Le cacaoyer sous ombrage à l’épreuve de la sécheresse extrême en Afrique de l’Ouest
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La culture ombragée du cacao, ou agroforesterie cacaoyère, serait-elle en définitive la mauvaise solution pour s’adapter au changement climatique en Afrique de l’Ouest ? Une étude réalisée par la division Tropical Plant Production and Agricultural System Modeling (Tropags) de l’université de Göttingen en Allemagne a démontré que la culture du cacao sous ombrage a moins bien résisté à la sécheresse extrême que les cacaoyers cultivés en monoculture.
Publiée dans la revue scientifique Global Change Biology , l’étude réalisée par le doctorant Issaka Abdulai a évalué la résistance du cacaoyer à la sécheresse dans des conditions d’agroforesterie et de plein ensoleillement au Ghana en faisant appel à des techniques sophistiquées de mesure du flux de sève, du microclimat et de l’eau dans le sol. « L’étude montre qu’en situation d’extrême sécheresse le cacaoyer cultivé en plein soleil semble mieux résister au changement climatique que le cacaoyer cultivé sous couvert » indique Issaka Abdulai. Il estime qu’en agroforesterie, pendant les périodes d’extrême sécheresse, la concurrence pour l’eau du sol semble prévaloir sur la modération du microclimat assurée par les arbres d’ombrage.
« Ces résultats auront des implications politiques considérables et demandent de repenser les options d’adaptation au climat dans la première région mondiale de production de cacao » souligne Reimund P. Rötter, chef de la division Tropags. Une région qui est vulnérable au changement climatique et exposée à des situations agro-climatiques extrêmes plus fréquentes ces dernières années, à l’instar de phénomène El Nino de 2015/16.