Ellen Johnson Sirleaf défend son bilan agricole au Liberia

 Ellen Johnson Sirleaf défend son bilan agricole au Liberia
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Ebola et le déclin des exportations traditionnelles, notamment le caoutchouc naturel et le minerai de fer, ont mis l'économie du Liberia sous tension sévère, a souligné la présidente Ellen Johnson Sirleaf dans son discours sur l'Etat de la République, lundi, devant l'Assemblée nationale à Monrovia.

D'entrée de jeu, elle a donc demandé aux députés de bien vouloir voter cette année un certain nombre de lois qu'elle juge importantes dont, ayant trait à l'agriculture, la création d'une Autorité foncière (Liberia Land Authority), la loi foncière (Land Rights Bill), la loi sur la conservation de la vie sauvage et la gestion des espaces protégés (National Wildlife Conservation and Protected Areas Management Law). En outre, elle a souligné l'importance d'une loi ratifiant l'accord de concession entre le gouvernement et la Liberia Cocoa Corporation, une autre pour créer un Fonds de développement pour le caoutchouc (Rubber Development Fund), et une autre encore pour lancer l'Autorité régulatrice des produits agricoles (Liberia Agriculture Commodity Regulatory Authority).

Dans son discours, elle a rappelé avoir fait passer des décrets –face à l'urgence– tendant à suspendre les droits d'importation sur le riz, sur l'équipement agricole et agro-industrielle, sur les semences et sur le bétail sur pied.

Dressant le bilan de son action depuis son élection en 2006, elle a souligné les $ 16 milliards en investissements directs étrangers (IDE) mobilisés au fil des années et destinés, en matière agricole,  à 5 projets de grandes plantations d'huile de palme ainsi qu'au renouveau du secteur caféier et cacao, les autres projets portant sur 4 opérations de minerai de fer et un programme d'exploration pétrolière. Toutefois, sur ce total, et en raison des crises économiques mondiales mais aussi des litiges fonciers et salariaux, seulement $ 4,2 milliards auraient été mobilisés, a-t-elle souligné.

Un secteur agricole, comme les autres domaines économiques, mis à mal par la chute de la croissance économique nationale. En effet, a-t-elle rappelé, si la croissance a caracolé à 12,7% en 2007, soit un an après son élection, elle a chuté à 0,7% en 2014 du fait de l'impact d'Ebola puis à 0,3% en 2015.

Inventaire des fermes et valeur ajoutée

Avec pour ligne de mire la prochaine élection présidentielle en 2017, la présidente a défendu son bilan notamment agricole, estimant ce secteur sur la voie d'une croissance rapide, notamment "grâce aux politiques et programmes formulés, avec l'assistance technique et financière de la Banque africaine de développement, répliquant le succès de la transformation agricole au Nigeria."

Le gouvernement est en train de finaliser un pan d'action détaillé sur 2 ans qui entend inventorier les fermes à travers le pays et développer l'approche chaîne de valeur, allant du produit agricole à la transformation totale de produit, notamment pour le riz, le manioc, le cacao, l'huile de palme, le caoutchouc, les  volailles et le poisson tant de mer que de l'aquaculture. Et le chef de l'Etat de déplorer dans son discours que le Liberia n'a pas pu pleinement bénéficier des cours mondiaux élevés du cacao ces dernières années en raison de l'absence d'unités de transformation et de création de valeur ajoutée. Ceci dit, elle a cité les bons résultats de 7 coopératives dans le conté de Lofa qui, de juillet à novembre 2015, ont produit près de 300 t de cacao générant $ 500 000 en vente. A cette occasion, Ellen Johnson Sirleaf a réaffirmé que les bénéficiaires ciblés des actions sont bien les petits producteurs.

L'Institut de recherche agricole (CARI) a été réactivé et une nouvelle autonomie de gestion lui a été conférée. Il a notamment travaillé, en collaboration avec l'Africa Rice Center, sur la disponibilité de semences de riz, certifiées et à haut rendement. Une politique qui a porté ses fruits puisque, souligne-t-elle, la récolte est record, notamment dans le conté de Lofa.

Dans son bilan passant en revue l'ensemble des secteurs de l'économie et de la vie politique et sociale, Ellen Johnson Sirleaf n'a pas manqué de mentionner, entre autres, l'entrée du Liberia à l'Organisation mondiale du commerce (OMC) le 16 décembre dernier.  Un élément non négligeable, là aussi, du paysage agricole national en devenir.

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