La Chronique Matières premières agricoles au 8 décembre 2023

 La Chronique Matières premières agricoles au 8 décembre 2023

@ CommodAfrica

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Si les marchés boursiers européens ont terminé en légère baisse jeudi dans un mouvement de consolidation après deux séances consécutives dans le vert, Wall Street a fini en hausse au lendemain d’une session dans le rouge, les marchés étant globalement dans un contexte d’attentisme avant la publication aujourd’hui du rapport sur l’emploi aux Etats-Unis. En outre, les marchés outre-Atlantique ont très bien accueilli la présentation par Alphabet, la société mère de Google, de son dernier modèle d’intelligence artificielle et le lancement d’une nouvelle génération de puces par AMD. La “tech” est soutenue par la perspective d’une baisse l’année prochaine des taux d’intérêt de la Réserve fédérale (Fed), qui se réunit les 12 et 13 décembre, dans un contexte de détente sur le marché du travail.

En Asie, la Bourse de Tokyo a clôturé aujourd’hui en baisse, les valeurs exportatrices ayant reculé dans un contexte de renforcement du yen face au dollar en raison des paris croissants sur un resserrement de la politique monétaire de la Banque du Japon. Quant aux indices chinois, ils sont proches de leur plus bas depuis cinq ans, les investisseurs étant prudents avant de possibles nouvelles mesures de soutien économique.

Sur les marchés monétaires, le dollar a perdu hier 0,43% face à un panier de devises de référence après être monté mercredi à un sommet de deux semaines. L’euro a terminé à $ 1,0789 mais reste proche d’un creux d’environ trois semaines.

Le pétrole rebondit après que la Russie et l’Arabie saoudite, les deux premiers exportateurs de pétrole au monde, aient appelé les membres de l’Opep+ à diminuer leur production mais il a touché un creux de six mois sur fond de craintes sur la demande chinoise. Le baril de Brent a terminé à $ 74,26 et le brut léger américain (WTI) à $ 69,46.

CACAO

Et la fève regrimpe ! La tonne sur le marché à terme de Londres a refranchi la barre des £ 3 500, passant vendredi dernier de £ 3 498 la tonne sur l’échéance mars à £ 3 516 hier soir. Rappelons qu’en novembre, elle avait atteint le pic de £ 3 572. En revanche, la place de New York a stagné, passant de $ 4 201 à $ 4 200 hier soir, également sur l’échéance mars.

La hausse des cours ne devrait pas faiblir de sitôt car les voyants sont au rouge côté offre. Après avoir vendu jusqu’à présent entre 950 000 et 1 million de tonnes (Mt) de contrats dont environ 350 000 t à des multinationales et le reste à des exportateurs locaux, le Conseil du café-cacao (CCC) en Côte d’Ivoire aurait suspendu ses ventes de contrats sur la campagne 2024/25 il s’inquiète de la faiblesse de la production, ont déclaré hier à Reuters deux sources du CCC. Les ventes ne devraient pas reprendre avant l’année prochaine, ont-ils ajouté.

« Nous sommes satisfaits des volumes déjà vendus mais nous ne connaissons pas l’ampleur de la récolte donc nous préférons jouer la sécurité », a indiqué une source au CCC. « Nous sommes un peu inquiets des causes de la baisse de production et de l’ampleur de la récolte de cette saison, donc nous essayons de mieux comprendre avant de reprendre les ventes. La question est de savoir si cette baisse va se poursuivre », s’est interrogé un responsable du CCC.

Rappelons que depuis le démarrage de l’actuelle campagne 2023/24, le 1er octobre, au 3 décembre, les arrivages de fèves aux ports ivoiriens d’Abidjan et de San Pedro auraient chuté de 35% par rapport à la même période la campagne dernière, à 548 000 tonnes (t), estiment les exportateurs. Quant aux volumes exportés, selon les statistiques portuaires provisoires, elles auraient totalisé 1 377 736 t sur la campagne 2022/23 (octobre/septembre), en baisse de 9,5% sur 2021/22.

Mais c’est sur la campagne prochaine, 2024/25, que le CCC aurait eu du mal ces derniers mois à vendre ses contrats d’exportation, les acheteurs de cacao exigeant une baisse des prix, rapporte encore Reuters. Ce ne serait que la semaine dernière qu’elle serait parvenue à vendre environ 350 000 t à des multinationales sans baisser sa prime nationale, a déclaré sous couvert d’anonymat un responsable du CCC. « Les multinationales espéraient une baisse des prix mondiaux pour racheter les contrats mais nous sommes tous conscients que le marché ne baissera pas. Elles ont préféré se couvrir », a déclaré un autre responsable de la CCC.

