En Côte d’Ivoire, la production de poulets a baissé de 10% et d’oeufs de 15%

 En Côte d’Ivoire, la production de poulets a baissé de 10% et d’oeufs de 15%
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La filière avicole en Côte d’Ivoire va mal… La production de poulets de chair a chuté de 10% en 2022 par rapport à l’année précédente, à 42 065 tonnes (t), estime le Département américain de l’Agriculture (USDA) dans son rapport paru vendredi. Déjà,  en 2021, la production avait chuté de 11% à 46 795 t par rapport à 2020. Il s’agit d’un véritable retournement de situation puisque depuis 2009, la croissance annuelle moyenne de la filière était très importante, de l’ordre de 13,8%.

Cette baisse s’explique par la flambée du prix de l’alimentation pour volailles, en particulier du maïs même local car les prix des intrants pour cultiver ce maïs ont beaucoup augmenté. De sources industrielles, la production ivoirienne de maïs aurait chuté de 30% ces trois dernières années. Et le prix du maïs importé a, bien sur, lui aussi grimpé.

Ceci s’est greffé sur une situation déjà fragilisée ces trois dernières années par l’irruption de l’influenza aviaire hautement pathogène (IAHP) dans la région de Grand Bassam, ainsi que de la Covid-19 sans oublier la guerre en Ukraine qui a aggravé le renchérissement des coûts du fret maritime.

La consommation de viande de volaille serait demeurée stable en Côte d’Ivoire en 2022, à 2,65 kg par personne. Sur les 10 dernières années, le taux de consommation a bondi de 140%. A fin 2021, l’USDA estime que le prix de la viande de poulet a progressé de 28% et pourtant il estime que sa consommation devrait progresser ces deux prochaines années car, face à d’autres apports en protéines, le poulet demeure compétitif.

Quant au segment des poules pondeuses, leur production est estimée par l’USDA à 5 190 t, là aussi en baisse de 10% par rapport aux 5 882 t en 2021. A noter que la Côte d’Ivoire compte environ 2 200 fermes avicoles dont 1 500 en poulet de chair et 700 en poules pondeuses. L’importante différence résulte de la politique très favorable à l’égard des premiers et surtout du moindre investissement que requiert une ferme d’élevage par rapport à la ponte.

Sans surprise, l’USDA estime aussi que la production d’œufs a baissé aussi mais davantage encore, de 15% par rapport au 1,133 milliard comptabilisé en 2020. Pourtant, depuis 2016, la production d’œufs augmentait chaque année en moyenne de 3,7%. Certes, la production a encore bondi de 16% en 2020 mais l’USDA estime que la hausse des prix des intrants et de l’alimentation pour les volailles ces deux dernières années ont dû impacter considérablement les fermes couveuses. Il existe 22 couvoirs en Côte d’Ivoire, dont un tiers opère à u niveau commercial. En 2020, ils produisaient 61 millions de poussin d’un jour et plus que 54,9 millions en 2022, selon les estimations de l’USDA, en baisse de 10% sur 2021.

La consommation d’œufs a bondi de 67% ces 12 dernières années à 52 œuf par personne en 2020 ; elle atteindrait 86 œufs par personne et par an d’ici 2025 selon l’USDA, en raison de la montée en puissance de la classe moyenne.

L’alimentation des volailles

L’USDA s’intéresse, bien évidemment, à l’alimentation des volailles, notamment les besoins en maïs qui, dans le mix alimentaire des volailles, demeure le plus important, représentant 50% de la quantité en matières premières nécessaires. La Côte d’Ivoire produit 600 000 t de maïs par an, soit la deuxième céréale produite derrière le riz.

Le maïs importé provient d’Amérique latine avec des prix en hausse de 30% depuis la pandémie de la Covid, essentiellement suite au renchérissement du coût du fret maritime. Le prix du maïs local quant à lui aurait flambé de 150% en deux ans, indique l’USDA.

Quid des importations de poulet ? En 2022, elles auraient atteint 985 t, en chute libre de 21% sur 2021 car la production nationale de viande de poulet parvient à satisfaire presque toute la demande locale, estime l’USDA. Sur les cinq dernières années, le pays a importé de la viande de poulet de Pologne, de France, des Pays-Bas d’Espagne et d’Allemagne. Il en a exporté un peu, de l’ordre de 215 t, vers les pays voisins notamment le Burkina faso.

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