Chronique Énergies renouvelables en Afrique de l’Ouest au 2 mai 2023

 Chronique Énergies renouvelables en Afrique de l’Ouest au 2 mai 2023
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Il est beaucoup question d’hydrogène dans l’actualité des énergies renouvelables en Afrique, du moins dans le cadre de conférences que ce soit celle qui s’ouvre aujourd’hui à Aix-en-Provence en France, ou lors du World Power-to-X Summit prévu fin juin au Maroc. Des énergies renouvelables qui verront le jour de façon progressivement, notamment en réduisant petit à petit l’usage du charbon, comme l’indique la Banque mondiale dans le cadre de  son cadre « Scaling Up to Phase Down ». Une progressivité qui est plus ou moins forte, la Gambie estimant pour sa part qu’il faut maintenant être plus agressif pour aller plus vite. Le Nigeria, quant à lui, réaffirme son cap de 250 GW de solaire. Toute transition -accélérée ou non-  nécessitant formation, la Côte d’Ivoire s’attelle à créer des cursus dans pour  ses universités.

AFRIQUE

La 13ème édition des Tables rondes de l’Arbois et de la Méditerranée, plateforme d’échanges directs entre scientifiques et grand public, s’ouvrent aujourd’hui à Aix-en-Provence sous le thème “L’Hydrogène demain : mythes et réalités”. Différentes pistes autour de l’hydrogène vert dans la diversification des sources d’énergies au Maroc et sur le reste du continent africain devraient être évoquées avec pour objectif de proposer un modèle énergétique décarboné notamment en Europe et en Afrique.

Sur le continent africain, la production d’hydrogène vert serait en plein essor et devrait atteindre 50 millions de tonnes (Mt) par an d’ici 2035, indique le communiqué. Cette production pourrait réduire de 40% les émissions de CO2 de l’Afrique. Cette source d’énergie est cruciale, notamment pour la fabrication de batteries rechargeables, la production de certains produits chimiques et dans le secteur de l’industrie agro-alimentaire.

La production d’hydrogène vert repose sur un processus de transformation de l’ammoniac, dont le Maroc produit environ 1 million de tonnes par an et dont une partie peut être transformée en hydrogène vert. Il sera ainsi utilisé pour produire à moyen terme des combustibles synthétiques à base d’hydrogène vert, comme le kérosène, le méthanol ou encore le diesel synthétique. En utilisant cette méthode, ce sont 50 Mt d’hydrogène vert par an qui pourraient être fabriqués d’ici 2035. Une méthode particulièrement adaptée aux pays qui ont des ressources abondantes en gaz naturel et en énergie solaire.

A noter, par ailleurs, que l’Institut marocain de recherche en énergie solaire et énergies nouvelles (IRESEN) organisera une troisième édition du World Power-to-X Summit du 26 au 28 juin à Casablanca et Guelmim, le rendez-vous de l’hydrogène vert en Afrique, rapporte consonews. Cet événement est organisé par l’IRESEN en collaboration avec le Cluster Green H2, l’Université Mohammed VI Polytechnique (UM6P) et le Conseil régional de Guelmim Oued Noun, sous l’égide du Ministère de la Transition énergétique et du Développement durable du Royaume du Maroc.  Cette 3ème édition se concentrera sur l’hydrogène vert et ses applications.


La transition énergétique dans les pays en développement nécessitera une transformation sans précédent des infrastructures du secteur de l’électricité, qui passera par un accroissement de l’efficacité énergétique et des énergies renouvelables et par une réduction progressive de la production d’électricité à partir du charbon. Le nouveau cadre de cette transition énergétique proposé par la Banque mondiale, intitulé « Scaling Up to Phase Down », sert de feuille de route pour identifier les difficultés de financement et élaborer une approche globale pour y remédier, indique la Banque.

Sans moyens de financer une transition énergétique et des infrastructures de réseau, les pays en développement payent leur électricité au prix fort. Ils n’ont pas la possibilité de participer à des projets d’efficacité énergétique ou d’énergie renouvelable et se retrouvent enfermés dans des projets de production d’énergie à partir de combustibles fossiles dont les coûts sont élevés et instables, souligne le communiqué.

