendu 1,7 Mt par anticipation sur 2018/19, une campagne dont la production est estimée atteindre 2,2 Mt. Rappelons que depuis 2012, soit depuis la réforme de la politique cacaoyère, le leader mondial vend par anticipation 70 à 80% de sa récolte à venir. Mais cette année, souligne le CCC, on se méfie de l’impact de la météo sur la récolte 2019/20 car les conditions sont moins favorables que l’année dernière à pareille époque, avec une saison plus sèche et une pluviométrie en dessous des moyennes saisonnières. Rappelons aussi que la Côte d’Ivoire a pour objectif de limiter sa production à 2 Mt à compter de 2020/21. Autant de mesures qui se veulent, sans doute, des éléments haussiers pour les marchés à terme, avec les fameux $ 2 600 la tonne FOB Afrique de l’Ouest en ligne de mire.

Facteur haussier, le Ghana manque de volumes. Mercredi, le Cocoa Marketing Company (CMC) a annoncé avoir reporté la livraison de 50 000 tonnes (t) de fèves sur l’actuelle campagne qui court jusqu’à fin septembre par manque de fèves. Rappelons que la production ghanéenne oscille en général entre 850 000 à 900 000 t mais cette campagne, elle devrait être en-deçà en raison de la maladie du swollen shoot qui sévit ces dernières années et qui a conduit le Cocobod à replanter 400 000 ha. Or, il faut 3 à 5 ans pour qu’un nouveau plant cacaoyer commence à donner. La baisse de production annuelle, à compter de la campagne prochaine, pourrait être de l’ordre de 30 000 t.

La CMC a déjà vendu 600 000 t sur la campagne 2019/20, a annoncé mercredi le Cocobod. Le reste de la production sera vendue en fonction du niveau de la récolte, à l’instar de ce fait la Côte d’Ivoire.

Quant à la consommation, les chiffres trimestriels de broyage ont baissé de 3,2% en Europe au second trimestre, à 344 890 t, a annoncé mardi l’Association européenne du cacao, tandis qu’hier, la National Confectioners Association (NCA) annonçait une hausse de 3,7% des broyages nord-américains (Etats-Unis, Canada et Mexique), à 123 731 t. Ce chiffre a dépassé les attentes des analystes. Quant à la Côte d’Ivoire, d’octobre à fin juin, les broyages ont atteint 407 000 t, en nette hausse par rapport aux 379 000 t sur la même période l’année dernière, a annoncé mercredi le groupement des exportateurs (Gepex). Pour le seul mois de juin,  la transformation de fèves a été de 45 000 t contre 41 000 t en juin 2018. Sur le troisième trimestre de la campagne, soit de mars à juin, ils ont atteint 177 262 t contre 171 400 t sur la même période en 2018. Rappelons que la capacité installée de broyages en Côte d’Ivoire est de 712 000 t ; la campagne dernière, 505 000 t ont été broyées localement.

L’Asie bat tous les records avec un boom de 16,3% de ses broyages de fèves de cacao au deuxième trimestre par rapport à la même période l’année dernière, annonce aujourd’hui la Cocoa Association of Asia (CAA) qui regroupe la Malaisie, Singapour et l’Indonésie.

Côté entreprise, le géant suisse de l’agroalimentaire Nestlé lance sa nouvelle barre de chocolat, sans sucre ajouté (lire nos informations).

CAFÉ

Le café Robusta n’a guère gagné mais en tous les cas il n’a pas perdu depuis vendredi dernier, clôturant hier soir à Londres à $ 1 427 la tonne sur l’échéance septembre contre $ 1 424 en fin de semaine dernière. En revanche, l’Arabica, quant à lui, a progressé à $ 1,086 la livre (lb) contre  $ 1,0665 vendredi dernier, une semaine où il avait perdu 3,9% de sa valeur.

Sur les marchés asiatiques, les prix au Vietnam sont restés inchangés par rapport à la semaine précédente tandis qu’en Indonésie, la prime a légèrement baissé à $ 150-180 pour du Grade 4, 80 défauts, contre $ 150-200 la semaine précédente car l’offre augmente.

Ainsi, dans les Central Highlands vietnamiens, les planteurs ont vendu à 34 500 dongs le kilo ($ 1,49-1,51) tandis que les négociants exportaient avec une décote de $ 120 la tonne par rapport au prix à Londres pour du Grade 2, 5% grains noirs et brisures. Ils estiment la récolte 2019/20 à 1,9 Mt, soit 31,67 Ms, en hausse de 2 à 3%.

