Pas de répit à la hausse des prix du cacao, selon l’ICCO

 Pas de répit à la hausse des prix du cacao, selon l’ICCO

@ CommodAfrica

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La pénurie d’approvisionnement en cacao principalement causée par de mauvaises conditions météorologiques chez les deux premiers producteurs mondiaux de cacao, la Côte d’Ivoire et le Ghana, ont propulsé les cours du cacao à $4 522 la tonne à New-York et $4 458 à Londres à la fin novembre, en hausse respectivement de 23% et 27% par rapport au début officiel de la campagne 2023/24.

De fortes pluies ont afffecté les zones agricoles, propagé des maladies et entravé les opérations de transport dans les deux pays, observe l’International Cocoa Organization (ICCO). Résultat les arrivées de la récolte principale en Côte d’Ivoire sont en baisse de 35% sur la période du 1er octobre au 3 décembre et les achats du Cocobod en retrait de 51% du 8 septembre au 23 novembre (Lire : Fortes baisses des arrivées de cacao tant en Côte d’Ivoire qu’au Ghana). « Tout cela a soulevé des inquiétudes quant aux perspectives concernant la récolte principale restante”, observe l’ICCO. De son côté, la banque néerlandaise Rabobank estime que la production de cacao en Côte d’Ivoire totalisera 2 millions de tonnes en 2023/24, en baisse de 7% par rapport à la moyenne quinquennale tandis que celle du Ghana chutera de 11% à 720 000 tonnes.

La tension du marché se perçoit aussi dans la faiblesse des stocks, le ratio stocks/utilisation mondiale se situant à un plus bas historique autour de 27%.

Quid de la demande ?

« A l’Avenir, l’impact de la demande reste inconnu » souligne l’ICCO ajoutant que les statistiques des broyages pour le quatrième trimestre donneront une orientation. Des broyages qui accusaient déjà des baisses au 3ème trimestre (Lire : Les broyages de cacao en Amhttps://www.commodafrica.com/les-broyages-de-cacao-en-amerique-du-nord-et-en-asie-seffondrent-de-8-et-18/érique du Nord et en Asie s’effondrent de 8% et 18%) sauf en Côte d’Ivoire où ils progressent de 7% depuis le début de l’année.

Les consommateurs continueront-ils à acheter du chocolat alors que les fabricants de confiserie répercuteront surement la hausse des ingrédients, le cacao mais aussi le sucre, sur les prix ou  les remplaceront-ils par des équivalent moins coûteux comme le beurre de cacao ?

Pour Rabobank, les signes d’une destruction de la demande mondiale sont déjà perceptibles dans les données des broyages aux Etats-Unis du 3ème trimestre 2023. La banque estime que les broyages mondiaux seront plus durement touchés vers le deuxième trimestre 2024.

Vers un troisième déficit mondial consécutif ?

Pour Rabobank, le marché du cacao se dirige probablement vers son troisième déficit mondial en 2023/24 qui est évalué à environ 160 000 tonnes. Mais, il pourrait être plus important si l’harmattan est fort. Toutefois, la banque néerlandaise estime une baisse des prix moyens en 2024, « même si la baisse pourrait être lente ». Elle table sur des prix à New York au quatrième trimestre 2024 s’échangeant autour $3 695 la tonne métrique et à Londres autour de £ 2 930 la tonne. Une baisse des prix alimentée par la faiblesse de la demande et non d’une amélioration de l’offre.

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