Samalife, la startup sénégalaise qui vous livre en un clic vos repas

 Samalife, la startup sénégalaise qui vous livre en un clic vos repas

@ CommodAfrica

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Rencontre à Emerging Valley  avec Tomoss Diende, CEO de Samalife, une startup  sénégalaise de tech food.

Quel est le concept de Samalife ?

Samalife est une entreprise de technologie alimentaire. Nous avons mis en place une dark kitchen, qui n’est rien d’autre qu’une cuisine commerciale optimisée pour la livraison de nourriture et repas. Aujourd’hui, vous avez les restaurants traditionnels. Imaginez que vous mettez en place des unités de production type restaurant mais qui n’accueillent pas de clients.

Nous sommes partis d’un constat. Il y a un boom démographique extraordinaire en Afrique, les services de livraison ont pris de l’ampleur et les gens ont moins de temps pour manger le midi et le soir. Vous avez aussi une attente en termes d’offres, de diversité des repas, de service client. Le facteur prix est aussi important.

Partant de tout cela nous avons décidé de mettre en place une unité de production en restauration où l’on est capable de produire plusieurs types de cuisine dans un même espace. Vous pouvez en fait avoir plusieurs marques virtuelles de restauration (française, africaine, chinoise …).

Nous arrivons à répondre à une demande et une attente : tous les jours mes goûts peuvent changer, je veux manger varié, je veux être livré en 30-45 mn, je veux de la qualité et il faut que la nourriture soit bonne.

Aujourd’hui après 18 mois d’activité, nous tournons autour de 1000 commandes par mois, ce qui est encore très petit par rapport à l’échelle que l’on peut atteindre.

Comment êtes-vous financé ?

C’est l’un des plus grands défis. Nous nous sommes lancés sur fonds propres. Nous sommes deux associés. Nous n’avons pas encore fait de levées de fonds.  Mais surtout, nous avons un background plutôt entrepreneurial-PME ce qui veut dire que dès le départ nous sommes sur un modèle de rentabilité où notre revenu doit permettre de financer le fonctionnement.  Les  financements  extérieurs ne peuvent qu’accélérer notre développement.

Aujourd’hui nous générons un excédent tous les mois qui est systématiquement réinvesti.

Comment vous êtes-vous fait connaître ?

On a essentiellement utilisé le digital. Beaucoup les réseaux sociaux, des campagnes SMS et WhatsApp, ce dernier marche très fort en Afrique.

Avez-vous acheté un fichier ?

Déjà sur notre site on collecte les contacts, on subventionne aussi l’acquisition client. Nous avons aujourd’hui un coût d’acquisition de $5.

Dans l’exploitation de la donnée, on utilise aussi beaucoup le comportement d’achat sur la plate-forme : qu’est-ce qu’il mange, à quelle heure, quelle fréquence … c’est assez hallucinant les use cases que l’on a pu développer.

Par exemple, je vais regarder toutes les personnes qui ont consommé une pizza le dimanche, je fais un export de ces données, j’envoie un message à tous ces clients avec un discount, une offre, un call action, et derrière dans les minutes qui suivent je vois rentrer les commandes sur la plateforme, je prends les numéros et je vérifie sur la liste que l’on vient d’envoyer et l’on voir les match.

Les clients nous disent beaucoup de chose à travers leur comportement d’achat mais nous ne les écoutons pas.

Comment fidélisez-vous vos clients ?

Plusieurs opérations pour les fidéliser. La collecte de points, les pizza day tous les mercredi, etc. Il y a deux manières de faire du marketing. Soit, je vais faire de la publicité, et aujourd’hui pour cela les budgets sont importants. Ou je consacre moins de budget mais je le tourne à l’avantage du client. Donc ce que l’on ne met pas sur des spots télé par exemple on le transforme en subvention pour le client.

Quel est le profil de votre client ?

C’est la classe moyenne, le prix d’un panier tourne entre €8 et €12 suivant les restaurants. Nous avons a une moyenne sur le panier global de 14 000 commandes de $10.

Comment livrez-vous les repas ?

Nous avons un modèle hybride. Dès le départ nous avons compris que vous avez-vous avez beau avoir une très belle cuisine si cela arrive froid ou en retard chez les clients toute la valeur que vous avez créée n’existe plus. Nous avons une flotte interne avec nos propres livreurs et nos propres motos mais on cherche aussi de l’expansion de capacités, notamment aux heures du rush, nous faisons appel à des sociétés externes et livreurs indépendants.

Votre flotte est électrique ?

Nous sommes encore à l’énergie fossile. Mais cela fait partis de nos objectifs. En 2024, nous avons prévu de commander des vélos électriques qui fonctionnent à l’énergie solaire comme en fabrique la startup SolarBox. Le coût d’acquisition et le tarif au kilomètre est avantageux pour nous. Nous allons y allez par étape avec dans un premier temps une flotte hybride avec des vélos électriques et des scooters à essence.

Sur toute la partie RSE, nous travaillons avec programme SAIS (Scaling digital Agriculture Innovations through Start-ups) du ministère fédéral allemand de la Coopération économique et du développement (BMZ), qui nous apporte beaucoup d’assistance technique sur les données, sur la partie QHSE et études de marché.

Dans votre dark kitchen utilisez-vous des produits locaux ?

80% des intrants de cuisine est acheté auprès des producteurs locaux. Nous sommes un acteur pérenne et nous voulons tisser une relation de long terme avec les producteurs locaux, qu’ils gagnent correctement leur vie et qu’ils nous fournissent des produits de qualité.

Quels sont vos projets de développement ?

C’est notamment la mise en place de plateformes de solutions pour les entreprises. Aujourd’hui beaucoup d’entreprises ont des repas subventionnés, nous voulons l’optimiser. En un clic, les RH, les finances pourront gérer les allocations par jour travaillé, la facturation, avoir une visibilité dans le reporting, etc.

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