Les revirements de la politique coton en Egypte

 Les revirements de la politique coton en Egypte
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Nouveau revirement de politique pour la filière du coton en Egypte ! En janvier, le gouvernement avait annoncé la fin des subventions ($ 45 les 160 kg) aux cotonculteurs, les incitant à ne pas récolter s'ils n'avaient pas de contrats pour le vendre.

Le 7 juillet, revirement : le ministère de l'Agriculture annonce l'interdiction de toute importation cotonnière afin de rebooster la filière locale de ce coton si spécial, à fibre longue, de très haute qualité, l'extra-long Giza 88 (voir nos informations http://www.commodafrica.com/node/11141/edit)).

Huit jours plus tard, le gouvernement fait à nouveau volte-face, sans donner de raisons hormis celle de vouloir "développer la culture du coton et soutenir les producteurs", souligne Reuters.

Cette mesure "renforce le sentiment général que les prises de décision politique en Egypte ne semblent pas faire l'objet de beaucoup d'analyse avant leur mis en place", remarque William Jackson de Capital Economics. Une façon de gouverner qui rend la vie difficile aux investisseurs.

Pourtant, la filière coton en Egypte est en plein désarroi: il y a 25 ans, le pays produisait 2,4 millions balles de coton ; il n'en produirait plus que 340 000 balles cette campagne, selon le département américain de l'Agriculture (USDA). La fibre de haute qualité est concurrencée par la Prima des Etats-Unis, tandis que les cotonculteurs égyptiens se tournent vers des cultures plus rentables et que les firmes textiles locales préfèrent importer du coton brut à faible prix pour fabriquer des vêtements bon marché. De toute façon, l'industrie textile égyptienne utilise deux fois plus de coton que le pays n'en produit, d'où le mouvement de panique lorsque l'interdiction d'importer de la fibre brute a été annoncée.

Selon des producteurs interrogés par Reuters, le problème principal est le manque de rendement de la filière égyptienne ainsi que le manque de soins apporté à la culture de la fibre d'exception. Ces dernières années, d'ailleurs, elle aurait été mélangée à d'autres variétés de coton même si les autorités ont fait remarquer une amélioration sensible sur ce point ces dernières années. Dans certaines régions, aucun autre coton ne peut être planté à l'exception du Giza 88 afin de préserver cette haute qualité lucrative et le renom de la filière égyptienne.

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