Adjoumani Kobenan au SIA 2022 : La crise en Ukraine aura forcément des implications négatives sur la Côte d’Ivoire

 Adjoumani Kobenan au SIA 2022 : La crise en Ukraine aura forcément des implications négatives sur la Côte d’Ivoire
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La Côte d’Ivoire n’aura pas recours au protectionnisme pour juguler la hausse des prix des produits alimentaires car c’est un pays ouvert, a précisé hier à CommodAfrica le ministre de l’Agriculture et du développement rural, Kouassi Adjoumani Kobenan, qui assistait à une conférence du Fonds interprofessionnel pour la recherche et le conseil agricoles (Firca) au Salon international de l’agriculture (SIA 2022) à Paris. Le pays important l’ensemble de ses céréales d’Europe notamment pour la fabrication du pain, la guerre en Ukraine aura « forcément » des répercussions sur la Côte d’Ivoire, a-t-il avertit.

 

CommodAfrica : Il y a une très forte hausse des prix des produits alimentaires en Côte d’Ivoire, comme dans le reste de l’Afrique de l’Ouest et du monde. Des négociations ou des réflexions sont-elles en cours au niveau de la Cedeao pour sécuriser l’approvisionnement et surtout pour réduire la hausse des prix ?

Kouassi Adjoumani Kobenan : Chaque pays a sa politique qu’il mène pour freiner cette hausse des prix des produits alimentaires qui n’incombe pas seulement à la Côte d’Ivoire. Ce sont des réalités auxquelles on s’habitue maintenant : il y a eu d’abord la Covid et aujourd’hui la crise en Ukraine va encore faire en sorte que les rapports entre nos pays et les pays qui nous alimentent dans ces produits vont être un peu estompés. Car lorsqu’il n’y a pas la possibilité de faire venir les produits, cela va poser véritablement un problème pour les différents pays de la sous-région.

Donc en tant que gouvernement, le Premier ministre nous a instruit de faire en sorte que nous puissions réduire cette hausse des prix en produisant nous-mêmes. Car si nous produisons en toute saison, il n’y a pas de raison que nous ne soyions pas capables d’approvisionner nos marchés.

Les chefs d’Etat sont conscients de cela. A l’occasion du récent Sommet Europe-Afrique, les sujets ont été évoqués et, plus ou moins, des solutions sont en train d’être envisagées. En ce qui concerne la Côte d’Ivoire, l’une des solutions est de pouvoir produire beaucoup et ne plus être tributaire des autres pays. Car si nous avons la possibilité de produire nous-mêmes puisque nous avons des terres propices, nous avons des plans d’eau extraordinaires par-çi-par-là, on ne parlera plus de pénurie et on parlera d’autosuffisance.

Certains pays d’Afrique de l’Ouest ont carrément interdit l’exportation de certaines céréales et des oléagineux et donc mis en place des mesures protectionnistes. Donc cela ne sera pas le cas au niveau régional, ni au niveau de la Côte d’Ivoire ?

Non, la Côte d’Ivoire est un pays ouvert. Toutes les transactions commerciales se font. On ne peut pas, nous, freiner le processus qui a toujours existé et qui fait qu’il y a une coopération fluide entre la Côte d’Ivoire et les autres pays. Nous avons besoin des pays qui nous alimentent et eux ont aussi besoin de nos produits pour être alimentés.

Avez-vous beaucoup de céréales qui viennent de Russie et d’Ukraine ?

Je ne sais pas. Nos produits viennent d’Europe… Maintenant, si ça transite par la France avant de nous arriver, c’est un autre problème. Dans tous les cas, la plupart du temps, en ce qui concerne le blé et les autres céréales pour faire le pain, tout nous arrive d’Europe puisque nous n’en produisons pas. Donc s’il y a une crise en Ukraine, forcément, cela aura des implications négatives sur la Côte d’Ivoire.

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