S’agissant de l’actuelle campagne, au premier semestre, le Vietnam annonce une baisse de 11,5% de ses exportations, à 919 038 t, selon les chiffres des douanes. Les recettes chutent de 21,7%, à $ 1,57 milliard. Sur le seul mois de juin, ces expéditions ont glissé de 2,6% à 142 448 t ou encore 2,37 Ms.

Au Brésil, la récolte bat son plein. D’ailleurs, on n’avait plus connu depuis 2012 un tel rythme à la plus grande coopérative au monde et n°1 à l’export au Brésil, la Cooxupé. La récolte est de 20% en avance par rapport à l’année dernière. En cause, l’irrégularité de la météo qui a entrainé un murissement précoce des grains. Sur la campagne 2018/19 à fin juin, le Brésil a exporté 41,1 Ms, en hausse de 35% sur la campagne précédente. Rappelons que le Brésil représente 38% du marché mondial du café.

S’agissant du Brésil, ses exportations de café vers la Chine ont augmenté de 23,1% durant les cinq premiers mois de l’année, selon le Conseil brésilien des exportateurs de café (Cecafe)

Côté entreprise, notons que Michael Gelchie revient chez Louis Dreyfus pour diriger la plateforme café, remplaçant Markus Reis qui prend la direction du blé. Michael Gelchie était déjà chez Louis Dreyfus, de 1990 à 2010, avant d’aller chez Sucden Americas.

CAOUTCHOUC

Le marché du caoutchouc s’est redressé cette semaine mais les fondamentaux demeurent peu solides. Sur le Tokyo Commodity Exchange (Tocom) les cours ont clôturé à 184,2 yens ($1,71) le kilo contre 175,3 yens vendredi dernier. Même tendance, moins accentuée, sur le marché de Shanghai, les cours passant de 10 630 yuans la tonne à 10 660 yuans ($1550,31). Face à une offre abondante, la demande est faible en grande partie en raison de Pékin. La croissance économique de la Chine a ralenti au 2ème trimestre 2019 à 6,2%, soit son plus bas niveau enregistré depuis 27 ans.  Un ralentissement causé en particulier par les effets néfastes de la guerre commerciale  avec les Etats-Unis. De plus nous entrons dans la basse saison pour la production de pneumatiques et les ventes d’automobiles ne devraient pas se redresser. En outre, les stocks de caoutchouc dans les entrepôts surveillés par le Shanghai Futures Exchange ont augmenté de 2% le 12 juillet par rapport à une semaine auparavant.

La douzième conférence annuelle sur le caoutchouc de l’Association des pays producteurs de caoutchouc naturel (ANRPC), se tiendra en Indonésie le 7 octobre, à Yogyakarta. Il portera sur les préoccupations des petits exploitants au sujet de l’initiative de durabilité. “Le secteur de la production de caoutchouc naturel dominé par les petits exploitants est limité par l’adoption des normes de durabilité définies et établies en grande partie par le secteur de la fabrication de pneus pour automobiles. Le coût supplémentaire lié à l’adoption des pratiques prescrites, le coût du maintien des normes, et les frais anormalement élevés pour la certification, rendant difficile la participation des petits exploitants pauvres en ressources lorsque l’industrie mondiale du caoutchouc se dirige vers une chaîne de valeur durable “, a déclaré dans un communiqué le secrétaire général de l’ANRPC, Nguyen Ngocen Bich. “Environ 90% de l’offre mondiale de caoutchouc naturel provient du secteur des petites exploitations. L’inclusion des petits exploitants pauvres en ressources dans l’initiative de durabilité ne sera possible que si les normes prescrites, ainsi que le système de certification, peuvent être adaptés. Dans ce contexte, la conférence tentera d’identifier les normes qui conviennent aux petites exploitations et qui sont acceptables pour les autres segments de la chaîne de valeur de l’industrie “, a ajouté  Ngocen Bich.

Au Cambodge, les exportations de caoutchouc au 1er semestre 2019 ont progressé de 24% en volume à 104 261 tonnes. Elles ont généré $139 millions de devises avec un prix moyen de la tonne de caoutchouc à $1 339 la tonne, selon le département du caoutchouc du ministère de l’Agriculture. Le Vietnam est le principal acheteur du caoutchouc cambodgien suivi par la Malaisie.

Le développement du secteur du caoutchouc au Cambodge est contraint par une pénurie de main d’œuvre dans les plantations et la baisse des prix. “Si les prix restent bas ou même baissent, et si la situation de la main-d’œuvre ne change pas, de nouveaux investissements dans le caoutchouc sont peu probables” estime Men Sopheak, secrétaire général de l’Association pour le développement du caoutchouc.

En 2018, le Cambodge a exporté 210 000 tonnes de caoutchouc pour une valeur d’environ $  300 millions

COTON

Le marché du coton glisse à nouveau cette semaine. A moins d’un accord entre la Chine et les Etats-Unis et/ou des incidents climatiques, les cours devraient continuer sur leur tendance baissière et passer sous la barre des 60 cents la livre. Les prix du coton ont déjà cédé plus de 16% depuis le début de l’année. Jeudi les cours ont clôturé à 61,71 cents la livre contre 62,68 cents vendredi dernier.

Alors que les conditions météorologiques pour la culture du coton  sont pour l’instant excellentes confortant une offre mondiale importante, la demande s’est affaiblie. « Le problème numéro un pour le coton est la demande mondiale qui est terrible. C’est une situation épouvantable. Aucune demande d’exportation, nous avons beaucoup de coton dans le monde, la baisse est assez forte depuis des semaines » a indiqué  John Bondurant, un négociant basé à Memphis, dans le Tennessee.

Pour Plexus Cotton « un dollar américain plus faible serait le seul autre facteur potentiellement haussier auquel nous pouvons penser ». Mais d’un autre côté, le négociant estime que « le dollar américain restera fort par rapport aux autres grandes devises et en particulier par rapport aux devises des marchés émergents qui peinent à assurer le service de leur dette extérieure ».

Au Kenya, la culture commerciale du coton Bt est lancée avec la diffusion des semences  sur plus de 1000 sites (Lire  Au Kenya, top départ pour le coton OGM).

Au Zimbabwe, la Cotton Company of Zimbabwe (Cottco) a augmenté le prix au producteur de coton  de 54% afin de protéger les cotonculteurs de la hausse de l’inflation. Le gouvernement avait initialement fixé le prix au producteur à $1,95 le kilo, mais les fortes pressions inflationnistes persistantes ont rendu nécessaire la révision à la hausse. L’inflation a atteint des niveaux à trois chiffres le mois dernier, avec un taux annuel de 175,9% en juin, contre 97,9% en mai, selon les derniers chiffres publiés par ZimStats. « À compter d’aujourd’hui (ndlr 15 juillet), nos agriculteurs recevront $3 par kilo», a déclaré Pious Manamike, directeur général de Cottco.

En Ouzbékistan, un laboratoire de recherche sur la sélection, la production de semences et la technologie agricole de la culture du coton  sous la houlette du ministère de l’Agriculture est en cours de création  avec l’appui de la Chine. L’Académie chinoise de l’agriculture a alloué $3,6 millions pour équiper ce laboratoire. De plus, des fonds seront dédiés pour assurer son fonctionnement mais aussi pour former et perfectionner  des  scientifiques ouzbeks à l’Académie chinoise de l’agriculture. En outre, seront testées sur une superficie de 1000 hectares dans 12 régions et la République du Karakalpakstan de nouvelles variétés transgéniques créées par des les Chinois, selon Euclid Infotech.

HUILE DE PALME

Le marché de l’huile palme a alterné baisses et hausses cette semaine surtout en raison de facteurs extérieurs comme l’évolution du ringgit et des huiles concurrentes. Il fini la période sous revu en hausse à 1983 ringgits (482,13) la tonne jeudi à la clôture de la Bursa Malaysia Derivatives Exchange contre 1944 ringgits vendredi dernier.

La semaine a été surtout marquée par l’offensive de la Malaisie et l’Indonésie vis-à-vis de l’Union européenne pour contrer sa politique qui vise à réduire la part de l’huile de palme dans les biocarburants jusqu’à son élimination totale en 2030. La ministre malaisienne des Industries primaires, Teresa Kok, a affirmé que « la Malaisie va porter plainte auprès de l’Organisation mondiale du commerce (OMC), d’ici novembre vraisemblablement ». Du côté de l’Indonésie, sur la même longueur d’ondes que la Malaisie, envisage diverses options mais est déterminée à prendre des mesures. Une d’entre elles consiste à arrêter toutes les livraisons d’huile de palme en Europe lorsque la demande sur le marché national et les marchés étrangers alternatifs augmente. “Nous sommes ouverts à toutes les options disponibles“, a déclaré le ministre de la coordination des Affaires maritimes, Luhut Pandjaitan. “S’ils offrent un défi, nous l’acceptons. Nous savons que cela pourrait être douloureux de notre part, mais il s’agit de la fierté d’un pays. Des millions d’agriculteurs et de travailleurs concernés seraient touchés. Comment pourrions-nous ne pas les défendre?” a-t-il ajouté. De son côté, le directeur de l’agence d’analyse et de développement des politiques au ministère des Affaires étrangères indonésien Siswo Pramono a estimé “Lorsque la politique B50 (ndlr qui consiste à augmenter la part d’huile de palme dans le biocarburant en Indonésie) sera mise en œuvre et, parallèlement à la demande croissante d’huile de palme brute sur d’autres marchés alternatifs, nous pourrions simplement déplacer la partie européenne sur les marchés intérieurs et autres marchés alternatifs» tout en précisant que les exportations vers l’Europe totalisaient environ 5 millions de tonnes par an, soit environ 18% des exportations totales du pays.