Quatre exportateurs et trois analystes européens ont confirmé que les multinationales avaient repris leurs achats en Côte d’Ivoire.

Quant au Ghana, n° 2 mondial après la Côte d’Ivoire, ses arrivages « cette année sont les pires que nous ayons jamais vues », a déclaré le directeur d’une société d’exportation. Du début de la campagne -qui a démarré exceptionnellement tôt cette année, le 8 septembre- jusqu’au 23 novembre, les arrivages ont chuté d’environ 51 % par rapport à l’année précédente, à 189 470 t. Ceci représente une très forte baisse par rapport aux 383 496 t arrivées sur la même période la campagne dernière, selon les chiffres du Cocobod.

« La situation au Ghana est encore pire qu’en Côte d’Ivoire et nous sommes tous très inquiets de cette situation », a déclaré un analyste basé à Londres qui a requis l’anonymat.

Le Cocobod estime à environ 800 000 t la production sur 2023/24, mais des sources industrielles ont déclaré qu’elle serait plus proche des 600 000 tonnes.

De son côté, l’Organisation internationale du cacao (ICCO) a annoncé vendredi dernier avoir révisé à la hausse d’environ 15 000 t ses chiffres prévisionnels de production mondiale pour la campagne 2022/23, qui devrait ainsi totaliser 4,953 Mt. En effet, une production meilleure que prévue en Équateur et au Brésil aurait compensé les réductions en Côte d’Ivoire et au Ghana. Ainsi, la production de l’Équateur, troisième producteur mondial, a été estimée à 440 000 t, contre une prévision précédente de 400 000, tandis que celle du Brésil était estimée à 220 000 t contre 210 000. Pour 2022/23, la récolte du Ghana était estimée à 680 000 t contre 700 000 t précédemment et celle en Côte d’Ivoire à 2,18 Mt contre 2,2 Mt auparavant.

Les broyages mondiaux auraient été de 5,002 Mt en 2022/23, en légère baisse par rapport aux prévisions précédentes de 5,005 Mt et maintenant à peine 0,2 % de plus que la saison précédente. En conséquence, le déficit mondial ne serait que de 99 000 t pour la campagne 2022/23 et non de 116 000 t comme estimé auparavant.

Et la tendance pourrait continuer. « La hausse actuelle des prix… est susceptible d’inciter davantage les producteurs d’Amérique latine à s’engager davantage dans la production de cacao pour la saison 2023/24 en cours », a déclaré l’ICCO.

L’ICCO n’a pas encore publié de prévisions pour 2023/24.

CAFÉ

Performance mitigée sur les places financières du café cette semaine. La livre (lb) d’Arabica a perdu de sa valeur sur la période sous revue, glissant de $ 1,8435 vendredi dernier sur le marché de New York à $ 1,775 hier soir ; sur la seule journée de mercredi, elle a perdu 4,5% de sa valeur. En revanche, le Robusta, coté à Londres, a gagné, passant de $ 2 572 la tonne en fin de semaine dernière à $ 2 589 hier soir sur l’échéance janvier.

On assisterait, notamment sur l’Arabica, a une consolidation du marché, indiquent certains analystes. Après avoir atteint des niveaux de prix au plus haut en six mois, des pays de production notamment le Brésil se sont portés à la vente. D’où la baisse des cours cette semaine. Quant au Robusta, les prix à Londres ont baissé suite au rapport de l’OIC sur l’excédent mondial de café, selon un négociant vietnamien.

De façon générale, une certaine inquiétude se ressent, illustrée par l’annonce hier de l’américain Mercon Coffee Group, l’un des plus grands négociants en café au monde, de se placer sous la protection de la loi sur les faillites aux États-Unis en raison de ce qu’il a défini comme un “environnement opérationnel exceptionnellement difficile“, selon Reuters. Dans une lettre adressée à ses clients, il évoque les problèmes rencontrés ces dernières années, tels que les perturbations logistiques causées par la pandémie, le gel et la sécheresse au Brésil, la volatilité persistante des prix et la hausse des taux d’intérêt, l’ensemble nuisant à la situation financière de l’entreprise.

