Chronique Énergies renouvelables en Afrique de l’Ouest au 25 janvier 2023

 Chronique Énergies renouvelables en Afrique de l’Ouest au 25 janvier 2023
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Un important rapport a été publié sur le Nigeria par l’Agence internationale pour l’énergie renouvelable (Irena) dont nous nous faisons l’écho en soulignant les enseignements et hypothèses en matière agricole. Au Sénégal, l’actualité a porté sur la visite officilelle ce week-end de la secrétaire d’Etat américaine au Trésor qui a inauguré un projet d’électrification rurale réalisé par une entreprise américaine dans le cadre de l’important projet Power Africa. Le Sénégal dont le taux d’électrification nationale est de 76% selon la ministre de l’énergie Sophie Gladima Siby. Enfin, toujours dans l’actualité depuis une semaine, le projet du développeur kényan PowerGen avec InfraCo Africa pour développer des mini-réseaux en Sierra Leone.

NIGERIA

Au Nigeria, l’énergie dans le secteur agricole est principalement nécessaire pour l’irrigation et la préparation des terres, rappelle l’Agence internationale pour l’énergie renouvelable (Irena) dans son rapport intitulé Renewable Energy Roadmap Nigeria publié ce mois-ci.

L’étude présente deux scénarios : le scénario prévu (Planned Energy Scenario – PES) et le scénario  transformé (Transforming Energy Scenario – TES). Ce dernier se fonde sur un accroissement à venir de la capacité d’approvisionnement en électricité du Nigeria grâce essentiellement aux énergies renouvelables. Ceci, indique Irena, réduit les besoins en énergie primaire parce que la plupart des énergies renouvelables déployées sont converties plus efficacement en énergie utile que les combustibles fossiles.

De façon générale pour le Nigeria, dans le cadre du TES, la part des besoins en énergie primaire satisfaite par les énergies renouvelables atteindrait 47 % d’ici 2030 et 57 % d’ici 2050. En termes de consommation d’énergie finale, cela correspondrait à une part de 52 % d’ici 2030 et 59 % d’ici 2050. Le TES aurait un coût d’investissement inférieurs à ceux du PSE, de l’ordre de $ 1 220 milliards contre 1 240 milliards tout en fournissant le même service énergétique. En termes de valeurs d’investissement annuelles moyennes, cela correspond à $ 35 milliards par an contre $36 milliards.

L’Irena s’est intéressé à ce que donnerait ces deux scénarios dans le cadre des filières agricoles.

Dans le cadre du PES, l’énergie est principalement utilisée pour l’irrigation et la préparation de la terre. En 2015, la part des pompes d’irrigation à essence était de 55 %, au diesel de 45 % et connectés au réseau de 5 % ; le nombre de pompes solaires était très marginal, indique le rapport. « On suppose que la part de l’énergie solaire atteindra 5 % d’ici 2030 et 10 % d’ici 2050. »

La part des pompes alimentées par des systèmes électriques avancés alimentés par le réseau devrait augmenter progressivement pour atteindre 8 % d’ici 2030 et 25 % d’ici 2050. Ces pompes sont modélisées pour être deux fois plus efficaces que les pompes à diesel et à essence actuellement utilisées, lit-on encore dans le focus du rapport sur l’agriculture.

Quant aux tracteurs roulant aux biocarburants, leur part du parc total passerait de 0 % en 2015 à 5 % en 2030 et 15 % en 2050. En outre, la part des tracteurs diesel efficaces dans le secteur devrait s’améliorer progressivement.

Dans le cadre du scénario du TES maintenant, la part des pompes solaires d’irrigation attiendrait 15 % d’ici 2030 et 50 % d’ici 2050. La part des pompes d’irrigation alimentées par des systèmes électriques avancés alimentés par le réseau devrait augmenter à 13 % d’ici 2030 et à 30 % d’ici 2050.

La part des tracteurs à biocarburants atteindra 20 % en 2030 et 40 % en 2050. La part des tracteurs électriques serait de 5 % d’ici 2030 et 20 % d’ici 2050.

SÉNÉGAL

– En voyage officiel au Sénégal samedi, la secrétaire américaine au Trésor, Janet Yellen, a participé au lancement d’un nouveau projet d’électrification rurale qui devrait apporter une alimentation électrique fiable à 350 000 personnes, tout en soutenant quelque 500 emplois dans 14 États américains.

Janet Yellen s’est rendue sur le site du projet, dirigé par la société d’ingénierie basée dans l’Illinois, Weldy Lamont, dans le cadre d’un voyage dans trois pays en Afrique qui vise à étendre les liens américano-africains et à relever des défis tels que le changement climatique, la sécurité alimentaire et la dette.

Le nouveau projet a reçu une assistance technique de l’initiative américaine Power Africa, un renforcement des capacités par le biais de l’Agence américaine pour le commerce et le développement et une garantie de prêt de $ 102,5 millions de l’Export-Import Bank.

Selon la Secrétaire d’Etat, le projet américain Power Africa a déjà aidé à connecter 165 millions de personnes à l’électricité en Afrique. Son objectif est d’ajouter au moins 30 000 mégawatts (MW) de capacité de production d’électricité plus propre et plus fiable et 60 millions de nouvelles connexions résidentielles et professionnelles d’ici 2030.

– « Le taux d’électrification nationale est déjà de 76% au Sénégal avec presque un accès universel au niveau urbain », a précisé ce week-end la ministre de l’énergie Sophie Gladima Siby lors de la cérémonie de lancement du réseau des femmes et des jeunes dans les secteurs des énergies. Mais, « Le principal défi reste la zone rurale dont le taux d’électrification est aujourd’hui de 58,2% », a-t-elle précisé selon Dakar Actu.

SIERRA LEONE

Le développeur hors réseau basé à Nairobi, PowerGen, a signé un accord de financement de $ 1,2 million avec InfraCo Africa pour développer des mini-réseaux en Sierra Leone. InfraCo fait partie de la société d’investissement londonienne Private Infrastructure Development Group (PIDG). Le projet fournira 1 600 connexions sur huit sites. La construction des installations devrait commencer en mars.

Le projet recevra aussi un soutien de $ 500 millions de la part de la Facilité énergétique universelle. C’est un mécanisme de financement basé sur les résultats soutenu par des donateurs visant à accélérer le développement de projets énergétiques en Afrique subsaharienne. Il est soutenu par des institutions internationales publiques et privées, notamment la Fondation Shell, la Fondation Rockefeller, la Fondation IKEA, Power Africa, Good Energies, UK FCDO, Carbon Trust, le ministère fédéral allemand de la Coopération économique et du Développement, GIZ et l’Africa Minigrid Developers Association.

Le développement du projet de mini-réseaux s’inscrit dans le cadre du programme de soutien à l’aide étrangère du projet d’énergie renouvelable rurale de la Sierra Leone, financé de 2016 à 2022 avec un financement du ministère de l’Énergie du Bureau britannique des affaires étrangères, du Commonwealth et du développement et du Bureau des Nations Unies pour les services de projet.

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