Au Kenya, les dés OGM sont lancés

 Au Kenya, les dés OGM sont lancés
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Le dossier des OGM est en haut de la pile du monde de la recherche agricole au Kenya et, nécessairement, de la politique. L’introduction prochaine en culture du coton Bt devrait se faire d’un moment à l’autre. Actuellement, des essais de performance sont conduits dans sept régions du pays. Par ailleurs, des essais sur le maïs Bt démarreraient prochainement. De façon générale, au plan politique, on réfléchit à lever l’interdiction faite à l’importation de produits OGM, interdiction qui est en vigueur depuis 2012.

Ce sont les changements climatiques et leurs incidences sur les maladies et ravageurs qui ont hissé les OGM au rang des priorités nationales. Mais un certain nombre de groupes font pression sur le gouvernement pour qu’il étudie d’autres alternatives, comme l’agro-écologie et l’agriculture bio. Rappelons que l’agroécologie est une façon de concevoir des systèmes de production qui s’appuient sur les fonctionnalités offertes par les écosystèmes.

Pour l’heure, si la consommation de produits bio augmente au Kenya, l’essentiel de la production est destinée à l’exportation, a souligné Emmanuel Atamba, ambassadeur de Route to Food Initiative lors d’une récente réunion autour des OGM à Nairobi. Il a rappelé que l’insécurité alimentaire n’est pas une question de volumes de production mais d’accessibilité du consommateur donc de pouvoir d’achat et d’accessibilité géographique. Et les OGM ne résoudront pas ces problèmes là, a-t-il souligné. D’autre part, les OGM rendent l’agriculture dépendante de fournisseurs étrangers, notamment de multinationales,  fragilisant la souveraineté alimentaire.

Face à cette levée de boucliers, le directeur des services techniques à la National Biosafety Authority (NBA) au Kenya, Theophilus Mutui, s’est voulu rassurant : l’institution travaille à ce que l’environnement soit protégé lorsque le Kenya adoptera en définitive les OGM. Les dés OGM semblent donc, bel et bien, lancés…

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