Le plan de bataille agricole du nouveau président du Ghana

Hier, lors de son discours sur l'état de la Nation, le tout nouveau chef de l'Etat du Ghana, Nana Addo Dankwa Akufo-Addo, a déclaré que l'agriculture doit être "le point de départ" pour remettre l'économie sur les rails. Or, l'état de l'agriculture n'est actuellement pas bonne, a-t-il souligné : les agriculteurs sont livrés à eux-mêmes, les prix des produits alimentaires sont élevés, et quasiment tout ce qui est consommé localement est importé, "dont des légumes de nos voisins sahéliens".
"Pourtant", a fait remarquer le président entré en fonction le 7 janvier, "l'agriculture offre la meilleure opportunité pour utiliser des méthodes modernes afin de changer la vie de beaucoup dans un lapse de temps le plus court possible".
Pour ce faire, il faut irriguer les terres, former les agriculteurs et surtout rendre ce secteur d'activité attrayant pour attirer un nombre croissant de personnes vers cette activité. Pour ce faire, une campagne nationale va être lancée "Planting for Food and Jobs" ("Semer pour de la nourriture et des emplois"), a annoncé le chef de l'Etat, sur financement du Canada ( C$ 125 millions, soit € 85,7 millions).
"Planting for Food and Jobs" prévoir la fourniture aux agriculteurs de semences améliorées, d'engrais, de services de formation et d'une stratégie de marketing et l'utilisation accrue du e-Agriculture. Dans chacun des 126 districts, des "fermiers progressifs" seront identifiés et enregistrés afin de démarrer cette campagne.
La nouvelle équipe au pouvoir fait de l'irrigation la pierre angulaire de sa politique, atour du concept d'"un village-un barrage". Nana Addo Dankwa Akufo-Addo a souligné, à cette occasion, que les trois régions au nord du pays seraient favorisées pour la mise en place de ce programme, afin que "les migrations annuelles soient minimisées et que la production alimentaire devienne plus prévisible".
Voulant mettre un terme aux 8 dernières années durant lesquelles l'investissement public dans l'agriculture aurait baissé, a-t-il précisé, des financements seraient disponibles dès le tout premier budget gouvernemental, a-t-il promis.
Enfin, rappelant que la transformation de produits agricoles a été l'amorce de l'industrialisation dans quasiment tous les pays, il a déclaré "qu'il était temps de prendre ceci au sérieux". Ceci diminuerait la perte de produits alimentaires durant la période des récoltes, fournirait des emplois et développerait l'agro-business. En outre, la mise à disposition de produits alimentaires transformés permet de faire gagner du temps à la population en général, sans oublier le développement ainsi d'une meilleure hygiène alimentaire.