L’impact de la guerre en Ukraine sur le blé au Nigeria

 L’impact de la guerre en Ukraine sur le blé au Nigeria
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Le Nigeria est un important importateur de blé, sa production propre couvrant moins de 10% de ses besoins de consommation essentiellement pour la farine de blé qui est le principal ingrédient du pain, des pâtes et des nouilles. La région de la mer Noire est une source majeure d’approvisionnement en blé au Nigeria qui subit donc directement les perturbations liées à la guerre en Ukraine et la hausse de prix

Le Nigeria dépense plus pour les importations de blé dans un contexte de prix mondiaux élevés du blé provoqués par la guerre russo-ukrainienne“, observe le département américain de l’Agriculture (USDA). Précisant « La situation a eu un impact négatif sur la chaîne de valeur de l’approvisionnement en blé du Nigeria. Plus important encore, les registres officiels ont montré une réduction drastique des importations de blé dur en provenance de Russie en 2022, pays qui est l’une des principale source de blé bon marché du pays ».  En outre, « les difficultés actuelles à obtenir des lettres de crédit des banques nigérianes pour le blé russe sont inquiétantes – elles ont un impact négatif sur les importations. Dans le même temps, il est difficile de faire en sorte que les navires livrent du blé russe – entraînant une baisse des achats de blé russe par les importateurs de blé nigérians ».

Résultat, l’USDA estime que les importations de blé en 2023/24 vont diminuer de 1% à 5,45 millions de tonnes (Mt) suite à la hausse de prix mondiaux du blé. La consommation est aussi anticipée en baisse, de 6% à 5 Mt suite à la baisse du pouvoir d’achat des consommateurs mais aussi des difficultés des meuniers qui font face à la hausse de la matière première et aux coûts élevés de production. De plus en plus, les boulangers augmentent aussi le pourcentage de farine alternative (riz, manioc, sorgho) de 10% à 20 -30%.

La production de blé devrait grimper de 42% en 2023/24

Les efforts du gouvernement – qui a notamment adopté en 2022 une  stratégie nationale du blé – porteraient ses fruits en 2023/24 avec une hausse anticipée de 42% de la production nationale mais à seulement 156 000 tonnes. A la faveur d’un protocole d’accord entre la Flour Millers Association of Nigeria (FMAN) et la Wheat Farmers Association of Nigeria (WFAN) pour acheter le blé à un prix compétitif, les superficies devraient croitre de 30 à 42%. Le protocole couvre également l’appui à la production de semences et aux agriculteurs via des prêts aux intrants. Autant d’initiatives qui devraient accroître également  les rendements avec une augmentation anticipée de 9%.

Toutefois, l’USDA estime qu’ “à  long terme, les défis l’emportent sur les opportunités”. Parmi ces défis figurent l’accès entravé aux champs  des agriculteurs en raison de l’insécurité, des coûts de production élevés, l’infestation des foreurs de tige et Défis de sécurité à travers la production de blé limitent l’accès des agriculteurs aux champs. De plus, les coûts de production élevés, l’infestation de foreurs de tige et un  faible soutien du système financier.

 

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