Engagement insuffisant des entreprises et surtout institutions financières sur la déforestation

 Engagement insuffisant des entreprises et surtout institutions financières sur la déforestation

@ Global Canopy

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En 2014, des entreprises, des institutions financières et gouvernements s’engageaient dans le cadre de la Déclaration de New York sur les forêts à atteindre zéro déforestation nette d’ici 2020 ! Dix ans après le constat est amer. Les 350 entreprises et 150 institutions financières ayant le plus d’influence sur la déforestation tropicale due aux matières premières n’ont pas réussi à générer des progrès significatifs dans la lutte contre la déforestation liée aux produits de base, constate le dernier rapport et classement Forest 500 de Global Canopy.

Au niveau des entreprises seulement 37 % du Forest 500 ont publié un engagement de déforestation pour au moins un produit mais pas pour tous les produits auxquels elles sont exposées et sur lesquels elles ont une influence. Cela inclut les marques Aldi, Domino’s, Inditex et Walmart. En outre, 63% des entreprises qui ont pris des engagements ne publient pas de preuves adéquates de leur mise en œuvre, notamment Adidas, Starbucks et Gap.

Toutefois, plusieurs grandes sociétés ont fait des progrès notables tant en matière de déforestation, que de conversion ou encore de droits humains. En tête figurent Nestlé, Unilever, Mars, Danone, Colgate Palmolive, Pepsci Co, Socfin, Sipef ou Upfield.

Au niveau des institutions financières, des progrès ont été réalisés. En 2014, seulement 11% des institutions du Forest 500 avaient publié une politique de déforestation, aujourd’hui ce sont 45%. Toutefois, la majorité, souligne Global Conapy, n’ont pas encore défini de politique unique. Ainsi, en n 2023, seulement 15 % des institutions financières du Forest 500 avait une politique publique de déforestation en place pour les quatre les matières premières les plus risquées- huile de palme, soja, bœuf et cuir, produits du bois- qui représentent plus des deux tiers de la déforestation tropicale.

Sont particulièrement pointées JP Morgan, Bank of Américain et Mitsubishi UFJ financial.

Globalement, près d’un quart (23 %) des entreprises et institutions financières qui ont figuré dans chacune des 10 évaluations annuelles depuis la création du Forest 500 n’ont toujours pas publié un seul engagement en matière de lutte contre la déforestation. Parmi celles-ci, le plus grand fabricant de chaussures d’Europe, Deichmann Group, la deuxième plus grande entreprise chinoise d’aliments et de boissons, Bright Food, et l’une des plus grandes sociétés d’investissement au monde, Vanguard.

A la lumière de ce constat, Global Canopy réclame une réglementation, car les données montrent que l’action volontaire du secteur privé ne fonctionne pas. « L’action volontaire à elle seule ne suffit pas ; la réglementation est le seul moyen d’opérer le changement vital du système dans son ensemble dont le monde a un besoin si urgent » Niki Mardas, directrice exécutive de Global Canopy. L’Union européenne a montré la voie avec la loi sur la déforestation importée qui entrera en vigueur début 2015. Les Etats-Unis et le Royaume Uni doivent emboiter le pas de l’UE tandis que les lois doivent être renforcées pour inclure les institutions financières, estime Global Canopy.

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