Côté production, au Vietnam, leader mondial du Robusta, les prix au planteur dans les Central Highlands ont légèrement augmenté cette semaine, atteignant 59 900 et 60 500 dongs ($ 2,47 à $ 2,49) le kilo, soit un peu plus que la fourchette de 57 800 à 59 000 dongs la semaine dernière. En effet, la demande a été forte et l’offre limitée, la récolte n’ayant pas encore atteint son apogée. Ceci dit, “La production de cette année devrait être inférieure de 10 % à celle de la précédente. Cela contribue à la hausse des prix“, indique à Reuters un commerçant basé dans la ceinture du café. A l’export, le Grade 2, 5 % grains noirs et cassés, s’est vendu au même prix que le cours à Londres pour le contrat de mars.

En Indonésie, les primes sont restées très élevées, de l’ordre de $ 600 sur l’échéance janvier à Londres, inchangées par rapport à la semaine dernière. Certains contrats ont même atteint +$ 710 à $ 720 au cours de Londres sur décembre-janvier. Ceci reflète la chute des volumes de Robusta de Sumatra exportés, de l’ordre de 15 955,8 t en octobre, en baisse de 50,86% sur le mois d’octobre par rapport à un an auparavant, selon les données officielles. Cependant, elles ont augmenté de 26,98% par rapport au mois de septembre lorsque 12 564 t avaient été expédiées.

En Côte d’Ivoire, de janvier à fin septembre, les exportations de café Robusta ont chuté de 32% à 26 211 t, selon les données portuaires provisoires publiées mardi. Toutefois, il faut demeurer prudents à l’égard de ces chiffres provisoires les autorités portuaires ayant révisé ses statistiques d’août d’exportation qui sont, de ce fait, passées de 19 t à 1 788 t….

CAOUTCHOUC

Petite forme pour les cours du caoutchouc qui devraient baisser pour la troisième semaine consécutive. Les cours sur l’Osaka Exchange ont clôturé hier à 240,6 yens ($1,64) le kilo contre 256,7 yens vendredi dernier tandis qu’à Shanghai ils sont passés de 13 390 yuans la tonne à hier 13 370 yuans. Une baisse imputable toujours à la faiblesse de la demande, au renforcement du yen et à la faiblesse des cours du pétrole au plus bas depuis 6 mois.

Toutefois, des données économiques plus favorables en provenance de la Chine pourraient apporter un soutien au caoutchouc. Les exportations chinoises ont augmenté pour la première fois en six mois en novembre, suggérant que les usines de la deuxième économie mondiale attirent les acheteurs grâce à des prix réduits pour surmonter une baisse prolongée de la demande. Mais, souligne Farah Miller, PDG d’Helixtap Technologies, Farah Miller, PDG d’Helixtap Technologies, “la demande de la Chine est stable mais ils ne sont pas pressés d’acheter, étant donné l’abondance des stocks et la disponibilité des cargaisons. Les prix dérivent donc facilement vers le bas“.

En Malaisie, la production de caoutchouc naturel s’est établie à 32 944 tonnes en octobre 2023, en hausse de 0,6% par rapport au mois de septembre 2023, et de 3,6% en glissement annuel selon le Département des statistiques de Malaisie (DoSM). Les exportations ont diminué de 1% pour atteindre 56 460 tonnes en octobre 2023 avec toujours la Chine comme principale destination (58,9%), puis l’Allemagne (8,5 %), l’Iran (3,5 %), le Portugal (2%) et la Turquie. (1,8 %). Les stocks ont diminué de 0,4% au mois d’octobre à 152 396 tonnes.

Selon le DoSM, l’analyse du prix mensuel moyen a montré que le latex concentré a enregistré une augmentation de 10,6 % à 532,20 sen par kilo en octobre 2023 tandis que les déchets de caoutchouc ont augmenté de 4,4 % à 548,84 sen par kg. Les prix de tout le caoutchouc malaisien standard (SMR) ont augmenté entre 3,2 % et 10,5 %.

Selon le Malaysia Rubber Board Digest d’octobre 2023, le marché du caoutchouc de Kuala Lumpur a été globalement mitigé en octobre, le prix du SMR 20 et du latex concentré étant en hausse, soutenu par des fondamentaux favorables du marché, en particulier un approvisionnement en caoutchouc plus restreint en raison du temps pluvieux dans les principales régions de caoutchouc des pays producteurs.

Le Myanmar a exporté plus de 94 435 tonnes de caoutchouc pour une valeur estimée à $116,79 millions depuis le début de la campagne 2023/24, démarrée le 1er avril, au 3 novembre, selon le ministère du Commerce. La production annuelle de caoutchouc du Myanmar devrait être d’environ 300 000 tonnes au cours de cet exercice. En 2022/23, la production de caoutchouc a dépassé 360 000 tonnes, et plus de 200 000 tonnes de ont été exportées.

