En Afrique, les denrées 24% moins chères s’il y avait de la concurrence

 En Afrique, les denrées  24% moins chères s’il y avait de la concurrence
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En Afrique sub-saharienne, le prix du riz blanc, du sucre blanc, du poulet congelé, du pain, du beurre, de la farine, du lait, des pommes de terre ou encore des œufs serait au moins 24% plus cher que dans le reste du monde en raison du manque de concurrence, souligne la Banque mondiale et le Forum africain de la concurrence (FAC) dans un rapport intitulé Breaking Down Barriers (Lever les obstacles), paru mercredi dernier. Et ce, même en prenant en compte la demande et les coûts du transport.

"Une baisse de seulement 10 % des prix des denrées de base, obtenue en s’attaquant aux cartels et en améliorant la réglementation qui restreint la concurrence sur les marchés de l’alimentation, peut faire sortir près d’un demi-million de personnes de la pauvreté en Afrique du Sud, au Kenya et en Zambie, et permettre aux ménages vivant dans ces pays d’économiser plus de $ 700 millions (€ 624,8 millions, Ndlr.) par an", selon le rapport.

En matière d'engrais, au moins 11 pays africains ont un seul fournisseur d'engrais qui détient plus de 50% de parts du marché national. Or, ces cartels dans le secteur des engrais accroissent de 29% le prix des engrais en Afrique sub-saharienne.

70% de l'Afrique est moins concurrentielle que la moyenne mondiale

Le niveau de concurrence des pays d’Afrique subsaharienne et d’Afrique du Nord est relativement faible. A l’échelle mondiale, plus de 70 % des pays africains se situent dans la moitié inférieure du classement en termes d’intensité perçue de la concurrence locale et d’existence d’éléments fondamentaux pour des marchés concurrentiels, selon le communiqué.

Aussi les auteurs appellent-ils de leurs vœux la réforme "en profondeur" du secteur des services, comme l’électricité, les télécommunications et les transports, afin de dynamiser la concurrence et la croissance économique des pays africains, ce qui aussi impacterait positivement l'agriculture.

Dans les 27 pays africains qui figurent dans ce rapport, plus de 50 % du marché de la téléphonie mobile est détenu par une même entreprise. Des études menées en Afrique ont montré que l’arrivée d’un nouvel opérateur aboutit à une augmentation de 57 % des souscriptions à un contrat de téléphonie mobile, ce qui peut avoir des effets considérables sur la productivité du pays.

Ceci dit, la situation s'améliore. Ainsi, au cours des 15 dernières années, le nombre de pays d’Afrique dotés de lois sur la concurrence est passé de 13 à 32, et 25 d’entre eux sont munis d’autorités de la concurrence.

 

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