L’industrialisation de l’Afrique passera par l’agriculture

 L’industrialisation de l’Afrique passera par l’agriculture
Partager vers

« L’agriculture doit être à l’avant-garde de l’industrialisation de l’Afrique » a déclaré le président de la Banque africaine de développement (BAD), Akinwumi Adesina, en lançant les Perspectives économiques en Afrique 2018 à Abidjan en Côte d’Ivoire. L’industrialisation qui est une condition nécessaire pour créer des emplois, réduire la pauvreté et encourager une croissance économique inclusive. 

Le rapport, qui dresse chaque année l’évolution macroéconomique et les changements structurels des pays africains, est axé cette année sur les infrastructures où les besoins de l’Afrique sont évalués entre $230 et $170 milliards par an. Des investissements, qui sont rentables, et contribuent à stimuler et soutenir la croissance économique, et appuient notamment  le développement de la chaîne de valeur agricole.

La BAD estime que les économies africaines ont fait preuve de résilience dans un contexte extérieur difficile avec une croissance réelle pour l’ensemble du continent qui s’est rétablie en 2017 pour atteindre 3,6%. Elle devrait s’accélérer en 2018 et 2019 pour atteindre 4,1%. « Les réformes structurelles, la conjoncture macroéconomique favorable et la demande intérieure vigoureuse soutiennent la dynamique de croissance dans les pays dont l’économie est fondée sur l’exploitation de leurs ressources naturelles. Les pays africains devraient renforcer ce dynamisme économique pour hisser leurs économies vers un nouvel équilibre de la croissance tirée par l’innovation et la productivité plutôt que par les ressources naturelles », observe la BAD

L’agriculture est aussi l’une des solutions pour créer de l’emploi, l’un des défis de l’Afrique au cours du XXIème siècle. Le secteur agricole est encore aujourd’hui le principal employeur de plusieurs pays africains, représentant plus de la moitié des emplois entre 2011 et 2016. C’est aussi dans les zones rurales où résident 70% de la population. Mais, souligne la BAD, la productivité est faible. « Au cours des dernières décennies, par exemple, les rendements céréaliers ont augmenté de 164 % au Brésil, de 81 % en Uruguay, de 69 % au Chili et de 43 % en Malaisie, mais de moins de 40 % en Afrique ». En cause : des investissements insuffisants, des intrants de mauvaise qualité et le manque de technologies améliorées de production.

En outre, le lien entre croissance économique et création d’emploi est loin d’être automatique, au contraire. La forte croissance qu’a connu certains pays africains ne s’est pas accompagnée d’une croissance aussi élevée de l’emploi. La BAD préconise de s’orienter vers des modèles de croissance à forte intensité de main d’œuvre avec le développement du secteur manufacturier, en particulier l’industrie légère,  en s’appuyant sur les exportations. Et sur ce créneau l’agriculture présente «la voie la plus prometteuse pour une croissance tirée par les exportations dans de nombreux pays africains » ajoute la BAD.

Estimation du taux de croissance des pays d’Afrique de l’Ouest (en %)

Pays

2017

2018

2019

Bénin

5,5

6,1

6,5

Burkina Faso

6,7

6,6

 

Côte d’Ivoire

8

7,9

7,8

Gambie

5,1

 

 

Ghana

6,3

8,5

6,2

Guinée

6,4

6,2

6,2

Guinée Bissau

5,5

 

 

Liberia

2,6

3,9

5

Mali

5,5

5

4,9

Niger

5,2

5,4

5,2

Nigeria

0,8

2,1

2,5

Sénégal

6,8

7

 

Sierra Leone

5,7

6,1

6,5

Togo

4,5

5

5,3

Source : Perspectives économiques en Afrique – 2018, BAD

Autres Articles

Leave a Reply

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *