Le cacao ivoirien entrera-t-il dans  l’Union européenne en 2024 ?

 Le cacao ivoirien entrera-t-il dans  l’Union européenne en 2024 ?

@ Pixabay

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L’Union européenne s’inquiète des difficultés du premier producteur mondial de cacao,  la Côte d’Ivoire, à mettre en œuvre les mesures de durabilité nécessaires pour que ses fèves répondent aux nouvelles normes de l’Union européenne contenues dans la loi sur la déforestation importée qui entrera en vigueur en 2024 (Lire : Le Parlement européen adopte la loi historique sur la déforestation).

Si Abidjan a lancé en mars 2023 une stratégie nationale pour le cacao durable (SNCD), destinée à mettre son cacao en conformité avec les exigences de l’UE, peu de progrès ont été enregistrés ont confié à Reuters des  responsables européens à Bruxelles et Abidjan.

“Nous avons de réelles inquiétudes concernant la Côte d’Ivoire et sa politique de développement durable. Nous sommes à un an de l’entrée en vigueur de ce nouveau règlement européen mais il n’y a pas ou très peu de progrès a déclaré l’un des responsables de l’UE.” Un autre responsable a souligné plusieurs domaines nécessitant une attention particulière. “Le système de traçabilité et de certification reste flou… et la politique gouvernementale en matière de protection des forêts et de lutte contre le travail des enfants ne semble pas efficace et opérationnelle. Nous ne voyons aucun changement par rapport à ce qui a été fait dans le passé ».

En réponse, le directeur du Conseil Café Cacao Yves Brahima Koné, estime que la Côte d’Ivoire est sur la bonne voie. “La Côte d’Ivoire ne sera pas mal classée même si pour l’instant l’UE considère que nous sommes en retard. Notre nouveau système de durabilité, de traçabilité et de certification est presque terminé et sera mis en œuvre en 2024 ». Mercredi dernier, le conseil des ministres a adopté le décret instituant un Système national de traçabilité du café-cacao, qui devrait permettre de « déterminer l’origine des produits café et cacao à chaque niveau du circuit de commercialisation, de faire respecter le prix minimum garanti d’achat bord champ aux producteurs, de sécuriser les transactions financières dans la filière café-cacao et de préserver la qualité des produits en favorisant le respect des standards minimaux de durabilité » précise le communiqué. C’est l’une des pierres angulaires pour assurer la durabilité du cacao. Faut-il encore disposer des moyens pour le mettre en place.

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