La Côte d’Ivoire a exporté 1 206 578 tonnes de caoutchouc naturel de janvier à septembre 2023, en hausse de 16,4% par rapport à la même période de l’année dernière, selon les données portuaires provisoires.

COTON

Nette reprise des cours du coton en fin de semaine, à 82,590 cents la livre hier sur l’ICE pour le contrat de mars, soit un plus haut de cinq semaine, contre 79,420 cents vendredi dernier. Au dollar plus faible ainsi que le pétrole, le département américain de l’Agriculture (USDA) a montré dans son rapport hebdomadaire que les exportations américaines avaient bondi de 57% par rapport à la semaine dernière. La moitié des ventes nettes et environ 40 % des exportations étaient destinées à la Chine. Un peu plus tôt dans la semaine, était signalé un retrait important des stocks certifiés des entrepôts d’ICE. Les stocks de coton certifié sont tombés à 6 325 balles le 5 décembre, contre leur plus haut niveau depuis plus de deux ans à 87 770 balles le 1er décembre, selon les données de l’ICE, ce qui signifie probablement une demande d’exportation.

@ ICE

La Chine a vu ses importations de coton bondir de 114 % au 1er trimestre de la campagne 2023/24 pour atteindre 700 000 tonnes. Les importations de coton américain au cours de la période a augmenté de 30 % à 295 000 tonnes, mais la part de marché des Etats-Unis a diminué pour s’établir à 42% en raison de fortes importations en provenance d’Australie et le Brésil, qui ont exporté respectivement 145 000 tonnes et 148 000 tonnes au cours de la même période.

Toutefois, les importations chinoises sont maintenues à 1,9 Mt sur 2023/24 sur la base de perspectives mitigées pour la demande de coton et de produits textiles et d’habillement. L’USDA a aussi maintenu sa perspective de production à 5,9 millions de tonnes (Mt) pour 2023/24 et a légèrement abaissé la consommation à 7,8 Mt.

Au Brésil, l’agence brésilienne des cultures Conab a relevé ses prévisions de production de coton du Brésil pour 2023/24 à 3,061 millions de tonnes (Mt) contre 3,039 Mt en novembre.

En Australie, la production de coton fibre pour les récoltes d’été devrait baisser de 26 % à 925 000 tonnes, selon Abares.

La Côte d’Ivoire a exporté 197 013 tonnes de coton de janvier à septembre 2023, en baisse de 45 % par rapport à la même période de l’année dernière, selon les données portuaires provisoires. Le principal port d’Abidjan est également le principal point d’exportation du coton produit du Mali et du Burkina Faso.

Le Mali a révisé à la baisse sa prévision de production de coton en 2023/24 à 690 000 tonnes. Par ailleurs, la CMDT a annoncé la construction d’une nouvelle usine d’égrenage à Kokofata pour une capacité de 45 000 tonnes (Lire : Au Mali, la CMDT lance la construction d’une usine d’égrenage de coton à Kokofata).

HUILE DE PALME

L’huile de palme glisse …. et devrait enregistrer sa troisième perte hebdomadaire. Hier, sur la Bursa Malaysia Derivatives Exchange les cours ont clôturé à 3 699 ringgits ($791,74) la tonne contre 3 871 ringgits vendredi dernier. Faiblesse des huiles concurrentes et du pétrole ont conduit à cinq séances consécutives de baisse seule l’affaiblissement du ringgit ayant quelque peu limité les pertes.

« Malgré les performances haussières des exportations en novembre et les attentes d’une légère baisse des stocks d’huile de palme, les prix de l’huile de palme sont sous pression en raison d’un manque d’intérêt d’achat de la part des principaux marchés de destination », a déclaré Anilkumar Bagani, responsable de la recherche sur les matières premières chez Sunvin Group, basé à Mumbai. .

En Inde, les importations d’huile de palme auraient grimpé en novembre de 22% par rapport au mois précédent pour s’établir à 867 000 tonnes, les raffineurs ayant privilégié l’huile tropicale en raison de fortes réductions par rapport à l’huile de soja et à l’huile de tournesol concurrentes, selon une enquête réalisée par Reuters auprès de cinq cinq revendeurs.

