L’implication agricole du “Mieux nourrir les enfants pour mieux performer économiquement”

 L’implication agricole du “Mieux nourrir les enfants pour mieux performer économiquement”
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Le nouveau Plan d’action multisectoriel pour la nutrition en Afrique, lancé mardi par la Banque africaine de développement (BAD), Big Win Philanthropy et la fondation Aliko Dangote, pourrait lancer un cercle vertueux dans lequel l’agriculture serait largement partie prenante.

Le constat est froid mais relativement simple : les enfants bien nourris réussissent mieux à l’école, gagnent 20 % de plus sur le marché du travail,  sont 10 % plus susceptibles de posséder une entreprise durable et 33 % moins susceptibles de vivre dans des ménages pauvres à l’âge adulte, soulignent les auteurs du Plan. Or, en 2017, plus d’un tiers des enfants de moins de cinq ans souffrant d’un retard de croissance dans le monde vivaient en Afrique, avec des taux de retard de croissance allant de 35,6% en Afrique de l’Est à 32,1%, 29,9%, 29,1% et 17,3% en Afrique centrale, Afrique de l’Ouest, Afrique australe  et Afrique du Nord respectivement. L’Afrique est la seule région au monde où le nombre d’enfants souffrant d’un retard de croissance a augmenté entre 2000 et 2017, une augmentation de l’ordre de 16 %, atteignant 58,7 millions.

Ce retard de croissance est causé par de multiples facteurs, tels que le manque de vitamines, de protéines et de graisses dans l’alimentation, aggravé par une mauvaise hygiène et un mauvais assainissement, ce qui provoque des maladies qui font perdre à l’organisme ses nutriments. Et il faut s’attaquer dès la naissance à ces retards de croissance car il est démontré que les enfants qui manquent de nutriments essentiels dans les 1 000 jours qui suivent la conception jusqu’à l’âge de deux ans souffrent d’un retard de croissance permanent.

Remplacer les cultures vivrières de base

D’où le focus mis sur 5 leviers pour améliorer la nutrition : l’agriculture aux côtés de la santé, de l’eau, l’assainissement et l’hygiène et la protection sociale. S’agissant de l’agriculture, il s’agit, selon le Plan, de remplacer les cultures vivrières de base, pauvres en micronutriments, par des variétés de cultures biofortifiées riches  en nutriments, notamment les haricots  à haute teneur en fer, les patates douces  à chair orange, le manioc jaune/doré, le maïs protéagineux de qualité, le riz enrichi en zinc et le millet perlé biofortifié. Concrètement, la Banque, souligne-t-elle, accordera une attention particulière à l’intégration d’interventions nutritionnelles intelligentes dans ses projets majeurs que sont les Technologies pour la transformation de l’agriculture en Afrique (TAAT) et le Programme des zones de transformation agro-alimentaire et des parcs agro industriels intégrés.

Dans l’élevage, il s’agit d’ accroître la propriété du bétail pour combler les lacunes alimentaires grâce à  la production locale. L’élevage de chèvres et de volailles fournit une variété de protéines et de micronutriments difficiles à obtenir en quantité suffisante à partir d’aliments d’origine végétale uniquement, d’autant plus que le lait et les œufs sont l’une des sources de protéines les moins chères parmi les aliments d’origine végétale et animale. Le poisson est une autre source peu coûteuse de protéines de haute qualité qui peut améliorer l’alimentation des ménages, même les plus pauvres.

Le Plan souligne aussi l’importance de mettre à l’échelle des jardins familiaux, et de relier ceci à des stratégies de communication visant à modifier les comportements et à promouvoir de meilleurs régimes alimentaires afin d’améliorer la disponibilité et la consommation de fruits et légumes et de produits d’origine animale riches en nutriments tout au long de l’année.

Source : BAD

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