Montée en puissance de la production de cacao en Amérique du Sud

 Montée en puissance de la production de cacao en Amérique du Sud
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La production de cacao gagne du terrain en Amérique du Sud. La hausse des cours mondiaux de la fève brune conforte les agriculteurs dans cette orientation. Le Brésil, mais aussi l’Équateur et la Colombie, pourraient devenir des concurrents sérieux à l’Afrique, les plantations de cacao étant plus productives et plus conformes aux exigences environnementales.

Le Brésil, puissance agricole et premier exportateur mondial de soja, de maïs, de café et de sucre, a vu ses plantations de cacao s’étendre sur les pâturages dégradés de la région amazonienne, ainsi que sur les grandes exploitations agricoles de la ceinture céréalière hautement développée. Autrefois deuxième producteur mondial de cacao après la Côte d’Ivoire, le Brésil a vu ses plantations dévastées par des champignons dans les années 80. Près de quatre décennies plus tard, les récoltes se rétablissent.

Le gouvernement brésilien prévoit que la production pourrait atteindre 300 000 tonnes d’ici 2025 et 400 000 tonnes d’ici 2030, contre environ 200 000 tonnes actuellement, ce qui transformerait le pays d’un importateur net à un exportateur régulier de ce produit.

En Équateur, la production annuelle a augmenté entre 400 000 et 430 000 tonnes en 2022/23 (octobre-septembre), contre 287 000 tonnes il y a cinq ans, selon les estimations de l’Organisation internationale du cacao (ICCO) et du groupe exportateur équatorien Anecacao. Le pays s’est hissé à la place de troisième producteur mondial, derrière le Ghana qui produit environ 750 000 tonnes. Le premier producteur est la Côte d’Ivoire avec 2,2 millions de tonnes. Anecacao estime que la production pourrait continuer à croître jusqu’à 800 000 tonnes d’ici 2030.

Des plantations à hauts rendements

Ces vergers de cacaoyers récemment plantés sont plus productifs que ceux d’Afrique. Les zones irriguées de haute technologie produisent jusqu’à 3 000 kilos de fèves de cacao sèches par hectare (ha), tandis que les nouvelles zones de l’État amazonien brésilien de Para produisent environ 2 000 kg/ha.  C’est bien supérieur au rendement moyen de la Côte d’Ivoire, de 500 à 600 kg/ha, qui est similaire à celui de l’Équateur. Celui du Ghana est plus petit, à environ 400 kg/ha.

Des plantations plus productives mais aussi plus compatibles avec les exigences environnementales. Le fait que le cacao soit une espèce indigène de la région amazonienne fait de sa plantation en Amérique du Sud une sorte de reboisement. Ces nouveaux vergers de la région amazonienne auraient un avantage sur le marché européen puisque la nouvelle législation européenne restreint les importations de produits en provenance de zones qui ont été déboisées pour la plantation de cultures. “Si vous plantez des cacaoyers là-bas (région amazonienne), cela est considéré comme une reforestation“, a affirmé à Reuters Jeroen Douglas, directeur de Solidaridad. Ainsi, précise-t-il un projet de reforestation avec du cacao, ainsi que d’autres arbres, fait partie des stratégies en cours pour renforcer la canopée amazonienne.

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