Les importations totales d’huile comestible de l’Inde s’établiraient à à 1,13 million de tonnes (Mt) en novembre, en hausse de 13 % par rapport au mois précédent. Les stocks d’huile comestible dans le pays ont atteint un niveau record, incitant les raffineurs à liquider les stocks portuaires avant de passer de nouvelles commandes, a déclaré Rajesh Patel, associé directeur du négociant et courtier en huile comestible GGN Research. Les stocks nationaux d’huile végétale ont bondi à 3,1 Mt au 1er novembre contre 2,45 Mt plus tôt, selon la Solvent Extractors’ Association of India (SEA).

Les importations d’huile de soja en novembre ont augmenté de 7 % à145 000 tonnes, celles de tournesol ont chuté de 21% à 122 000 tonnes, le niveau le plus bas depuis 17 mois.

En Indonésie, l’agence indonésienne du fonds pour l’huile de palme prévoit qu’elle percevra 29 000 milliards de roupies ($1,87 milliard) de recettes provenant des taxes à l’exportation en 2024, soit un peu moins que cette année, a déclaré hier son directeur général, Eddy Abdurrachman. L’estimation pour 2024 se base sur l’hypothèse que les prix de l’huile de palme baisseront l’année prochaine.

L’Indonésie, premier exportateur mondial d’huile de palme, utilise les recettes de cette taxe pour subventionner le biodiesel et financer des programmes de replantation de palmiers. Au début de l’année, l’Indonésie a élargi son mandat pour le mélange d’huile de palme dans le biodiesel de 30 à 35%.

RIZ

Les prix à l’exportation du riz en Asie sont en baisse en Inde et en Thaïlande et stables au Vietnam.

En Inde, les prix du riz étuvé 5% sont tombés à $497-$505 la tonne contre $500-$507 la semaine dernière, les acheteurs ayant fait une pause après avoir effectué un montant décent d’achats au cours des dernières semaines. Les opérations de chargement au port de Kakinada, dans l’Andhra Pradesh, ont été perturbées après le passage du cyclone Michaung sur la côte sud de l’Inde mardi, affectant également la mouture du riz dans l’État, a déclaré un exportateur basé dans la ville de Raipur. Les autorités sont en cours d’évaluation des dégâts causés par la tempête qui a tué au moins 13 personnes et provoqué des pluies torrentielles et des inondations dans plusieurs zones de la région.

Au Vietnam, les prix du Viet 5% étaient inchangés à $655-$665 la tonne. L’activité commerciale est calme, car les prix sont trop élevés pour certains acheteurs estime un négociant basé à Hô Chi Minh-Ville. Ajoutant, “Mais je ne pense pas que les prix baisseront de sitôt en raison de l’offre restreinte et des prix intérieurs élevés du paddy.”

Les exportations de riz du Vietnam au cours des 11 premiers mois de 2023 ont atteint un niveau record depuis 1989, à près de 7,8 millions de tonnes (Mt) pour une valeur de $4,4 milliards, selon l’Office général des statistiques du pays. De nombreux experts prévoient que les exportations de riz atteindront 8 Mt pour une valeur totale de $4,6 milliards en 2023, dépassant l’objectif de 7 Mt fixé au début de cette année.

En Thaïlande, les prix du Thaï 5% ont légèrement baissé pour atteindre $620-$625 la tonne métrique, contre $630 la semaine dernière, la demande se déplaçant vers d’autres pays d’Asie du Sud-Est.

La Thaïlande devrait exporter 8,6 à 8,7 millions de tonnes (Mt) de riz pour une valeur comprise entre 140 à 150 milliards de bahts, en 2023, selon Chookiat Ophaswongse, président honoraire de l’Association thaïlandaise des exportateurs de riz. Au cours des 10 premiers mois de 2023, les exportations de riz ont atteint 6,92 Mt pour une valeur de 136 milliards de bahts, selon les données douanières.

Selon M. Chookiat, le marché mondial du riz reste tendu en raison des restrictions à l’exportation de riz imposées par l’Inde et de la hausse des prix mondiaux du riz. « Une grande quantité de riz thaïlandais devrait être livrée d’ici la fin de l’année, que ce soit en Asie, dans des pays comme l’Indonésie, la Malaisie, les Philippines et le Japon, ou auprès d’acheteurs réguliers dans des régions comme l’Afrique, le Moyen-Orient et les États-Unis ou des pays qui n’achètent pas traditionnellement de riz thaïlandais, comme le Brésil“, a déclaré M. Choo. Il précise qu’avec la possibilité que l’Inde reprenne ses exportations au cours du second semestre 2024, l’association table sur seulement 7,5 Mt de riz exporté.

