La CEDEAO prend à bras le corps la question cruciale des engrais
La table ronde de haut niveau sur les engrais et la santé des sols organisée par le gouvernement togolais, la Banque mondiale et la Communauté économique des États d’ Afrique de l’Ouest (Cedeao), qui s’est déroulée les 30 et 31 mai à Lomé, s’est soldée par la Déclaration de Lomé sur les engrais et la santé des sols avec des objectifs ambitieux en terme d’accessibilité de la région aux engrais pour accroitre la production agricole et favoriser la sécurité alimentaire.
« A travers l’adoption d’une feuille de route commune, les pays de la Cedeao s’engagent à améliorer l’accès aux engrais minéraux et organiques des petits producteurs et productrices agricoles, en mettant l’accent sur les cultures assurant la sécurité et la souveraineté alimentaires des populations et la mise en œuvre des actions prioritaires, » a souligné Omar Alieu Touray, Président de la Commission de la CEDEAO.
L’objectif affiché est de tripler la consommation d’engrais et de doubler in fine la production agricole d’ici à 2025 grâce à l’adoption d’une approche intégrée de la gestion des terres et de la restauration de la santé des sols. Pour ce faire sera mis l’accent sur l’accessibilité des petits exploitants aux engrais.
Les Etats se sont aussi accordés pour lever les entraves – en particulier droits de douane et taxes – à la circulation des engrais et à promouvoir les investissements dans les infrastructures portuaires, de transport et de stockage. Sur le plan financier, ils encouragent la mise en place de mécanismes de financement et de partage des risques pour les fabricants d’intrants et les distributeurs au sein de la région avec l’appui de la Banque mondiale, des banques régionales d’investissement et de développement (BIDC, BOAD) et des banques africaines (BAD, Afreximbank).
Les pays étant encore largement dépendants des importations, ils veulent renforcer la collaboration régionale pour la production d’engrais, ainsi que l’achat et la distribution dans l’espace communautaire.
A l’occasion de cette réunion, la Banque mondiale a annoncé $1,5 milliard supplémentaires dans le secteur de l’agriculture d’ici 2024 pour l’amélioration de la santé des sols et le renforcement du secteur des engrais en matière de gestion des subventions, de contrôle de qualité et traçabilité à travers des opérations de politique de développement et des projets de production d’engrais verts.