L’Indonésie et la Malaisie, avec la participation de la Colombie, ont eu l’occasion d’accorder leurs violons  lors de la 7ème réunion ministérielle du Conseil des pays producteurs d’huile de palme (CPOPC)  qui s’est déroulée le 16 juillet à Kuala Lumpur. Le communiqué à l’issue de la réunion mentionne notamment que les ministres regrettent la nouvelle directive européenne entrée en vigueur le 10 juin 2019 et ce malgré les divers efforts déployés par les pays producteurs pour fournir des informations sur les initiatives en matière de durabilité. Ils affirment  que la Malaisie et l’Indonésie sont déterminées à contester la directive par l’intermédiaire de l’Organe de règlement des différends de l’OMC et par d’autres voies possibles. Le communiqué ajoute : «Prenant note que la délégation du CPOPC et la Commission européenne ont convenu d’organiser des dialogues réguliers, la réunion a proposé de rechercher la création d’un groupe de travail mixte CPOPC-UE sur l’huile de palme, en tant que nouvelle plate-forme pour répondre à l’Acte délégué de l’UE». Ce groupe de travail proposé associera d’autres producteurs d’huile de palme, notamment africains, et soulèvera la question des petits exploitants et de la réduction de la pauvreté.

En Inde, les importations d’huile de palme ont chuté de 16% en juin par rapport au mois précédent, tandis que les importations totales d’huile alimentaire ont baissé d’environ 9%. Le plus gros importateur d’huile végétale au monde a acheté 686 886 tonnes d’huile de palme le mois dernier, contre 818 149 tonnes en mai, selon les données mensuelles publiées par la Solvent Extractors ‘Association of India (SEA). Les importations totales d’huile alimentaire du pays se sont chiffrées à environ un million de tonnes en juin, contre 1,1 million de tonnes en mai.

L’Indonésie  a exporté 2,03 millions de tonnes (Mt) d’huile de palme et de palmiste en avril et 2,40 Mt en mai  a annoncé lundi l’Association indonésienne de l’huile de palme (GAPKI). Les exportations ont augmenté de 12% en mai, après une baisse de 9% en avril. Les expéditions du premier producteur mondial d’huile de palme sont restées sous pression, principalement en raison des restrictions commerciales imposées sur son plus grand marché, l’Inde, où elle a continué à perdre du terrain face à la Malaisie, a déclaré GAPKI dans un communiqué. Les stocks d’huile de palme s’élèvent à 3,53 millions de tonnes à la fin du mois de mai.

La Russie s’apprête à supprimer l’avantage en matière de TVA sur l’huile de palme, la taxe revenant à 20% au lieu des 10% actuellement en vigueur. Le président de la Douma, Viatcheslav Volodine, et le Premier ministre, Dmitry Medvedev ont approuvé la présentation d’un projet de loi sur l’élimination de la préférence en matière de TVA pour l’huile de palme. “Nous avons discuté des communications des citoyens sur l’inadmissibilité de l’utilisation omniprésente de l’huile de palme dans les produits alimentaires. Les gens pensent que cela diminue la qualité des produits alimentaires et est parfois malsain. Il a donc été décidé de supprimer la préférence de 10% en matière de TVA pour l’huile de palme. et revenir au taux normal de 20%”, a déclaré Viatcheslav Volodine aux journalistes selon Interfax.

Le Fonds mondial pour la nature (WWF) conclut à l’issue  de l’enquête la plus intensive jamais réalisée sur les grands singes dans le monde que  les populations d’orang-outan présentes dans les parcelles forestières découvertes dans des plantations de palmiers à huile dans l’État de Sabah situé dans l’est de la Malaisie ont diminué de 30% en 15 ans. Au moins 650 orangs-outans ont été perdus dans les zones protégées des basses terres orientales de Sabah entre 2002 et 2017 précise le WWF. Toutefois, la population globale de l’espèce dans la région est stable aux alentours de alentours de 11 000.