Selon la Banque mondiale, les pays à revenu faible ou intermédiaire abritent 89% des centrales à charbon du monde menacées d’abandon, pour lesquels les investissements de réhabilitation sont estimés à environ $ 1 000 milliards. Une transition énergétique nécessitera des flux de capitaux beaucoup plus importants que ceux qui sont mobilisés aujourd’hui pour répondre aux besoins de croissance de la production d’électricité sobre en carbone.

Le cadre « Scaling Up to Phase Down » présente les défis auxquels sont confrontés les pays en développement qui se lancent dans la transition énergétique, afin de trouver des solutions. Trois obstacles majeurs empêchent ces pays d’accélérer leur transition : les coûts d’investissement initiaux, le coût élevé des capitaux qui détourner leurs choix d’investissement des énergies renouvelables, des lacunes fondamentales dans les capacités institutionnelles ce qui entrave l’accélération de la transition.

Scaling Up to Phase Down propose six étapes essentielles pour surmonter les obstacles aux énergies renouvelables. Le cercle commence par la volonté et l’impulsion des pouvoirs publics, qui conduisent à un environnement réglementaire favorable, des institutions de plus en plus performantes et des instruments permettant de réduire les risques au minimum. Ces bases permettent alors l’attribution transparente et compétitive des projets, avec à la clé un développement des énergies renouvelables qui permette de répondre à des besoins urgents, notamment la sécurité énergétique, l’accessibilité financière de l’énergie et la création d’emplois.

D’autre part, il faut une planification plus approfondie. Ainsi, le refinancement des emprunts souscrits pour les centrales à charbon peut permettre d’avancer la date de leur mise hors service. Des financements concessionnels sont nécessaires pour aider les pays à tirer pleinement parti des avantages que procure l’abandon progressif du charbon en tant que bien public mondial.

Bien qu’ils représentent les deux tiers de la population mondiale, les pays en développement ne reçoivent qu’un cinquième des investissements mondiaux dans les énergies propres.

COTE D’IVOIRE

Le ministère ivoirien de l’Enseignement supérieur et de la recherche scientifique prépare l’ouverture de plusieurs cursus de formation dans les énergies renouvelables dans les universités publiques du pays dans le cadre du projet « Formation professionnelle interuniversitaire dans les secteurs des énergies renouvelables et l’efficacité énergétique en Côte d’Ivoire », indique Ecofin.

L’objectif pour la Côte d’Ivoire est de devenir un hub énergétique à l’horizon 2030.

« La Côte d’Ivoire, à l’instar des autres pays, dispose de nombreuses ressources naturelles telles que la biomasse, le solaire. Malheureusement, ces ressources sont sous-exploitées, surtout par manque de compétences techniques mais aussi par manque de compétences humaines. On sait que la Côte d’Ivoire s’est engagée à être un hub énergétique à l’horizon 2030, à accroître sa production énergétique. Pour atteindre ces objectifs, il faudrait des hommes et des femmes qui maîtrisent l’aspect technologique qui va avec », a déclaré le coordonnateur Dodou Franck selon notre confrère.

GAMBIE

La Gambie veut atteindre l’accès universel à l’énergie en 2025. Pour cela, Mansata Darboe-Touray, secrétaire permanente adjointe du ministère du Pétrole et de l’énergie a souligné que, malgré des gains importants dans les opérations de la Gambia National Water & Electricity Company (Nawec), il est nécessaire de réintroduire des « mesures agressives d’efficacité énergétique » en Gambie pour économiser plusieurs MW d’électricité.

Mansata Darboe-Touray s’exprimait ainsi mercredi dernier lors d’un atelier de consultation nationale sur le développement d’un cadre propice à l’efficacité énergétique organisé dans le cadre du processus d’élaboration et de mise en œuvre d’un programme national d’efficacité énergétique avec le soutien de la Banque mondiale

NIGERIA

Le développement des énergies renouvelables, en particulier solaires, est au cœur du plan de transition énergétique du Nigeria, le pays visant à développer 250 GW de capacité solaire d’ici 2060, a rappelé la semaine dernière le vice-président nigérian Yemi Osinbajo. Le plan recommande le rôle du gaz comme combustible de transition pour équilibrer de grandes quantités d’énergie solaire sur le réseau, a-t-il ajouté lors d’une conférence à l’Université de Pennsylvanie à Philadelphie axée sur la transition énergétique en Afrique.

Il a indiqué que l’Afrique ne devrait pas être considérée simplement comme une victime mais comme une solution dans le changement climatique, notamment grâce à son grand potentiel en hydrogène.

 

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