Le Ghana sera-t-il sensible à l’opération de charme des Etats-Unis?

 Le Ghana sera-t-il sensible à l’opération de charme des Etats-Unis?
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« La vice-présidente Kamala Harris a entamé lundi une tournée d’une semaine en Afrique en annonçant que les États-Unis prévoyaient d’investir des centaines de millions de dollars sur le continent, mais elle s’est retrouvée à lutter contre la perception selon laquelle l’Afrique était simplement la dernière arène du jeu d’échecs géopolitique américain avec la Chine et la Russie », écrivait hier le Washington Post.

Elle a donc dû persuader le président ghanéen Nana Akufo-Addo que Washington était sincère  dans sa volonté de stimuler le développement économique du continent. D’ailleurs, de nombreux responsables du président Biden se rendent en Afrique cette année, voulant « rattrapent leur retard, car Pékin a forgé de nombreuses connexions sur le continent ces dernières années, aidant à financer de nombreuses routes, ports et autres projets », rappelle notre confrère américain. Le président Biden devrait venir sur le continent dans le courant de l’année.

Rappelons que lors du sommet États-Unis-Afrique en décembre les Etats-Unis se sont engagés à apporter un soutien de $ 55 milliards envers le continent au cours des trois prochaines années. Hier, Pamela Harris a promis $ 139 millions d’aide bilatérale au Ghana en 2024 notamment pour lutter contre le travail des enfants ou encore améliorer les prévisions météorologiques. Mais encore faut-il que le Congrès américain-qui connait de fortes divisions partisanes- l’approuve. Par ailleurs, Pamela Harris a évoqué plus de $ 100 millions pour un fonds de prévention des conflits régionaux pour le Bénin, le Ghana, la Guinée, la Côte d’Ivoire et le Togo. Les États-Unis ont également envoyé des troupes en Afrique pour aider les pays à former leurs forces militaires.

Les Etats-Unis ont également annoncé leur soutien à l’Union africaine, qui représente 55 États, pour devenir membre permanent du Groupe des 20.

La vice-présidente a appelé les bailleurs internationaux à restructurer la dette du Ghana. Le département du Trésor américain prévoit d’envoyer un conseiller à plein temps au Ghana pour aider son ministère des Finances à élaborer un plan de désendettement, selon le Washington Post.

Le président Akkufo-Addo s’est déclaré préoccupé de revoir le continent devenir à nouveau le théâtre des  tensions entre grandes puissances. Il a aussi regretté le manque d’investissements. “Nous avons toujours pensé que d’une manière ou d’une autre, nous ne figurions pas trop dans le domaine de l’investissement privé en Amérique. Or, de plus en plus d’entreprises américaines s’intéressent au Ghana, et nous voulons que cela soit accepté“, a-t-il déclaré lors de la conférence de presse. “Nous sommes impatients d’utiliser votre visite comme tremplin pour renouveler ces relations et les développer.”

Mais dans son toast, il a indiqué son scepticisme, souligne encore le Washington Post :  “Les grandes puissances de tout acabit, même amicales, qui piétinent les petites nations n’est pas quelque chose que nous apprécions“, a-t-il déclaré. “Et dans nos modestes méthodes, nous enregistrerons notre désapprobation à son égard.”

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