RIZ

Les prix à l’exportation dans les principaux pays d’Asie producteurs de riz ont peu varié cette semaine avec en toile de fonds une demande toujours faible.

Au Vietnam, les prix du Viet 5% sont passés à $335 la tonne contre $335 -$340 la semaine dernière. “Les exportateurs augmentent les achats auprès des agriculteurs locaux pour les contrats signés précédemment, principalement avec des clients aux Philippines et en Afrique”, a déclaré un négociant basé à Ho Chi Minh-Ville. Les exportations vietnamiennes de riz au premier semestre de 2019 ont diminué de 3,6% par rapport à l’année précédente, pour s’établir à 3,36 millions de tonnes, selon les données des douanes.

En Inde, les prix du riz étuvé 5% sont restés inchangés autour de $374-$377 la tonne cette semaine, alors que la demande des acheteurs en Afrique était modeste.

De nombreux Etats producteurs de riz ont reçu des précipitations inférieures à la normale, ce qui pourrait nuire au rendement des cultures semées en été, a déclaré un exportateur basé à Kakinada, dans le sud de l’État d’Andhra Pradesh. Les pluies de mousson en Inde ont été inférieures de 20% à la moyenne pendant la semaine se terminant mercredi, soulevant des inquiétudes quant à la production.

En Thaïlande, les prix du Thaï 5% se sont établis à $401-$402 la tonne contre $390 -$404 la semaine dernière. La demande a été lente, alors que de rares précipitations pourraient nuire aux prochaines récoltes.

Le Bangladesh pourrait faire face à une énorme perte de riz paddy, de vastes étendues de terres ayant été submergées par les inondations, ont déclaré des responsables du ministère de l’Agriculture.

En Afrique, AfricaRice vient de lancer le projet Systèmes agricoles durables et diversifiés à base riz où la recherche et les innovations seront mises à contribution afin d’améliorer la production de riz des petits exploitants agricoles en Afrique tout en réduisant l’impact sur l’environnement (lire AfricaRice mise sur la recherche pour intensifier les systèmes rizicoles en Afrique).

SUCRE

Le sucre roux se retrouve en dessous de la barre des 12 cents, clôturant hier soir à New York à 11,55 cents la livre (lb) contre 12,30 cents en fin de semaine dernière ; il avait déjà glissé de 0,5% sur la semaine dernière. Hier, c’était sa sixième clôture négative consécutive.

Le sucre blanc, en revanche, a repris des couleurs, terminant à $ 312,60 la tonne hier soir à Londres contre $ 306,80 vendredi dernier, lorsqu’il avait touché les $ 305,70 en cours de séance, son plus bas en 11 mois. Une hausse liée aux 793 350 t de sucre blanc de Thaïlande soumissionnées sur le contrat août qui est arrivé à échéance mardi, les acheteurs étant ED & F Man pour 470 200 t, Sucden pour 253 150 t, FCStone pour 59 100 t et Macquarie Bank pour 10 900 t. Les vendeurs étaient BNP Paribas pour 493 350 t, ADM Investor pour 200 000 t et Marex Financial pour 100 000 t.

Un marché qui, globalement, reste sous pression face à une demande léthargique et une offre pléthorique, notamment avec la perspective que l’Inde exporte jusqu’à 8 Mt de sucre.

Car, malgré la plainte déposée devant l’Organisation mondiale du commerce (OMC) par ses concurrents brésiliens et australiens, l‘Inde a décidé de maintenir ses subventions à l’exportation de sucre afin d’alléger ses stocks. Rappelons qu’à cause d’une surabondance des récoltes, les raffineries indiennes ne parviennent pas à payer les producteurs de canne et sont surendettées. Il faut donc alléger le marché pour faire regrimper les prix sur le marché intérieur. Les exportations indiennes ont bondi, atteignant 3,3 Mt cette année contre 620 000 t il y a un an. Le gouvernement indien verse déjà une subvention au transport de la canne et paie directement 138 roupies la tonne au planteur contre 55 roupies l’année dernière. Les autorités indiennes étudient actuellement les aides qui seront accordées la campagne prochaine lorsque 7 à 8 Mt devraient être exportées. Notons que les stocks indiens d’ouverture de campagne 2019/20 seraient de plus de 14,7 Mt, ce à quoi s’ajouterait une récolte pouvant atteindre 28,2 Mt alors que la demande nationale en sucre est de 26 Mt. L’abondance pèse !

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