La mécanisation agricole en Côte d’Ivoire passera par la révolution bancaire

 La mécanisation agricole en Côte d’Ivoire passera par la révolution bancaire
Partager vers

Pour Michael Laroche, directeur commercial de la partie machinerie sur la Côte d’Ivoire du groupe sud-africain Kanu Equipement, présent au SARA 2023, le processus de mécanisation agricole s’amorce sur certaines filières mais le grand frein est le financement bancaire.

 

Quelles sont les activités de Kanu Equipment ?

Kanu Equipement est une société sud-africaine qui opère dans 15 pays en Afrique, avec 600 salariés au total. En Afrique de l’Ouest, nous sommes présents en Sierra leone, en Côte d’Ivoire et au Ghana. On opère dans les domaines agricole, travaux publics et minier.

S’agissant de l’agriculture, la Côte d’Ivoire a encore beaucoup recours au travail manuel réalisé surtout par les femmes dans les champs. La mécanisation commence un peu à se mettre en place. Certains endroits en Côte d’Ivoire travaillent encore avec des bœufs et les attelages pour préparer les sols.

Aujourd’hui, on a des solutions pour pouvoir mécaniser des petites surfaces comme les grandes. Pour une personne qui a entre un et cinq hectares, on a le mini tracteur sur lequel on peut avoir jusqu’à 50 outils différents qui peuvent être mis derrière la machine.

Pour des superficies au-delà de 10 ha jusqu’à 1000 ou 2000 ha, on a des moyens de mécanisation beaucoup plus importants.

Quant aux cultures, nous avons des équipements différents en fonction du produit cultivé que ce soit le manioc, le riz, le coton, le soja, la banane.

Certaines filières s’équipent-elles davantage que d’autres ? Ou des régions ?

Aujourd’hui, il y a une dynamique et une volonté de mécaniser la production du riz et du maïs. Le riz est consommé par 70% de la population ivoirienne et avec la politique indienne en matière d’exportation, la Côte d’Ivoire veut dynamiser cette filière. Sur le cacao, je suis davantage sur les solutions de transport des fèves de cacao. Le soja est en train de se dynamiser aussi.

Ressentez-vous cette dynamique agricole sur votre chiffre d’affaires ?

Il y a une évolution sur la mécanisation qui se met en place. Elle se fait par programme d’investissement, par appels d’offres en acquisition de matériels par les ministères, notamment le ministère de l’Agriculture, l’Anader, etc. Cela dépend du secteur d’activité.

Travaillez-vous beaucoup avec les coopératives ?

Oui, beaucoup avec les coopératives cacao et rizicoles.

La problématique sur le volet agricole est qu’il y a un manque de financement par les partenaires bancaires. Ils ne suivent pas nécessairement la coopérative ou le producteur avec un crédit pour acquérir un matériel. Le taux de crédit peut aller de 8% à 15%, voire même 18%. Et les durées de remboursement sont très courtes, de 12 mois à 2-3 ans maximum. Donc lorsqu’il prend un crédit, le producteur est tout de suite pris à la gorge pour les remboursements. Or, on ne peut pas rembourser si la culture n’est pas encore parvenue à maturité.

Pour moi, le frein essentiel à la modernisation et à la mécanisation, c’est le financement bancaire.

Autres Articles