José Graziano da Silva : “Il n’est pas nécessaire d’abattre des forêts pour produire plus de nourriture”

 José Graziano da Silva : “Il n’est pas nécessaire d’abattre des forêts pour produire plus de nourriture”
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Alors que l'agriculture demeure la principale cause de déforestation dans le monde, il est urgent d'encourager des interactions plus positives entre l'agriculture et la foresterie afin de mettre en place des systèmes agricoles durables et d'améliorer la sécurité alimentaire, souligne le rapport de la FAO La situation des forêts du monde présenté aujourd'hui à l'occasion de la 23ème édition du Comité des forêts de l'organisation (Cofo).

Les forêts jouent un rôle prédominant en matière de développement de l'agriculture durable, avec notamment le cycle de l'eau, la conservation de l'eau, le piégeage du carbone, des mécanismes naturels de lutte contre les ravageurs ou encore en influençant les climats locaux et en protégeant les habitats des pollinisateurs, ainsi que d'autres espèces.

"Le message du Cofo est clair : il n'est pas nécessaire d'abattre des forêts pour produire plus de nourriture", a déclaré le directeur général de la FAO, José Graziano da Silva.

Selon le rapport, dans les régions tropicales et subtropicales, l'agriculture commerciale de grande échelle et l'agriculture locale de subsistance sont respectivement responsables d'environ 40% et 33% de la transformation des forêts. Les 27% de déforestation restants sont principalement dus à la croissance urbaine, à l'expansion des infrastructures et à l'exploitation minière.

"On peut parvenir à une sécurité alimentaire grâce à l'intensification agricole et à d'autres mesures telles que la protection sociale plutôt qu'à travers l'expansion des zones agricoles qui se ferait au dépend des forêts", a déclaré Eva Müller, directrice de la Division de la FAO chargée des politiques et des ressources forestières. "Ce dont nous avons besoin, c'est d'une meilleure coordination intersectorielle des politiques liées à l'agriculture, à la foresterie, à l'alimentation et à l'utilisation des terres, d'un meilleur aménagement du territoire, de cadres juridiques efficaces et d'une plus implication majeure des communautés et des exploitants locaux."

"Les gouvernements doivent assurer aux communautés locales la sécurité des droits fonciers et des droits forestiers. L'agriculteur est le mieux placé pour savoir comment gérer ses propres ressources, mais souvent il ne dispose pas des instruments juridiques pour le faire", a-t-elle ajouté.

Le rapport présente les cas de sept pays à travers le monde, dont deux en Afrique de l'Ouest, le Ghana et la Gambie, où  il a été possible d'améliorer la sécurité alimentaire tout en augmentant ou en maintenant le couvert forestier. De 1990 à 2015, la Gambie, seul parmi les sept, a réussi à réduire de moitié le pourcentage de personnes souffrant de la faim tout en augmentant la zone forestière.

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