L’Indonésie vise une production de dix millions de tonnes (Mt) de riz pendant la période de récolte maximale de mars à avril de l’année prochaine, a annoncé mardi le ministère de l’Agriculture. Le riz récolté en mars devrait être d’environ 5,56 Mt, avec une récolte en avril de 4,51 Mt. “La production nationale de riz a été affectée par le phénomène El Nino“, a déclaré Arnen Sri Gemala, un responsable du ministère de l’Agriculture.

Le ministère prévoit de planter du riz sur 10,54 millions d’hectares, avec une production qui devrait atteindre 32 Mt en 2024. Selon les données temporaires de l’agence statistique (BPS), les semis de riz de septembre à novembre 2023 ont atteint une superficie totale de 840 298 hectares, soit une baisse de 53,61% par rapport à l’année dernière.

L’agence nationale indonésienne d’achat de produits alimentaires (Bulog) a déclaré avoir importé un total de 3,3 Mt de riz au 26 novembre, soit 87,15 % du quota d’importation de 3,8 Mt pour l’année. Le gouvernement indonésien envisage de fixer le quota d’importation de riz pour l’année prochaine à 2 Mt.

SUCRE

Le sucre subit une cure d’amaigrissement ! Le cours du roux à New York a chuté de 25,09 la livre (lb) vendredi dernier à 23,03 cents à la clôture hier soir, sur l’échéance mars, tandis que le blanc à Londres connaissait le même sort, passant de $ 696,80 à $ 646,10 la tonne hier sur l’échéance mars.

Un marché qui continue d’avoir les yeux rivés sur l’Inde. Le gouvernement a ordonné hier aux raffineries de ne pas utiliser de jus ou de sirop de canne pour produire de l’éthanol, afin d’augmenter l’approvisionnement du marché national en sucre. Mercredi, un responsable de l’industrie avait déclaré que le gouvernement autoriserait les raffineries à produire de l’éthanol uniquement à partir de mélasse lourde en catégorie C, un sous-produit de la canne qui ne contient pratiquement plus de sucre. Ceci dit, les détaillants de carburant détenant de l’éthanol dérivé de la mélasse de catégorie B (contenant des niveaux de saccharose plus élevés), sont autorisés à conserver leurs achats.

Les actions des fabricants indiens de sucre et d’éthanol tels que E.I.D.-Parry EIDP.NS, Balrampur Chini Mills BACH.NS, Shree Renuka SRES.NS, Bajaj Hindusthan BJHN.NS et Dwarikesh Sugar DWAR.NS ont clôturé jeudi en baisse jusqu’à 6 %.

L’Indian Sugar Mills Association a déclaré le mois dernier que la production de sucre devrait chuter de 8 % à 33,7 Mt au cours de la campagne de commercialisation 2023/24. Ceci a fait grimper les prix locaux du sucre à leurs plus hauts niveaux depuis près de 14 ans.

Selon l’analyste Olivier Crassard de chez Sucden, interrogé par Reuters, non seulement l’Inde ne devrait pas exporter cette campagne mais elle pourrait importer.

En Europe, les importations de sucre ukrainien devraient se poursuivre pendant au moins une autre campagne. Bien que cela puisse être une bonne nouvelle à une époque d’inflation des prix alimentaires, l’industrie sucrière et les agriculteurs de l’UE exigent des mesures de protection. Rappelons qu’à l’instar d’autres produits, l’UE a supprimé les droits d’importation sur le sucre ukrainien après le début de la guerre avec la Russie. Cela a incité les importations de sucre ukrainien dans l’UE à décupler pour atteindre plus de 400 000 t la saison dernière. Les importations ont prolongé leur hausse au début de la saison en cours et les producteurs ukrainiens estiment qu’elles pourraient atteindre 650 000 t en 2023/24 et plus d’un million la campagne suivante, les agriculteurs ukrainiens augmentant leur production en raison de la moindre rentabilité des céréales et des oléagineux.

La chute des prix au comptant dans l’UE inquiète les producteurs de betterave sucrière qui avaient vu leurs revenus augmenter à nouveau après plusieurs récoltes difficiles, et les producteurs qui ont enregistré des bénéfices records grâce à des prix élevés. « Je peux comprendre qu’il y ait une guerre et qu’il faille défendre l’Ukraine, mais ce n’est pas aux seuls agriculteurs et à l’industrie de payer la facture », a déclaré Guillaume Wullens, producteur français de betterave sucrière.

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